Utilisateur:Leonard Fibonacci/Polymius, Barthelemy, Astyage

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.


La tradition nestorienne[modifier | modifier le code]

La tradition nestorienne reprend le même type d'information que les orthodoxes. Thaddée y est souvent appelé Addaï, celui-ci aurait d'abord été envoyé par l'apôtre Thomas peu de temps après la résurrection de Jésus. C'est de ces apôtres, avec Bar-Tulmai (Barthélemy) et Mar Man l'un des septante disciples que l'Église apostolique assyrienne de l'Orient a reçu l'enseignement de Jésus[1],[2]. Cette église aurait initialement été établie à Édesse au Ier siècle et c'est à partir d'Édesse que la « Bonne nouvelle » (évangile) se serait répandue[1].

La tradition arménienne[modifier | modifier le code]

Monastère de Saint-Thaddée

Il existe en arménien un corpus de témoignages antiques et notamment une traduction arménienne de la « Doctrine d'Addaï » datant du Ve siècle[3]. Dans cette version, après avoir évangélisé Édesse, Thaddée/Addai est envoyé évangéliser l'Arménie par le roi Abgar, l'oncle du roi d'Arménie Sanatrouk. Par rapport à la version en syriaque le récit des actes de l'apôtre se poursuit après son départ d'Édesse[3]. Thaddée aurait été exécuté dans la ville de Maku vers 45[4], par Sanatruck, neveu du roi Abgar. Bien que l'authenticité de ces versions soit contestée, la tradition est toutefois solidement établie et soutenue par un ensemble de textes comme « Le Martyre de Thaddée », « L'Histoire de Thaddée et Sanduxt », « Le Martyre de Sanduxt », « La Découverte des reliques de Thaddée »[3]. Certains de ces textes font également arriver l'apôtre Barthélemy en Arménie à l'époque de l'exécution de Thaddée, où il connut également le martyre dans les années 60[5].

Le Monastère Saint-Thaddée (dans le nord de l'Iran) est construit à l'endroit supposé du martyre de Jude. Le Monastère Saint-Barthélemy d'Aghbak (dans le sud-est de la Turquie) est construit à l'endroit supposé du martyre de Barthélemy.

Astyage[modifier | modifier le code]

Les critiques proposent de voir dans le nom Astyage une forme du nom Artaxiade ou Artaxias, connu au travers des sources en grec. Moïse de Khorène, qui écrit en arménien, parle de plusieurs personnages qu'il appelle Astyage. Concernant celui qui fait tuer Barthélémy et appelé Astyage dans la Passion de Barthélémy, certains critiques proposent d'y voir le roi d'Arménie Tiridate dans la mesure où celui-ci a été appelé Artaxiade. Mais plusieurs rois ont été appelés Artaxiade, ainsi lorsque Germanicus donne la couronne d'Arménie à Zénon, Tacite indique que « le peuple se prosterna devant son nouveau maître et le salua du nom d'Artaxias, formé de celui de la ville[6]. (Artaxiade). »

Ibérie[modifier | modifier le code]

Mirvan II (ou Mirvan, -32/-23 av. J.-C.) avait seulement un an, lorsque son père, le roi Parnadjom Ier avait été détrôné et assassiné. Après avoir passé 60 ans à la cour des Parthes, Mirian II reprend son trône à la tête de son armée parthe et redonne le pouvoir à la dynastie Pharnavazide. Il épouse la veuve de Pharnabaze II et a un fils Aeshak II (ou Artaxia II ou Arshak II ou Arsace II ou Arbak, -23/2 av. J.-C.) qui lui succède.

Puis suit Aderc (ou Adreki ou Aderki ou Pharasmane Ier, 2 av. J.-C./55 ap. J.-C.) qui avait été élevé en Arménie et s'était illustré dans la guerre entre l'Arménie et la Syrie. À la tête des troupes arméniennes, il attaque Aeshak II dans le pays de Treghk (ou T'reghk). Il écrase son armée et le tue d'une flèche. Peu avant sa mort (En 55 selon les annales géorgiennes) Aderc couronne ses deux fils, Qartam (ou Kartam ou K'art'am ou K'art'aman) et Bartom II (ou Bartos) divisant le royaume entre eux, Bartom II héritant du plus grand territoire, l'ancienne Karthlie. Ils vont régner conjointement de 55 à 72 en prêtant allégeance aux rois d'Arménie. Cette division en deux royaumes distincts durera jusqu'en 129. Suivent Pharzman Ier (ou P'arsman ou Farsman ou Pharasmane), fils de Qartam, co-roi avec Kaos (ou Kayos, 72-87) .

Sous leur règne, le roi d'Arménie Erovant II (73-88) annexe à son royaume des territoires de l'Ibérie, dont la ville de Tsonda. Puis leur succède, Azarc (ou Azork ou Azuk) co-roi avec Armazel (ou Azmayer, 87-103). Avec l'aide du roi des Ossètes ils attaquent l'Arménie, mais ils sont battus et le roi des Ossètes est capturé ainsi qu'un énorme butin. Viennent ensuite sur le trône, Derok co-Roi avec Amzasp I (103-113), puis Pharzman II Kouel ou Qveli "Le Brave" co-Roi avec Mirdat I (113-129). Celui-ci épouse une femme Iranienne de la lignée royale ce qui provoque la guerre entre les deux souverains, Mirdat I étant soutenue par une armée Iranienne. Pharzman II et les Ibériens sont vainqueurs et Mihrdat s'enfuit en Iran. En 135, Pharzman III (131-182) signe allégeance à l'Empereur Romain Hadrien (117-138) et est reçu à Rome.

Liste des rois d'Ibérie[modifier | modifier le code]

Deux lignées royales pendant cinq générations(?).

-une à Mtskheta

-l'autre à Armaz :

puis réunification

  • Adam ou Rhadamiste (129-132)

Double noms ?[modifier | modifier le code]

La parfaite correspondance de ces deux listes de rois ouvre l'hypothèse que plutôt que de co-rois il s'agisse plutôt de rois connus dans chacune des deux listes par un de leur nom. Par exemple:

Mihrdat Ier d'Ibérie[modifier | modifier le code]

Mihrdat Ier ou Mithridate Ier est un roi artaxiade d'Ibérie qui aurait régné de 58 à 106 selon la chronologie rectifiée de Cyrille Toumanoff[7].

Origine[modifier | modifier le code]

Fils cadet de Pharsman Ier, il lui succède à sa mort en 58 ap. J.-C. selon Cyrille Toumanoff.

Un roi de ce nom est connu par une inscription grecque contemporaine, la stèle de Vespasien découverte en 1867 à Armazi près de Mtskheta, datée de vers 75 ap. J.-C. qui indique que l'« Imperator Vespasianus Augustus, I. Titus Caesar, fils d'Augustus, et Domitianus Caesar, fils d'Augustus, ont fait ériger ce mur pour Mithridatès roi des Ibères, fils de Pharsman », ce qui confirmerait qu'il est bien un contemporain des Flaviens qui régnaient dans la seconde moitié du Ier siècle[8].

L'historien géorgien Giorgi Leon Kavtaradzé[9] a émis l'hypothèse que « Mithridate » serait le nom dynastique de Mihrdat Ier d'Ibérie connu sous ce nom des étrangers et donc des auteurs latins, mais qu'il serait identifiable avec ses contemporains les diarches du doublon « Armazel & Azorc », rois de 87 à 103. Le nom ibère du roi étant « Azorki » assorti de l'épithète Armazeli, génitif géorgien signifiant « d'Armaz », royaume où serait censé régner le roi homonyme de la Chronique géorgienne[10]. Mithridate viendrait du nom de son grand-père « Mithridate l'Ibérien », le père de Pharsman selon Dion Cassius[11]

Pharasman II d'Ibérie[modifier | modifier le code]

Outre les dates de règnes controversées, les domaines sur lesquels règnent Pharasman restent également sujets à une question non résolue. Les Chroniques géorgiennes parlent de Pharasman dans le cadre d'une succession de rois se partageant l'Ibérie historique, avec l'un dirigeant le sud et l'autre, le nord du pays. D'après les sources primaires, Pharasman II, tout comme son père, règne sur les territoires situés au nord du Mtkvari et centrés sur Armazi. Son co-roi serait alors Mihrdat (ou un autre Pharasman selon les sources). Marie-Félicité Brosset est le premier à douter d'une telle division égale entre rois, en raison des dates de règne identiques entre les deux souverains d'une génération à l'autre. Cyrille Toumanoff, quant à lui, récuse complètement cette version et affirme que Pharasman règne en fait sur la totalité de l'Ibérie. Cette théorie est par la suite acceptée par la majorité des historiens modernes, dont Nodar Assatiani.

À noter[modifier | modifier le code]

Bartom II[modifier | modifier le code]

Vakhousti raconte que lorsque sous le règne de l'empereur romain Vespasien, les Juifs doivent fuir en 70 la Judée après la destruction du Temple, ils trouvent refuge auprès de Bartom II et de son frère qui les installent dans la plaine de l'Aragvi, avec leurs cousins qui avaient déjà pris possessions de ces terres depuis le VIe siècle av. J.-C. Il meurt deux ans plus tard, en même temps que son frère Qartam.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Et aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b History of the Nestorian Church, sur http://www.nestorian.org.
  2. Nestorian Patriarchs, sur http://www.nestorian.org.
  3. a b et c Valentina Calzolari, École Pratique des Hautes Études Sciences Historiques et Philologiques : Livret 10, Apocryphes arméniens du Nouveau Testament (saint Thaddée, saint Barthélemy, sainte Thècle), éd. Champions, Paris, 1996, p. 38.
  4. Albert Khazinedjian, 40 ans au service de l'Église arménienne apostolique: Compendium"", éd. L'Harmattan, Paris, 2009, p. 139.
  5. Voir entre autres (en) Yowhannes Drasxanakertci, History of Armenia, trad. Krikor H. Maksoudian, Scholars Press, Atlanta, 1987, p. 78 ; (en) Aziz S. Atiya, History of Eastern Christianity, University of Notre Dame Press, 1967, p. 315 ; (en) Khoren Narbey, A Catechism of Christian Instruction According to the Doctrine of the Armenian Church, trad. Ter Psack Hyrapiet Jacob, Diocese of the Armenian Church of North America, 1892, p. 86–87.
  6. Tacite, Annales, livre II, 56.
  7. Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 523.
  8. (en) Giorgi Leon Kavtaradzé, « Georgian Chronicles and the “raison d'être” of the Iberian Kingdom », (Caucasica II), dans Orbis Terrarum, Journal of Historical Geography of the Ancient World, no 6, 2000, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2001, p. 211.
  9. (en) Giorgi Leon Kavtaradzé, op. cit., p. 177-237.
  10. (en) Giorgi Leon Kavtaradzé, op. cit., p. 211-212.
  11. Dion Cassius, Livre LVIII.