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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Mabinogion

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Les Mabinogion ou les Quatre Branches du Mabinogi (en gallois : Pedair Cainc y Mabinogi) sont quatre récits médiévaux (des chwedl ou cyfarwyddyd, mots qui signifient contes), écrits en moyen gallois (gallois du XIIe au XVIe siècle), qui font référence à la mythologie celtique de l'Antiquité. Traditionnellement s'y ajoutent d'autres contes relevant de la légende arthurienne. Le mot Mabinogion est le pluriel de Mabinogi. Diverses explications sur le sens du mot ont été avancées, mais il pourrait venir du nom du dieu Mabon (Maponos en Gaule)[1] qui figure dans le conte Kulhwch et Olwen, et qui fait partie de la même collection. Les quatre récits s'intitulent : Pwyll, prince de Dyfed, Le Mabinogi de Branwen, Manawydan fils de Llyr et Math fils de Mathonwy.

Manuscrits[modifier | modifier le code]

Les Mabinogion ont été élaborés à partir de deux manuscrits, le Livre Blanc de Rhydderch dont la rédaction s'étale de 1380 à 1410, et le Livre Rouge de Hergest qui est daté approximativement de 1350. Rappelons que dans le monde celtique, la poésie était la spécialité des bardes[2]. Les thèmes développés se retrouvent dans la tradition irlandaise, ce qui atteste de leur antiquité. On peut citer, à titre d'exemple, les rapports du druide (ou magicien) et du roi, les obligations de la Souveraineté, l'Autre Monde (le Sidh des Tuatha Dé Danann, en Irlande), la guerre, la pratique des fonctions artisanales. C'est l'illustration de l'idéologie trifonctionnelle des Indo-Européens, telle qu'elle a été exposée par Georges Dumézil. Tout comme pour les textes mythologiques irlandais, un vernis chrétien a ultérieurement recouvert et modifié des récits pré-chrétiens.

La rédaction tardive indique une longue tradition orale, ces mythes se sont transmis de génération en génération, à travers les siècles, de ce fait il n'est pas possible d'en préciser l'origine (voir l'article consacré aux druides).

Dans la vague de celtomanie du XIXe siècle, une première publication expurgée en anglais a été faite par Lady Guest entre 1838 et 1849, dont certaines parties ont été traduites en français par Théodore Hersart de la Villemarqué, mais c'est Joseph Loth qui va établir la première édition française intégrale.

Les quatre branches[modifier | modifier le code]

Pwyll, prince de Dyved[modifier | modifier le code]

Ce conte a pour sujets l'origine, le fondement et la légitimité de la royauté. Le contrat passé avec un roi de l'Autre Monde indique clairement l'origine divine. Le mariage de Pwyll avec la déesse Rhiannon[3] est conforme à la mythologie celtique puisque la Souveraineté est un concept féminin. La justice et la générosité du roi sont deux qualités fondamentales et indispensables de la fonction.

Le Mabinogi de Branwen[modifier | modifier le code]

Le second conte des Mabinogion traite des relations difficiles entre les nations celtes. La guerre est le thème central, et on voit une glorification du guerrier héroïque[4]. La guerre, les razzias sont d'ailleurs des notions récurrentes dans la civilisation celtique. Bran est un géant, dont le nom signifie « corbeau », animal emblématique des divinités associées à la mort.

L’histoire de Matholwch représente trois infractions à chacune des fonctions indo-européennes[5] : la violation du traité de paix (nature juridique) est une faute qui relève de la première fonction ; le piège tendu par Matholwch pour massacrer les « Bretons » est une faute contre l’éthique de la fonction guerrière ; la disgrâce de Branwen est une atteinte à la fonction de production[6].

Manawydan fils de Llyr[modifier | modifier le code]

Selon le schéma dumézilien, ce récit décrit la troisième classe de la société celtique, celle des artisans/producteurs et des agriculteurs/éleveurs. Les deux autres classes sont celle des druides et bardes et celle des guerriers. Le rôle des artisans (au sens le plus large) est de produire pour l'ensemble de la société. Manawydan est l'équivalent gallois de l'Irlandais Manannan Mac Lir.=== Math fils de Mathonwy === La quatrième branche du Mabinogi se compose de trois parties, dont les personnages principaux sont Math, souverain du Gwynedd et son neveu, le magicien Gwydion. Le dernier conte des Mabinogion est plus spécialement consacré aux fonctions de la classe sacerdotale. Le rôle de Goewin, en tant que principe féminin, est de légitimer la royauté de Math, qui ne s'occupe que de la prospérité et de la guerre. Gwydion est le prototype du druide, omnipotent et omniscient, qui se doit d'initier son neveu qui, par sa qualité trifonctionnelle (voir l'article Lug) peut aspirer à la royauté.

Math fils de Mathonwy[modifier | modifier le code]

La quatrième branche du Mabinogi se compose de trois parties, dont les personnages principaux sont Math, souverain du Gwynedd et son neveu, le magicien Gwydion. Le dernier conte des Mabinogion est plus spécialement consacré aux fonctions de la classe sacerdotale. Le rôle de Goewin, en tant que principe féminin, est de légitimer la royauté de Math, qui ne s'occupe que de la prospérité et de la guerre. Gwydion est le prototype du druide, omnipotent et omniscient, qui se doit d'initier son neveu qui, par sa qualité trifonctionnelle (voir l'article Lug) peut aspirer à la royauté.

Les contes arthuriens[modifier | modifier le code]

Dans le recueil de Lady Charlotte Guest figurent cinq contes traditionnels gallois :

  • Breuddwyd Macsen Wledig (Le Rêve de Macsen), qui a pour sujet l'empereur romain Magnus Maximus ;
  • Lludd a Llefelys (Lludd et de Lleuelys) ;
  • Culhwch ac Olwen (Kulhwch et Olwen) ;
  • Breuddwyd Rhonabwy (Le songe de Rhonabwy) ;
  • Hanes Taliesin (Le conte de Taliesin), est une pièce tardive, qui ne fait pas partie des Livres Blanc et Noir, et qui est écarté des traductions les plus récentes.

Les contes Culhwch ac Olwen et Breuddwyd Rhonabwy ont soulevé l'intérêt des chercheurs parce qu'ils contiennent des éléments de la légende arthurienne.

Le souverain légendaire[modifier | modifier le code]

Le Mabinogi de Branwen » = colline blanche

Geoffroy de Monmouth dans son Historia regum Britanniae présente Kimberlin comme le fils et successeur de Tenuantius, c'est-à-dire Tasciovanos. Il aurait été élevé à Rome par Auguste et serait devenu un vaillant guerrier. Son amitié pour les romains est telle qu'il accepte de payer volontairement un tribut dont il pouvait se dispenser. Contemporain de la naissance de Jésus-Christ il règne dix ans et laisse deux fils l’aîné nommé Guiderius et le cadet Arvirargus qui seront successivement rois de l'île de Bretagne[7].

Sa cour aurait été située sur une Colline Blanche (Londres?) car le barde Taliesin dit de lui-même "j'ai été sur la colline blanche, à la cour de Kynvelin"[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, page 116, Marabout, Paris, 2009, (ISBN 978-2-501-05410-2).
  2. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 205, « La louange et le blâme. La satire et ses conséquences ».
  3. Le nom de Rhiannon est issu de Rigantona, il signifie « Grande Reine ». « Elle est un aspect de la grande divinité celtique » de la mythologie galloise. Christian-J. Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, Les Druides, page 415.
  4. Voir Les Quatre branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen Âge, introduction de Pierre-Yves Lambert au Mabinogi de Branwen, page 57.
  5. Voir l’article Fonctions tripartites indo-européennes. Selon Georges Dumézil, les mythes et les sociétés s'organisent selon trois fonctions primordiales : la fonction sacerdotale, la fonction guerrière et la fonction productrice.
  6. Philippe Jouët, Aux sources de la mythologie celtique, page 113 et suivantes.
  7. Histoire des rois de Bretagne, traduit et commenté par Laurence Mathey-Maille, Édition Les belles lettres, coll. « La roue à livres », Paris, 2004, (ISBN 2-251-33917-5) § 64-65 p. 101.
  8. in Les Quatre Branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen Age. Trad. Pierre-Yves Lambert (1993) p. 346 L'histoire de Taliesin.