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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Lex de imperio Vespasiani

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Table en bronze trouvée par Cola di Rienzo sur laquelle est gravée la Lex de imperio Vespasiani. Musées Capitolins, Rome. CIL VI, 930.

La lex de imperio Vespasiani est une loi Romaine ou un senatus consultum adopté par le Sénat quelques semaines ou quelques mois après le 22 décembre 69. Elle n'est partiellement connue que par un morceau d’une table de bronze (dimensions 1m60 par 1m10) sur laquelle elle avait été gravée. Ce document épigraphique a été redécouvert en 1347 par Cola di Rienzo dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran. Elle concerne l'investiture de Vespasien comme empereur. Ce qui a survécu n'est, au mieux, que la moitié du texte total[1]. Le tableau comprend huit clauses distinctes. On ignore combien il y en avait au total. Cette loi est le seul exemple de document officiel conférant des pouvoirs à un empereur.

La table de bronze est conservée dans les musées du Capitole à Rome.

retranscrit la loi d’

Ce document épigraphique est un morceau d’une table de bronze (dimensions 1m60 par 1m10), découvert au XVIe siècle et conservé au musée du capitole, est « appelé anachroniquement Lex de Imperio Vespasiani [et] retranscrit la loi d’investiture de Vespasien. »

[Loi] ratifiée pro forma de comitium, concernant la définition des pouvoirs et prérogatives du princeps Vespasien que le Sénat lui-même.

Contexte de cette loi[modifier | modifier le code]

« La Lex de Imperio Vespasiani retranscrit la loi d’investiture de Vespasien produite dans le contexte politique mouvementé » de la prise du pouvoir de Vespasien à l'issue de l'année des quatre empereurs et de la vaste guerre civile qui l'a accompagnée. Ce document, « n’est pas concomitant à la date de l’investiture de Vespasien par le Sénat » le 22 décembre 69 (décalage de plusieurs semaines voire de plusieurs mois). Depuis la destitution de Néron et son suicide au début du mois de juin 68, trois empereurs se sont succédès, Galba, Othon puis, après la défaite de ce dernier, le sénat à reconnu Vitellius comme princeps. Il est rentré dans Rome en juillet 69, investi des pouvoirs impériaux. De son côté, Vespasien est acclamé Imperator à Alexandrie par les troupes du préfet d’Egypte Tiberius Alexander le 1er juillet 69. Le 3 juillet, les trois légions de Palestine placées sous son commandement font la même chose à Césarée maritime. La même scène se reproduit un peu plus tard dans la province romaine de Syrie. « Vespasien dispose de nombreux soutiens » : en Syrie celui du légat de Syrie Mucianus, « à Rome il est représenté par son frère » Titus Flavius Sabinus « alors au sommet de la hiérarchie sénatoriale en tant que Préfet de la Ville, enfin il bénéficie de l’appui des légions du Danube qui déclenchent les hostilités contre les forces de Vitellius et arrachent une victoire sur les troupes de l’empereur prés de Crémone en Octobre 69. Vitellius isolé annonce son abdication le 18 décembre 69. Rome est prise par les troupes du Danube le 20 ou le 21 décembre 69 et Vitellius est exécuté. Le 22 décembre 69, le Sénat investit Vespasien, des pouvoirs impériaux. Pourtant le retour à une paix officielle ne met pas un terme aux difficultés que traverse l’empire :l’empereur est absent de Rome car la répression de la révolte des Juifs continue, le sanctuaire sacré est en ruines, les provinces sont agitées, des soldats incontrôlables rescapés d’armées en déroute commettent des exactions et l’empire connaît des problèmes administratifs du fait de nominations successives. L’objectif pour Vespasien est donc de restaurer l’ordre et de rétablir l’autorité impériale. »

Histoire de la transmission[modifier | modifier le code]

La plaque de bronze sur laquelle figure une partie de cette loi représente au mieux la moitié du texte total[2]. Elle a été redécouverte en 1347 dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran et présentée au public par Cola di Rienzo, alors souverain de Rome. Selon lui, le pape Boniface VIII (mort en 1303) aurait caché cette tabula dans un autel (muré ?) par haine du pouvoir impérial[3]. Cola l'a rendue publique pour démontrer au pape la limitation constitutionnelle de son pouvoir. Aujourd'hui, elle est exposée dans les musées du Capitole à Rome.

Datation[modifier | modifier le code]

Ce document n'a pas été établi à la date de l’investiture de Vespasien par le Sénat le 22 décembre 69, mais plusieurs jours plus tard, voire plusieurs semaines. La critique débat par ailleurs pour savoir s'il s'agit d'un sénatus-consulte ou d'une Lex. Il est donc l’objet de plusieurs hypothèses : s'agit-il d'un sénatus-consulte établi avant l'arrivée de Vespasien à Rome ou d'un « acte additionnel conçu par Vespasien » après son retour ou encore d'un « document juridique hybride élaboré en plusieurs phases » ?

sénatus-consulte de fin décembre 69 répondant à une requête de Vespasien, acte additionnel conçu par Vespasien en octobre 70 après son retour à Rome ou encore document juridique hybride élaboré en plusieurs phases : le Sénat vote les différentes clauses contenues dans le document, les comices (assemblées) ratifient le texte sénatorial et en font une loi, ajout de la sanction.


La nature de ce document, qui n’est pas concomitant à la date de l’investiture de Vespasien par le Sénat (décalage de plusieurs jours voire de plusieurs semaines) est l’objet de plusieurs hypothèses : sénatus-consulte de fin décembre 69 répondant à une requête de Vespasien, acte additionnel conçu par Vespasien en octobre 70 après son retour à Rome ou encore document juridique hybride élaboré en plusieurs phases : le Sénat vote les différentes clauses contenues dans le document, les comices (assemblées) ratifient le texte sénatorial et en font une loi, ajout de la sanction.

La loi[modifier | modifier le code]

Vespasien (à la Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague)

« La Lex de Imperio Vespasiani retranscrit la loi d’investiture de Vespasien produite dans le contexte politique mouvementé » de la prise du pouvoir de Vespasien à l'issue de l'année des quatre empereurs. Ce document qui n’est pas concomitant à la date de l’investiture de Vespasien par le Sénat est l’objet de plusieurs hypothèses : sénatus-consulte répondant à une requête de Vespasien avant son retour à Rome, acte additionnel conçu par Vespasien après ce retour, « ou encore document juridique hybride élaboré en plusieurs phases : le Sénat vote les différentes clauses contenues dans le document, les comices (assemblées) ratifient le texte sénatorial et en font une loi, ajout de la sanction. Par ailleurs, n’ayant conservé qu’un fragment on ignore si la lex de Imperio Vespasiani faisait partie d’un document qui conférait en bloc les pouvoirs impériaux : imperium consulaire, proconsulaire et puissance tribunicienne, ou si ce document avait été élaboré pour apporter des précisions sur les attributions de l'empereur. »

Vespasien utilise la règle du précédent pour légitimer son pouvoir politique, modelé donc sur la somme des pouvoirs qui, dans la pratique, ont été exercés par les Princeps depuis Auguste. Toutefois le texte comporte aussi des clauses sans précédents.[4]. Le texte indique clairement que Vespasien s'est vu accorder le droit d'agir par dessus la loi, comme l'avaient déjà fait les empereurs précédents. Le texte semble rappeler l’exemple des prédécesseurs (sauf Caligula, Néron, Galba, Othon et Vitellius), à partir d’Auguste, pour définir les prérogatives "spéciales" conférées aux empereurs et justifier le droit contenu dans la clause discrétionnaire (la sixième clause) à agir dans tous les domaines de la vie publique et privée. Le sixième paragraphe (lignes 17 à 21) de la transcription de Michael H. Crawford indique :

« Parce qu'il a le droit et le pouvoir de faire et de mettre en œuvre tout ce qu'il reconnaîtra comme étant utile pour l'État et lui apportera la grandeur dans les affaires divines et humaines, publiques et privées, comme c'était le cas pour Auguste, Tibère et Claude »

— CIL VI, 930

, Utique quaecumque ex usu rei publicae maiestate divinarum, humanarum, publicarum privatarumque rerum esse censebit, ei agere facere ius potestasque sit, ita ut Divo Augusto, Tiberio Iulio Caesari Augusto, Tiberioque Claudio Caesari Augusto Germanico fuit

fr

«Parce qu'il a le droit et le pouvoir de faire et de mettre en œuvre tout ce qu'il reconnaîtra comme étant utile pour l'État et lui apportera la grandeur dans les affaires divines et humaines, publiques et privées, comme c'était le cas pour Auguste, Tibère et Claude»


Dans le texte, il est légitime que le prince indique et préside les séances du Sénat (avec Hadrien, le senatus consultum deviendra alors définitivement oratio principis in senatu habita, privant les sénateurs du pouvoir de les émettre et leur laissant la seule tâche de ratifier par acclamation le discours. du prince). En outre, il est établi que le prince est absolutus ex legibus[5], c'est-à-dire qu'il est absous par la loi: sa conduite est incontestable. De plus, le mécanisme de la commendatio, en pratique mis en œuvre depuis l’époque d’Auguste, est reconnu en tant qu’état de droit.

Il existe également une clause dans la même loi, la Caput tralaticium de immunitate, qui établit la suprématie hiérarchique de la Lex de imperio Vespasiani sur toutes les autres normes ordinaires et, partant, dans tous les litiges, tant criminels que civils. Le texte adopté confère également de la valeur à cette lex non seulement à partir du moment de sa mise en œuvre, mais en spécifiant également sa validité en tant que légitimation du comportement qui le précède de l'empereur et de quiconque a agi à sa place. « L'une des clauses de la Lex de imperio Vespasiani, la huitième, qui légalise les actes accomplis par Vespasien ante hanc legem rogatam, à savoir avant la ratification de l'investiture sénatoriale par les comices, lui reconnaît rétroactivement les titres impériaux imperator, Caesar et Augustus, à la date où il a commencé à agir comme tel[6]. » Le prince est inaccessible à la fois directement et indirectement.

La loi stabilisa le nouvel ordre de l'État, déterminé par les pouvoirs formellement extraordinaires conférés à Auguste et à ses successeurs. Le titre de César était lié à la fonction et les locaux ont été créés pour sa transformation en une fonction dont on peut hériter.

Interprétation[modifier | modifier le code]

L'interprétation de la nature du droit contenu dans cette Lex a été difficile au fil des ans. En particulier, les érudits ont hésité entre considérer la loi comme une pratique normale, partagée pour tous les empereurs, un acte formel d'investiture de rassemblements inspirés par la tradition, ou un acte exceptionnel jugé approprié après la confusion des guerres civiles et les excès de Néron. On pense également que l'intention de Vespasien, en prenant le pouvoir, de légitimer sa fonction et de l'insérer dans les systèmes publics, supprimait le caractère de "pouvoir exceptionnel et révolutionnaire" de la principauté pour en faire une magistrature supérieure aux autres[7]. Le débat sur la traduction correcte de l'inscription est également intense.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Gabriella Poma, Le istituzioni politiche del mondo romano, Bologne, Il Mulino, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (it) Adam Ziólkowski, Storia di Roma, Milan, Bruno Mondadori, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (it) Mariano Malavolta, « Sulla clausola discrezionale della cosiddetta lex de imperio Vespasiani » (consulté le ), p. 9 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Lex de imperio vespasiani, (présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Dario Mantovani, Les clauses « sans précédents » de la Lex de imperio Vespasiani : Une interprétation juridique, coll. « Cahiers du Centre Gustave Glotz » (no 16), (ISSN 2117-5624, lire en ligne), p. 25-43. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Léon Lesuisse, La nomination de l'empereur et le titre d'« Imperator » : Une interprétation juridique, coll. « L'Antiquité Classique » (no 30-2), (ISSN 2295-9076, lire en ligne), p. 415-428. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Article en Allemand[modifier | modifier le code]

Histoire de la transmission[modifier | modifier le code]

La plaque de bronze sur laquelle figure une partie de cette loi représente au mieux la moitié de la totalité du texte[8]. Elle a été redécouverte en 1347 dans la basilique du Latran et présenté au public par Cola di Rienzo, alors souverain de Rome , pour démontrer au pape la limitation constitutionnelle de son pouvoir. Aujourd'hui, il est exposé dans les musées du Capitole à Rome.


Extrait[modifier | modifier le code]

... il y a un mois, vous êtes dans le groupe, le mois de août, le mois de juillet, le mois de juillet, le mois de janvier, le mois de janvier, le mois de janvier; utique oeuf senatum habere, relation facere, remittere, | senatus consulta per parentem discessionemque facere liceat, | il y a deux mois, août, Tiulio Caesari août, Ti Claudio Caesari | Augusto Germanico;

latin

… foedusue cum quibus uolet facere liceat, ita uti licuit diuo Aug(usto), Ti. Iulio Caesari Aug(usto), Tiberioque Claudio Caesari Aug(usto) Germanico; utique ei senatum habere, relationem facere, remittere, | senatus consulta per relationem discessionemque facere liceat, | ita uti licuit diuo Aug(usto), Ti. Iulio Caesari Aug(usto), Ti. Claudio Caesari | Augusto Germanico;

français

... il devrait être autorisé à faire une alliance avec qui il veut, comme il a été permis de deviner Auguste , Tibère Jules César Auguste et Tibère Claudius César Auguste Germanicus ; et qu'il devrait être autorisé à tenir une séance de sénat, à déposer une pétition et à la rejeter, et à adopter des résolutions de sénat par pétition et de vote en piétinant, comme il était permis à divin Auguste, Tibère Jules César Auguste et Tibère Claude César Auguste Germanicus;

Interprétation[modifier | modifier le code]

Le fait qu'un ensemble de lois similaire ou similaire ait été attribué depuis l'inauguration du Tiberius ou du Caligula à tous ses prédécesseurs n'est guère douteux en raison des preuves largement non équivoques figurant dans l'historiographie lors d'enquêtes spéciales récentes. La loi en tant que telle peut difficilement être interprétée avec le manque de légitimité du fondateur de la dynastie flavienne encore inconnue, comme cela se produit souvent dans la recherche, tout au plus dans l’exposition publique du document, qui a probablement contribué à sa conservation.

Étant donné que les clauses individuelles comportant chacune la phrase utique ("qu'il [devrait être autorisé à ...]") sont initiées, l'inscription est une décision du Sénat, à la fin d'un sanctio ajouté (punition pour violation de la loi) Il a été démontré que le senatus consultum avait été officiellement approuvé en tant que loi ( lex ) à l'Assemblée du peuple sans modification du libellé initial. Les chercheurs y voient à l’unanimité un symbole de l’Assemblée du peuple, qui n’est encore que formelle et inconcevable.

La plupart des clauses contiennent des pouvoirs officiels qui avaient été largement inclus depuis août dans les deux fonctions exercées en permanence par l'empereur: La passation de marchés avec les royaumes extérieurs (clause 1) faisait partie de l' imperium proconsulare maius, commandement suprême officiel des provinces frontalières fortes de la Légion. Le droit de convocation, d'exécution et de décision du Sénat (articles 2 et 3) était déjà contenu dans la tribunicia potestas , le pouvoir étendu de la tribune du peuple , par laquelle l'empereur régnait dans les zones civiles et urbaines romaines. Pourquoi ces compétences ont également été attribuées n'est pas clair. Il est possible que les pouvoirs républicains soient clarifiés et étendus.

De plus, le traitement préférentiel accordé aux candidats par Augustus, qui est probablement encore appuyé par consensus, est officiellement sanctionné pour l’attribution de la plus haute fonction de l’État (clause 4). La possibilité d'élargir le Pomerium , la limite de la ville sacrée de Rome, n'avait probablement qu'une fonction cultuelle et peu pratique (clause 5). L’empereur devrait éventuellement être associé au fondateur de la ville, Romulus , à qui la définition originale du Pomerium est attribuée.

L’interprétation des articles 6 et 7 est par conséquent sujette à controverse. L’article 6, également appelé «clause discrétionnaire», donne dans son interprétation littérale à l’empereur le pouvoir discrétionnaire absolu qui semble incompatible avec la construction du mandant créé par Auguste (traduction littérale, par exemple). "Que faire et lui prescrire tout ce qui peut lui sembler bon pour le bien de l'Etat et dans le respect des institutions divines et humaines, publiques et privées, il a le droit et l'autorité, ainsi que les déifiés Auguste, Tibère et Claude « ).

Ainsi, lors de recherches récentes, une fonction limitante des termes de la clause est définie. Une approche possible consiste à comprendre la référence aux prédécesseurs (qui à ce moment-là ne sont pas tombés dans l'oubli) en ce sens que Vespasian était lié par les lois qui avaient été décidées et toujours valables sous ses prédécesseurs. Ensuite, toutefois, cet ajout n’a aucun sens dans les articles 1, 2 et 5, où il est également joint (comme dans l’article 7). En particulier, le droit d’extension du Pomerium, qui concerne uniquement Claudius, pour lequel l’expansion du Pomerium est confirmée par écrit, apparaît contradictoire au regard de cette interprétation. Une autre interprétation ramène l’expression «au profit de l’État» aux modèles utilisés dans les inscriptions juridiques républicaines, qui prescrivaient dans ce contexte des limitations officielles, mais plutôt non contraignantes.

La première approche porte principalement sur le libellé de l'article 7, qui rend Vespasien en principe indépendant du pouvoir législatif du Sénat et de l'Assemblée du peuple, mais uniquement dans le domaine de ce qui était commun entre ses prédécesseurs et, inversement, de tous les privilèges décidés dans son intégralité par ses prédécesseurs. les transferts. En fait, si tous les pouvoirs spéciaux avaient été accordés en bloc, la liste des lois sélectives figurant dans l'inscription serait superflue. La clause est donc plus comprise comme une invitation à l’empereur de respecter ses lois vis-à-vis de ses "bons" prédécesseurs. Cependant, on peut aussi justifier la mention supplémentaire de compétences individuelles avec l’ancienne tradition juridique, qui, contrairement au droit normatif moderne, prévoyait la mise à jour répétée et pertinente des lois existantes.

La clause finale ("rétroactive") confirme la validité des décisions de Vespasian avant l'entrée en vigueur de la loi sur l'entrée. Leur effet rétroactif est généralement lié aux Vespasiens impériaux, au règne de l'empereur Tacite le jour de l'acclamation par l'armée (1er juillet 69), et non, comme d'habitude, à la décision du sénat. Ainsi, cette clause n'aurait pas déjà pu être incluse dans les lois de priorité correspondantes des prédécesseurs. Cependant, il est également possible d'y voir un règlement technique permettant de jeter un pont entre la résolution du Sénat et la législation de l'Assemblée du peuple, c'est-à-dire le droit traditionnel.

L'interprétation exacte du texte partiellement archaïque au moyen d'une formule est également difficile, car des recueils systématiques de lois pouvant servir de comparaisons n'ont été établis que depuis le troisième siècle et le pouvoir formel de l'empereur peut avoir considérablement changé. Non seulement les questions individuelles du règne de Vespasien dépendent de la discussion de cette question, mais aussi les pouvoirs constitutionnels de l'empereur au début du Principat .

Literature[modifier | modifier le code]

  • Peter Astbury Brunt: Lex de imperio Vespasiani. In: Journal of Roman Studies. Band 67, 1977, S. 95–116 (Grundlegender Artikel, wenngleich er nicht den letzten Stand der Forschung widerspiegelt).
  • Angela Pabst (de): „… ageret faceret quaecumque e re publica censeret esse“. Annäherungen an die lex de imperio Vespasiani. In: Werner Dahlheim (Hrsg.): Festschrift Robert Werner zu seinem 65. Geburtstag (= Xenia 22). Universitäts-Verlag Konstanz, Konstanz 1989, (ISBN 3-87940-356-2), S. 125–148.
  • Luigi Capogrossi Colognesi, Elena Tassi Scandone (Hrsg.): La „Lex de imperio Vespasiani“ e la Roma dei Flavi. Atti del convegno, 20–22 novembre 2008 (= Acta Falviana. Band 1). L’Erma di Bretschneider, Rom 2009

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sur les raisons de la conservation de cette partie de la loi, Mariano Malavolta suggère que « le célèbre bronze Capitolin n'a été rien d'autre qu'une pièce d'atelier, écartée à cause de sa double faute à la ligne 18 et peut-être réutilisée dans un contexte beaucoup moins noble, ce qui lui a cependant assuré l'immortalité méritée".
  2. Mantovani 2007, p. 25.
  3. Mantovani 2007, p. 25, note no 2.
  4. Dario Mantovani, Les clauses « sans précédents » de la Lex de imperio Vespasiani : Une interprétation juridique, coll. « Cahiers du Centre Gustave Glotz » (no 16), (ISSN 2117-5624, lire en ligne), p. 25-43.
  5. Que l'on retrouve chez Ulpien au IIIe siècle dans la célèbre formule du Digest (1,3,31) " princeps legibus solutus est ".
  6. harvsp|Lesuisse|1961|p=427}}.
  7. (it) Mariano Malavolta, « Sulla clausola discrezionale della cosiddetta lex de imperio Vespasiani » (consulté le ), p. 9.
  8. Mantovani 2007, p. 25.

La nomination de l'empereur et le titre d'« Imperator » : Une interprétation juridique[modifier | modifier le code]

Octave-Auguste

« C'est un fait incontestable qu'Auguste a donné au titre (d'Imperator) une signification toute nouvelle, puisque le premier est aussi le premier individu à porter effectivement, comme un prénom, cette appellation du général vainqueur (Imperator).
Nous savons par Dion Cassius[1] que c'est en 29 av. J.-C, quelque temps après sa victoire «impériale» sur Antoine et Cléopâtre, à Actium, le 2 septembre 31, qu'Octave plaça ce titre en tête de son nom et devint l'imperator Caesar. En cela, il assumait, jusque dans son nom, l'héritage de son père adoptif, Jules César. En effet, il en reprenait non seulement le cognomen, mais aussi le praenomen tout récent d'imperator, ne conservant de son ancien nom Octavius que son dérivé, propre aux adoptés, en l'occurrence Octavianus.
Ce praenomen imperatoris n'était donc qu'un héritage. Cependant, c'est Octavien-Auguste qui donnera sa véritable portée à cette appellation. [...] il n'en reste pas moins vrai que, durant son règne, bien qu'à dessein il ne mette pas toujours l'accent sur cet aspect de sa puissance, Auguste a fait de cette appellation une partie intégrante, et la première, du nom impérial[2]. Ce faisant, ce terme est devenu une des formes de désignation du princeps de l'empire. (p. 417) »

Tibère

« Si nous considérons la titulature de [Tibère], nous n'y rencontrons jamais ce praenomen imperatoris qu'il avait cependant doublement hérité de son père adoptif, en tant que son fils et en tant que son successeur impérial. Suétone est formel quant au refus de Tibère d'accepter ce prénom « praenomen queque imperatoris ... remsavit[3]. » Dion Cassius corrobore à propos ce témoignage[4]. L'historien latin ajoute par ailleurs que Tibère refusa de même le surnom de Père de la Patrie et la couronne civique que l'on voulait placer dans, le vestibule de son palais, assimilant ainsi à ces pures marques d'honneur un praenomen qui, dans son idée, était un titre pur et simple. Dion Cassius ne relègue-t-il pas ce praenomen dans la catégorie des ονόματα ? (p. 419) »

Caligula

« Tibère meurt à Misène, à l'ouest de Naples, à quelque deux cents kilomètres au sud de Rome, le 16 mars 37 après J.-C. 17. Le temps que la nouvelle parvînt à Rome et, le 18 mars, le sénat nomme Caligula imperator[5]. Or, c'est seulement dix jours plus tard que Caligula fait son entrée à Rome[6] et ce n'est qu'une fois entré dans la ville que le sénat l'investit de la souveraine puissance[7].
En l'occurrence, cette appellation d'imperator accordée par les sénateurs à Caligula ne correspond donc pas à l'investiture du pouvoir impérial et ce titre ne peut avoir d'autre but et raison d'être que de désigner son possesseur à la succession de Tibère. Nous ne retrouvons d'ailleurs pas ce titre dans la titulature de Caligula, ce qui laisse supposer que ce dernier refusa lui aussi de le porter.
Le praenomen imperatoris constituerait donc un titre de nomination à l'empire, mais une fois de plus, sans qu'il y ait aucune relation directe entre ce titre et la collation du pouvoir impérial. En effet, ce titre est conféré dès l'annonce du décès du prédécesseur, tandis que le pouvoir impérial fait l'objet d'une investiture qui peut avoir lieu plusieurs jours après la désignation officielle du successeur. (p. 421) »

Vespasien

« Proclamé imperator le 1er juillet 69, par les troupes d'Egypte69, Vespasien considéra toujours cette date comme son primus principatus dies w, c'est-à-dire comme le premier jour de son gouvernement impérial, bien qu'il n'ait été investi du pouvoir suprême par Ile sénat que le 22 décembre 69 β1. Ce n'est, en effet, que le 21 décembre qu'Antonius Primus, légat d'une légion de Pannonie, fit son entrée à Rome à la tête des troupes flaviennes et fit assassiner Vitellius 62. </ref> Vespasien exprima très clairement son intention en faisant chaque année, sa tribunicia potestas le 1er juillet 63. (p. 427) »

« D'autre part, l'une des clauses de la Lex de imperio Vespasiani, la huitième, qui légalise les actes accomplis par Vespasien ante hanc legem rogatam, à savoir avant la ratification de l'investiture sénatoriale par les comices, lui reconnaît rétroactivement les titres impériaux imperator, Caesar et Augustus, à la date où il a commencé à agir comme tel[8]. »

  1. Dion Cassius, Histoire romaine, LII, .41.
  2. Pour l'appellation officielle á'imperator Caesar dans les légendes des monnaies, avant 27 a.C., cfr H. Mattingly, Coins of the Roman Empire in the British Museum, London, 1923, I, pp. 101-105 et 111-112 et H. Mattingly et Ε. Α. Sydenham, The Roman imperial coinage, London, 1923, I, pp. 51 et 60 ; après 27 a.C, année où Octavien reçut le titre d'Augustus, on trouve encore souvent le praenomen imperatoris : cfr dans les deux ouvrages cités, pp. 14-19, 50-53, 56-57, 93, 112-114 et 117-118 d'une part, et pp. 74-75 et 82 d'autre part. Il est cependant certain qu'Auguste remplaçait parfois ce praenomen par Caesar : cfr dans les deux ouvrages susmentionnés, respectivement pp. 433-434 et 256-257.
  3. Suétone, Tibère, 26.
  4. Dion Cassius, Histoire romaine, LVII, 2.
  5. Les Actes des frères Arvales (G. Henzen, Acta fratrum Aroalium, Berlin, 1874, p. 63) mentionnent, à la date du 18 mars 38 p.C, un sacrifice anniversaire de cet événement, à savoir quod hoc die C. Caesar Augustus Germanicus a senatu imper{ator appellatus est].
  6. Les Actes des frères Arvales ont également conservé le souvenir de cette entrée, puisqu'un sacrifice anniversaire de cet événement est mentionné à la date du 28 mars 38 p.C. [quod] hoc die [C] Caesar Augustus Germanicus urbem ingressus est (G. Henzen, op. cit., p. 63).
  7. Suétone, Caligula, 14 : Ingressoque urbem, statim consensu senalus... ius arbitriumque omnium rerum illi permissum est....
  8. harvsp|Lesuisse|1961|p=427}}.