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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Gondopharès Ier et Gaspard

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Gondopharès Ier est-il Gaspard ?[modifier | modifier le code]

Selon les « Actes de Thomas », l’apôtre Thomas, nommé Judas Thomas, serait venu à la cour de Gondopharès Ier (Goudnaphar)[1] et aurait entrepris l’évangélisation de son royaume[2] avant d’aller dans le sud de l’Inde au Kerala. En arménien, le nom de Gondopharès est Gathaspar, origine du nom « Gaspard ». Gondopharès serait l'un des rois mages[3]. Cet écrit sera déclaré apocryphe par l'Église catholique par la suite. Il figure notamment dans le décret de Gélase (une compilation de décisions ecclésiastiques datant du VIe siècle).

L'existence de ce roi, a été mise en doute jusqu'en 1834, date à laquelle on a découvert des pièces frappées à son nom à Calcutta[4]. Auparavant, ce roi était mentionné uniquement dans un texte chrétien appelé « Les Actes de Thomas », écrits au début du IIIe siècle en Syriaque (un dialecte de l'Araméen), du côté d'Edesse.

Gondopharès Ier (Gaspard) a régné de 20 à 48 sur un territoire comprenant l'est de l'espace perse, une partie de l'actuel Pakistan, le sud de l'Afghanistan et qui s'étendait peut-être jusqu'à l'est de l'Inde. Un territoire où l'on parlait l'araméen. C'était un roi indo-parthe des Saces (Sakas) (les scythes orientaux). Ce roi de Taxila (région du Pendjab) était probablement un vassal de l'empire Parthe. Un monument appelé Tombeau de Jésus se trouve d'ailleurs toujours à Srinagar. Selon les traditions locales et des écrits hindou en Sanskrit, dont le Bhavishya Purana, l'apôtre Thomas aurait évangélisé ce territoire, rejoint par Jésus par la suite. Ils y auraient fondé une Qehila (communauté), qui n'existe plus aujourd'hui. En revanche, celle créée par l'apôtre Thomas au sud de l'Inde existait encore au XVIe siècle.

Lorsque Vasco de Gama débarqua au Kérala au début du XVIe siècle, il fut très étonné de trouver des communautés de nazôréens qui reconnaissaient Jésus comme Messie. Après que les Portugais se furent assurés de l'estime du roi Hindou de Cochin et que toute la contrée passa sous leur contrôle, ces communautés subirent une "romanisation" forcée. En 1599, les Chrétiens de saint Thomas furent placés de force sous la juridiction de l'Église de Rome[5]. C'est l'origine de l'actuelle Église catholique syro-malabare. Malgré les protestations et la résistance, les livres sacrés de l'ancienne Église malabare ainsi que d’antiques manuscrits liturgiques seront brûlés, sur l'ordre de l’archevêque de Menendez[6], œuvre poursuivie par ses successeurs, nous privant de précieuses informations.

Si l'on en croit la tradition locale, l'apôtre Thomas serait arrivé vers 52 pour évangéliser le pays, c'est-à-dire qu'il pourrait avoir quitté le Pendjab après la mort de Gondopharès Ier (Gaspard) (mort en 48). Selon les « Actes de Thomas », l'apôtre y serait mort près de Madras.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Actes de Thomas, § 17,1.
  2. Actes de Thomas, § 26,2.
  3. Les Parthes et la route de la soie, par Emmanuel Choisnel L'Harmattan, 2004 (ISBN 2747570371 et 9782747570374)
  4. Samuel Hugh Moffett, A History of Christianity in Asia, Vol. 1 Orbis Books, New-York, 2003, p. 29.
  5. Irénée-Henri Dalmais, Les liturgies d'Orient, Cerf (col. Rites et symboles), Paris, 1980, p. 48.
  6. Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994, p. 444