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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Épître aux Laodicéens

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L'Épître aux Laodicéens était une épître, aujourd'hui perdue, de l'apôtre Paul de Tarse qui appartenait au Nouveau Testament que Marcion a emmené à Rome vers 140. Le premier qui la mentionne est Tertullien (mort vers 220) dans son livre Contre Marcion. Selon lui, il s'agirait de la même épître que celle adressée aux Éphésiens dont Marcion aurait changé le titre. Un bref billet d'une vingtaine de lignes apparaît sous ce titre au IVe siècle mentionnée pour la première fois par Théodore de Mopsueste, mais qui ne peut pas être l'épître dont parlait Tertullien 150 ans auparavant.


L'Épître aux Laodicéens n'est mentionnée qu'au IVe siècle par Théodore de Mopsueste, en grec puis traduite en latin. Elle se trouve dans certaines éditions de la Vulgate[1] depuis 541 ap. J.-C. et, semble-t-il, dans de nombreuses bibles médiévales. Cette lettre de Paul aurait été rédigée pendant sa captivité à Césarée ou à Rome.

Marcion inventeur du Nouveau Testament[modifier | modifier le code]

Armateur fortuné, Marcion se rend à Rome vers l’an 140, où il intègre la communauté chrétienne, alors dirigée selon la tradition par l'épiscope Pie[2]. Celui-ci semble rapidement populaire dans la communauté de Rome. Il y propose un livre qui est en quelque sorte le précurseur du Nouveau Testament, une appellation qui à l'époque n'existe pas — et dont Marcion est vraisemblablement l'auteur[3] —, pas plus que la collection connue sous ce nom[4]. En plus d'une introduction de sa main, ce livre est composé de deux parties : un apostolicon, qui comprend un certain nombre de lettres de Paul de Tarse, et un evangelion, correspondant à ce que l'on connaît désormais comme l’Évangile selon Luc, amputé des premiers chapitres[5] jusque 4, 32[6].

Marcion semble avoir été le premier à avoir rassemblé une collection d’écrits d’origine apostolique, qui comportait trois parties : l’Evangelion, les Épîtres, et les Antithèses, ces dernières étant perdues. Tertullien, farouche contempteur du marcionisme, explique que les Antithèses comportaient deux parties : une partie historique et dogmatique, montrant comment, selon Marcion, le pur Évangile s’était altéré, et une partie exégétique. L’Evangelion était constitué par une version de l'Évangile selon Luc sans les deux premiers chapitres de la version que nous connaissons. Il commençait par la formule « la quinzième année de Tibère César » tout comme le troisième chapitre des versions actuelles. Selon Tertullien, Marcion aurait altérés cet évangiles et ces épîtres, mais les autorités ecclésiastiques seraient parvenues à les reconstituer.

L'expression « Nouveau Testament » n'apparaît qu'à la fin du IIe siècle, n'est que rarement utilisée pour désigner les écrits chrétiens et semble remonter à Marcion. Tertullien[7] en atteste l'usage par ce dernier qui aurait ainsi désigné ses propres Écritures et ce n'est qu'avec prudence que les théologiens de l'orthodoxie l'utilisaient alors[3], avant que ne nom ne s'impose pour désigner le Nouveau Testament que nous connaissons.

(Selon Marcion, les textes originaux ont été contaminés par des ajouts, des réécritures ou des gloses qui les entachent[8].)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) « Épître aux Laodicéens. », sur HTML Bible
  2. Mimouni et Maraval 2007, p. 366.
  3. a et b Kinzig 1994, p. 519-544.
  4. Räisänen 2005, p. 115.
  5. Mimouni et Maraval 2007, p. 367.
  6. Lc 1-4.
  7. Tertullien, De praescriptione haereticorum, 30, 8-10.
  8. Gamble 2012, p. 168.