Samuel Shaw
Samuel Shaw était un officier de marine lors de la guerre d'indépendance américaine qui, aux côtés de Richard Marven (en), est reconnu comme étant le premier lanceur d'alerte des États-Unis[1]. En tant que lanceur d'alerte, il a joué un rôle fondamental dans l'adoption par le Congrès continental de la première loi sur la protection des lanceurs d'alerte[2].
Contexte
[modifier | modifier le code]Dénonciation de Hopkins
[modifier | modifier le code]Le 19 février 1777, dix marines, dont Shaw, un aspirant, et Marven, un lieutenant de troisième rang auprès de la marine continentale, sont témoins de la torture de prisonniers de guerre britanniques par le commodore Esek Hopkins, alors commandant en chef de la marine continentale, qu'ils décident de dénoncer[3]. Shaw et Marven étaient tous deux originaires du Rhode Island, tout comme Hopkins, dont le frère était Stephen Hopkins, gouverneur de l'État nouvellement créé, et signataire de la Déclaration d'indépendance.
Poursuites judiciaires
[modifier | modifier le code]Pour avoir dénoncé la mauvaise conduite du plus haut officier de la Marine, Shaw et Marven ont tous deux été démis de leurs postes et renvoyés de la Marine[4]. De plus, Hopkins a intenté par la suite une action en diffamation contre Shaw et Marven devant les tribunaux du Rhode Island[4].
Consterné par cette affaire, le Congrès continental promulgue le 30 juillet 1778 une loi sur la protection des lanceurs d’alerte, par consentement unanime[2]. D'après la loi, il est « du devoir de toutes les personnes au service des États-Unis, ainsi que de tous les habitants de ceux-ci, de donner le plus tôt possible au Congrès ou à toute autre autorité compétente l'information de toute mauvaise conduite, fraude ou délit commis par des militaires ou tout autre personne au service de ces États dont elles pourraient avoir connaissance. »[2]
Le Congrès a dans la foulée affecté des fonds pour représenter et défendre Shaw et Marven dans le cadre du procès pour diffamation initié par Hopkins, précisant que « les dépenses raisonnables [sic] liées à la défense [de Shaw et Marven] dans ladite poursuite seraient prises en charge par les États-Unis ». Le montant récolté pour assurer la défense du duo s'élève à 1 418 dollars, soit environ 50 000 $ actuels[5]. Le Congrès prononce le licenciement de Hopkins le 2 janvier 1778 pour "mauvaise conduite"[6],[7].
Samuel Shaw et Richard Marven sont finalement acquittés[8].
Postérité
[modifier | modifier le code]Le 30 juillet 2016, lors de la deuxième Journée nationale de soutien aux lanceurs d'alerte (en)[9], un hommage est rendu à Shaw en tant que héros de l'ombre des lanceurs d'alerte américains[9]. Un an plus tôt à la même date, un hommage à Shaw avait également été rendu lors de la première Journée nationale par le Congrès américain[10], en tant que l'un des deux employés fédéraux qui ont permis de créer des protections pour ceux qui défendent la vérité[11].
Voir également
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Samuel Shaw (naval officer) » (voir la liste des auteurs).
- Stephen M. Kohn, The whistleblower's handbook, Guilford, CT, Lyons Press, (ISBN 978-0-7627-6373-3, lire en ligne ), 199
- Washington, « Journals of the Continental Congress: 1794 - 1799, pp. 732-33. », Journals of the Continental Congress,
- Grassley, « Honoring America's Truth Tellers », Grassley.Senate.Gov, US Government, (consulté le )
- (en-US) Stephen M. Kohn, « Opinion | The Whistle-Blowers of 1777 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) « America's First Whistleblowers », sur Audit & Advisory Services (consulté le )
- « Journals of the Continental Congress, Thursday, July 30, 1778, Volume 11 pp 732-734 », Library of Congress, Government Printing Office, (consulté le )
- (en) « US Whistleblowers First Got Government Protection in 1777 », sur HISTORY, (consulté le )
- (en) Allison Stanger, « America Needs Whistle-Blowers Because of People Like This », sur The Atlantic, (consulté le )
- Wilmoth, « Senate Approved National Whistleblower Appreciation Day for Second Year », Whistleblowers.org, National Whistleblowers Center, (consulté le )
- « Senators Honor Whistleblowers at First Congressional Celebration of National Whistleblower Day - Whistleblower Protection Blog »,
- (en-US) « Senators Honor Whistleblowers at First Congressional Celebration of National Whistleblower Day | Whistleblower Protection Blog », Whistleblower Protection Blog, (consulté le )