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Utilisateur:Lavisauvage/Brouillon

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En 1920, Jeanne Malivel fait la rencontre de Jules Henriot, un faïencier de Quimper, qui va s'avérer être l'élément déclencheur de l'interêt grandissant de l'artiste pour cet art. Sa production ne dure que cinq ans mais se révèle foisonnante par son inventivité et les nombreux croquis subsistants. En effet, elle travaille en lien étroit avec la faïencerie Henriot qui s'occupe de la partie réalisation d'après des croquis détaillés de l'artiste.

Le 18 août 1920, peu de temps après la rencontre avec Henriot, elle se rend pour la première fois à sa faïencerie où elle réalise trois assiettes. Elles présentent un décor classique, mais avec une harmonie affirmée qui s'éloignent de ce que l'on retrouve habituellement dans les motifs traditionnels de la manufacture. Elle témoigne déjà de sa volonté de renouveler le vocabulaire décoratif traditionnel. Elle prévoit de revenir avec des projets plus étudiés.

Malivel passe une première commande à la faïencerie Henriot, peu de temps après sa visite, d’un service de vaisselle à motifs traditionnels destinée pour sa sœur Marie-Charlotte: elle dessine le service puis envoie les croquis pour la réalisation.

En 1922, elle se rend à la faïencerie où elle réalise quelques prototypes. Elle passe à nouveau commande en octobre 1923 d’une assiette, une coupe à fruit et d’un saladier pour un projet de “service à facettes” ou “service octogonal”. Malivel fournit des croquis avec des indications sur les couleurs à employer. En janvier 1924, elle rend visite à Henriot et demande l’ajout de cinq pièces (une soupière, un plat long, un plat rond, un plat creux et un ravier) pour compléter le service. Sur place, elle en profite pour s’occuper de deux statuettes, une Vierge et un Saint-Yves, dont elle a demandé la réalisation à Renée Halard-Trubon avant de les décorer elle-même. De ces deux œuvres, seule la Vierge nous est parvenue.

Sans nouvelle de ses commandes, Malivel envoie une lettre en février 1925 à la faïencerie où Henriot lui fait par de sa surcharge de travail à l’approche de l’Exposition internationale des Arts décoratifs. À la fin du moi elle reçoit quelques pièces, une des deux statues et un assiette du service octogonal. Peu satisfaite du rendu général, elle fait parvenir à la faïencerie une lettre indiquant les changement à effectuer notamment bannir les fonds unis pour les services au profit de hachures mauves et jaunes. Après, près d’un an et demi d’attente, elle reçoit en mars la majorité du service.

Jeanne Malivel décide d'exposer une partie de ces céramiques au pavillon de Bretagne lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925. Elle reçoit de la part du jury une mention honorable. Malheureusement, ce service n’existe plus.

Peu satisfaite de leur travail, Malivel cesse sa collaboration avec la faïencerie dans le courant de l’année 1925.

Même si peu vont aboutir, Malivel réalise de nombreux projets au cours de ces cinq années et réussie parfaitement à y transmettre l’esthétique de l’art du mouvement Seiz Breuer. S’inspirant des motifs populaires en vogue au XIXe siècle, notamment les motifs de pins, elle rompt avec le style de la faïencerie avec des pièces design, pensées dans leur globalité où la forme et le décor se répondent. Malivel privilégie les formes géométriques, souvent octogonales qu’elle souligne par des décors de bleu, de jaune ou de violet[1].

  1. Olivier Levasseur, Jeanne Malivel, une artiste engagée, Châteaulin, Locus Sous, , 191 p. (ISBN 978-2-36833-419-5)