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Alice Marc-Manoël[modifier | modifier le code]

Alice Marc-Manoël est une romancière, historienne, auteur de pièces de théâtre, archéologue ayant découvert et mis en valeur les fouilles de Sainte-Juliane à Roquecourbe dans le Tarn. Elle est membre de la Société du Souvenir et des Études Cathares. Elle est née le 24 janvier 1901 à Morey (maintenant commune de La Roche-Morey), en Haute-Saône (70) et décédée le 27 mai 1990 à Roquecourbe dans le département du Tarn(81).

Alice Marc-Manoël en 1920

Biographie[modifier | modifier le code]

Alice Marc-Manoël[1] a vécu une bonne partie de sa vie à Roquecourbe. Son père, d'origine cévenol, exerçait la profession de percepteur. Il est décédé alors qu'elle n'avait qu'un an. A l'âge de 14 ans, elle a perdu sa mère et s'est donc retrouvée orpheline. Elle a été élevée au sein d'une famille protestante par son oncle et sa tante, Alice Fosse et Fernand Marc. Elle grandit ainsi à Saint-Martin, commune de Roquecourbe, en compagnie de ses cousins Charlotte, Samuel et Lucien. Ces années du début de la première guerre mondiale ont été éprouvant pour la famille. Le 24 septembre 1914, Émile, le frère d'Alice Fosse, est tué à Lesseux dans les Vosges. Le 20 juillet 1916, c'est Henri Manoël, le frère d'Alice Marc-Manoël, qui meurt au combat dans la Somme, à Herleville. Ces deux noms figurent sur le monument aux morts de la commune de Roquecourbe.

Assistante sociale et infirmière[modifier | modifier le code]

Elle part sur Bordeaux pour entreprendre une formation d'infirmière au sein de l’École d'Infirmières Florence Nightingale de la Maison de Santé Protestante Bagatelle, puis obtient le diplôme d'infirmière hospitalière en 1926 et, l'année suivante, celui d'assistante sociale ainsi que le diplôme de l’École Florence Nightingale qui récompense les meilleures élèves[2]. La direction de l'école lui confie des cours au sein de l'établissement. Elle le quitte en 1929 pour assumer les fonctions de directrice du Service Social de la Croix-Rouge de Colmar. Puis c'est l'École d'Infirmière de la Croix-Rouge qui voit le jour en 1930. Elle la dirige pendant dix ans. Les allemands l'expulsent en 1940. Avec la complicité du préfet, elle fait œuvre de résistance afin d'obtenir que les élèves infirmières ne soient pas faites prisonnières. Ayant eu gain de cause, elle ferme l’École. Elle revient en 1945 pour sa réouverture. Elle existe toujours de nos jours sous le nom d'Institut de Formation en Soins Infirmiers. Après la seconde guerre mondiale, Alice prend la responsabilité de la propriété de Saint-Martin afin de soutenir son beau-père Fernand Marc. Elle s'occupait ainsi des métayers, la famille Albert, qui pouvait, à cette époque, vivre du fruit de leur travail sur les terres de Saint-Martin. Alice Marc-Manoël aimait s'occuper des chèvres qu'elle emmenait régulièrement jusqu'à Sainte-Juliane. Le 16 juillet 1945, elle épouse son cousin Samuel Marc, et avec lui, s'occupe de la propriété.

Les fouilles de Sainte-Juliane[modifier | modifier le code]

C'est en 1952 que l'on peut dater le début officiel des fouilles qui ont été entreprises sous la direction de Mme Élisabeth Poulain[3], épouse du conservateur du Musée de Castres, et encouragées par Michel Labrousse, directeur de la circonscription archéologique. Ce sont les fils des métayers qui en 1950 avaient accroché le couvercle d'un sarcophage en labourant le champs. Il s'agissait de Claude et Hubert Albert. Ils avaient alors prévenu Alice Marc-Manoël et Samuel Marc, les propriétaires, qui furent fortement intéressés par cette découverte. C'est Louis, le frère de Claude et Hubert, qui fut embauché pour travailler aux fouilles. A côté des ruines d'une église, les fouilles ont permis de découvrir: des cuves, des gradins, des sarcophages, des foyers de la période celtique. Les sarcophages contenaient des squelettes de femmes cathares, l'un d'eux avec le squelette d'un enfant. Entre les fondations d'une tour et un sarcophage, le squelette d'un homme sans sépulture a été trouvé. Alice Marc-Manoël avait eu, à cet endroit là, un songe bien avant les fouilles. En 1954, les fouilles sont inaugurées par Albert Sarraut, ancien président du Conseil, signe des soutiens politiques et intellectuels qu'Alice Marc-Manoël avaient pour cette découverte d'importance pour la recherche archéologique du Tarn. Elle entretient alors de nombreux contact avec des passionnés de études sur le catharisme, notamment avec René Nelli. C'est pour elle une période de recherche intense. Elle se rend régulièrement aux réunions sur le catharisme à Montségur. Elle contribue aux Cahiers d’Études Cathares, fondés par Déodat Roché, qui paraissent sous l'égide d'Olivier Cèbe. Ce parcours l'incite à se rapprocher des convictions des cathares. Elle porte alors au poignet un bracelet formé de deux têtes de serpent, symbole du manichéisme et du combat entre le bien et le mal.

Activités littéraires[modifier | modifier le code]

Alice Marc-Manoël, à Colmar, lors de la séance de dédicace de Juliane la mystérieuse

Son premier roman "Juliane la mystérieuse" paraît en 1953. Il est préfacé par Élisabeth Poulain, diplômée de l’École du Louvre et directrice des fouilles de Sainte Juliane. Le manuscrit achevé en 1950 lui est présenté et elle s'émerveille alors que ces récits reflètent aussi clairement la réalité historique « comme si la vison de Mme Manoël-Marc avait pénétré à 50 centimètres sous terre »[4]. En 1954, une séance de dédicace du livre est organisée le 14 mai au Grand Théâtre Municipal de Colmar lors de la présentation de la pièce de Théâtre « Florence Nightingale », pièce de théâtre en un acte, créée pour la journée mondiale de la santé. Vient ensuite en 1956 La Colombe et l’Épée, roman prévu en deux tomes : tome I, Aux pieds du château condamné, paraît aux éditions de la Tête Noire, maison fondée à Albi en 1945 par le poète Gaston Puel et son ami Georges Vergnes. Il faudra attendre 1980 pour la parution du tome 2 Porteurs de croix. Ce titre est celui de la jaquette du livre portant le titre La Flamme des bûchers ou la nuit des prisons ? et édité par Olivier Cèbe au Château de Ferrières. Alice Marc-Manoël écrit de nombreuses pièces de théâtre radiophoniques diffusées par l'O.R.T.F. de Midi-Pyrénées entre 1945 et 1975. La Société des Écrivains des Provinces Françaises lui décerne un diplôme d'honneur, pour un drame en un acte, le 8 mai 1962. L'académie Internationale de Lutèce lui attribue la médaille d'argent lors du 8ème concours international le 4 décembre 1976. D'autre part, entre 1975 et 1980, elle obtient sept premiers prix aux concours « Le Midi Chante ».

Les écoles publiques de Roquecourbe[modifier | modifier le code]

Le groupe scolaire des écoles publiques de Roquecourbe porte le nom d' « Alice Marc-Manuël » par décision du conseil municipal[5] du 15 juin 2015 et sur proposition du corps enseignant. Une cérémonie est organisée le 20 mai 2016 en présence de Philippe Folliot, député du Tarn et de Pierre Modéran, maire de la commune.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans :

  • Juliane la mystérieuse, Albi, Imprimerie Coopérative du Sud-Ouest, 1953 (préface d’Élisabeth Poulain) La Colombe et l’Épée, Albi, Éditions de la Tête de noire, 1956 (préface de Raymond Eschollier)
  • La Flamme des Bûchers... ou la Nuit des Prisons...?, Ferrières, Frèrerie de Ferrières, 1980. L'éditeur a diffusé le livre avec une jaquette portant le nom de Porteurs de croix titre qui était plus percutant.
  • Trois contes fantastiques en Pays Castrais, Ferrières, Frèrerie de Ferrières, 1983 Récits : L'étrange promenade du Petit Dominique (l'histoire de Sainte-Juliane racontée aux enfants), imprimerie Vareil, Castres, 1960 - réédité par Olivier Cèbe aux éditions Frèrerie de Ferrières, 1980.
  • Naissance et tragédie du Sidobre, 1964 Hruliana ou la guerre des Dieux, 1971

Pièces de théâtre :

  • Florence Nigthingale, pièce en un acte, créé le 14 mai 1954 au théâtre de Colmar.
  • Constance ou la princesse sacrifiée, pièce en trois actes
  • Pièces de théâtre radiophoniques (O.R.T.F. de 1945 à 1975

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  1. Georges Almairac, Regards sur Roquecourbe, 1990, préface de Pierre Servat maire de Roquecourbe.
  2. Hervé Rougier, auteur de Miroirs de jours et d'heures en Albigeois, éditions de la Revue du Tarn, Albi,1977 (p.175-182 consacrées à Saint-Martin, Sainte-Juliane et à Madame Marc-Manoël).
  3. Olivier Cèbe, Cahiers d'études cathares, 3e série, vol. 44, no 137, 1993 : hommage à Mme Alice Marc-Manoël.
  4. Michel VIDAL, Le sanctuaire de Sainte-Juliane à Roquecourbe (Tarn) ou l'histoire renouvelée de la religion celtique in Revue Pallas, vol. 50, pp. 173-180 (21 ref.), 1999. éditeur Presse Universitaire du Mirail, Toulouse, 1953.
  5. La colline sacrée de Sainte-Juliane: contributions en faveur du souvenir et des études cathares (1952-1957) ; prés. par Olivier Cébe, Château de Ferrières, 1994, 128 pages
  6. Laure DÉODAT, L’organisation castrale et ecclésiale de la moyenne vallée de l’Agout (Tarn) au Moyen Age central, In: Archéologie du Midi médiéval. Tome 19, 2001. pp. 79-98
  7. Musée du Protestantisme de Ferrières, commune de Fontrieu (81) : « Femmes de tête, femmes de cœur : des protestantes engagées », exposition présentée en 2019
  1. Arlette Homs-Chabbert, Femmes en pays tarnais, 1989 (p. 147-148 biographie d'Alice Marc-Manoël)
  2. registres des archives de l’École d'Infirmières Florence Nightingale, transmis par l'association des anciens élèves de l’école Florence Nightingale, Maison de Santé Protestante BAGATELLE  IFSI,  203, Route de Toulouse 33401 Talence  BP 5048
  3. Élisabeth POULAIN, Les sanctuaires successifs de Sainte-Juliane: et le village de St. Martin-des-Buis, imprimerie coopérative du sud-ouest, 23 pages, année ??
  4. Élisabeth Poulain, préface de Juliane la mystérieuse, p. 10-11
  5. procès verbal du conseil municipal de la commune de Roquecourbe du 15 juin 2015