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Utilisateur:Julien TUFFERY/Brouillon

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Dans le patrimoine industriel Français, les jeans TUFF’s représentent les plus vieux denims 100% Français disponibles aujourd’hui sur le marché Français. Depuis 1892, trois générations de confectionneurs Lozériens, d’une même famille, se succèdent sans discontinuer pour produire ce qui a longtemps été « les derniers jeans Made In France ». Outre le produit en lui-même, le jean Tuff’s devient un emblème d’un corps de métier qui faisait les beaux jours de la France autrefois et qui aujourd’hui, est en voie de disparition : La confection de pantalon.

C’est dans les Cévennes et plus particulièrement à Florac (48) que l’atelier de pantalon Tuff’s ne s’est jamais arrêté une seule année de produire des jeans. Dans les années d’après-guerre, l’atelier tournait à plein régime et il sortait plus de 500 pantalons par jour. Avec l’ouverture des frontières du monde et les débuts de la globalisation, l’activité Floracoise a subi une sérieuse crise dans les années 70, allant même jusqu’à la suppression de l’ensemble des emplois de ce secteur Floracois. Seuls les trois frères et la sœur Tuffery ont continué à produire des jeans, en séries très limitées, mais avec un savoir-faire exceptionnel. Ceux-ci ont toujours été disponibles à la vente dans la boutique Floracoise, ou en ligne.

La localisation de l’atelier, à Florac, en Cévennes, n’est pas un hasard. En effet, c’est à Nîmes dans le Gard, à une centaine de kilomètres de Florac qu’a été inventée la toile de Nîmes. C’est cette toile 100% coton et colorée à l’indigo qui permet la confection des jeans. La toile de Nîmes donnera le nom « Denim » aux jeans, partout dans le monde. Ainsi, dans les années 30, c’est dans cette cité Gardoise que Jean Tuffery réalisera son apprentissage au contact de cette toile qui deviendra mythique à l’échelle planétaire.

Aujourd’hui les frères Tuffery (Jean Jacques, Jean Pierre et Norbert) produisent des jeans Tuff’s dans l’atelier Floracois selon un savoir faire ancestral et de très haute qualité. Les jeans sont de design et de confection 100% made in France. Les points forts de ces pantalons sont ; une toile épaisse, une qualité de confection irréprochable, de l’authenticité, de la sobriété et de l’élégance.


Historique[modifier | modifier le code]

Né en 1875, Célestin Tuffery est tailleur à Florac dès 1892. A cette époque-là, aucun pantalon, ni aucun autre habit n’est fabriqué en série, tout est confectionné sur mesure. Des carnets de commandes écris au crayon noir révèlent les côtes et les mensurations des clients de l’époque ; Des habitants de Florac et des alentours en Cévennes. La confection des pantalons restera l’activité principale de Célestin Tuffery jusqu’à son décès d’après guerre. Même si le terme de jeans n’est pas encore dans les mœurs, les réalisations confectionnées sont similaires. Cette pièce d’habillement vient très vite fournir les penderies des ouvriers. Sa robustesse et son confort permettent de s’adapter à toutes les activités de l’époque. Il dispose de poches habilement cousues, faciles d’accès et profondes. Célestin Tuffery en confectionnera plusieurs centaines aux cours de ses années d’activité.

En 1920 né Jean Alphonse Tuffery, fils de Célestin. Il grandit dans l’atelier, au milieu des rouleaux de toiles, de tissus et de fils. Jean Alphonse se prend rapidement de passion pour le métier de la confection et il choisit naturellement d’en faire sa profession. A cette époque, il est habituel que les enfants reprennent les activités des parents.

Ainsi, Jean apprend le métier de tailleur en apprentissage dans la ville de Nîmes. C’est à cette époque là qu’il touche pour la première fois la toile de Nîmes pour en faire des vêtements de travail. Cette première rencontre avec cette toile sera le début d’une longue histoire de famille…

Au décès de son père, Jean prend la direction de la petite entreprise familiale, qui compte alors 5 ouvriers, spécialisés dans la couture, la taille et la confection des habits et plus particulièrement des pantalons. Les premiers jeans, vendus comme tels, selon les caractéristiques qu’on leur connait aujourd’hui, sont produits à Florac, en Cévennes. Ils connaissent un grand succès en raison des prémices de la banalisation du jean dans la société Française. Les influences du monde et plus particulièrement américaines commencent à arriver en ces périodes d’après guerre.

Le petit atelier Floracois prospère, s’agite à partir de 1947 et jusqu’en 1956 avec les naissances des 4 enfants de Jean Alphonse Tuffery. Marie Claude, la grande sœur, puis Jean Jacques, Jean Pierre et Norbert, les trois frères. Au gré de l’activité du père, les quatre enfants attrapent rapidement le virus de la couture et de la confection. Ils naissent et grandissent en même temps que l’expansion de la mode du jean en France. Tout comme leur père, deux des trois frères apprennent le métier de couturier – confectionneur et ils se spécialisent rapidement dans le jean. En effet, dans les années 60, le métier de tailleur déclinant avec l’arrivée du prêt à porter, Jean Tuffery décide de monter un atelier de pantalons. La mode du jean est bien là, les portes du commerce mondial s’ouvrent et l’influence américaine inonde la France et l’Europe. La Confection Tuffery devient alors la marque TUFF’S, avec ce S apostrophe rappelant une certaine “americain touch“ tant en vogue à cette époque-là. Plusieurs modèles sont conçus et fabriqués, en particulier le jean TUFF’S, modèle Célestin que l’on retrouve en vente aujourd’hui.

L’atelier TUFF’S de Florac emploie jusqu’à quarante personnes. Il travaille pour les plus grandes marques de l’époque en qualité de sous-traitant :

- Pantalon « Le TORO » de Nîmes (sponsor historique de l’Olympique de Marseille) - MANUPRO à La Garde - MERCIER à Nice - NELSON à Toulouse - Etc …

La production atteint 500 pantalons par jour.

Dans les années 70 / 75, les modes de consommations se métamorphosent en France. La grande distribution s’installe, les flux d’importation à bas coûts arrivent et la guerre des prix s’enclenche. L’impact sur l’atelier Floracois est immédiat, les clients historiques se tournent vers des ateliers à moindres coûts, l’activité en Cévennes décline.

Malgré la création du point de vente directe, jouant la carte du commerce de proximité, l’atelier doit réduire sont activité jusqu’à fermer complètement ses portes en 1980. La famille Tuffery se tourne alors vers la vente d’habits de toutes marques dans le prêt-à-porter. Ils deviennent alors commerçants avec plusieurs magasins en Lozère. Cependant l’amour du jean et celui de la confection n’ont pas quitté un seul instant la famille Tuffery.

Depuis la fermeture du grand atelier Floracois, Marie Claude, Jean Jacques, Jean Pierre et Norbert ont toujours gardé, dans l’arrière boutique, un atelier artisanal de confection de jeans TUFF’s. Même si la production est devenue anecdotique en comparaison avec les volumes écoulés de l’époque (de l’ordre d’une paire de milliers de pièces par an), les trois frères TUFFERY continuerons à produire chaque année des jeans TUFF’S à Florac, et ce jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, depuis 1892, grâce à la passion de leur savoir faire, les trois générations de confectionneurs TUFFERY n’ont cessé une seule année de produire des jeans fièrement estampillés “made in Florac en Cévennes ». Souvent considérés comme utopiste, la passion de cette famille à permis de produire depuis toujours un jean 100% Français dans ces belles Cévennes. Ils furent durant de très longues décennies les seuls dans l’hexagone à continuer cette tradition de confection.


Les jeans TUFF'S, victime des modes de consommation[modifier | modifier le code]

Il y a 40 ans, les changements des modes de consommation ont tué le jean TUFF’S qui n’a pu rivaliser avec les prix de la concurrence extérieure. Aujourd’hui, une frange de la population Française, soutenue par quelques personnalités publiques promeuvent le “fabriqué en France“ pour une consommation plus raisonnable. Ce nouveau courant souffle sur les braises encore rouges du jean Floracois et il en décuple ses ventes.

Depuis quelques années, le jean TUFF’S devient un des emblèmes les plus criés du retour au “made in France“. Même si ce courant peut être considéré aujourd’hui comme une mode passagère, il reflète néanmoins les prémices d’un changement dans les modes de consommations, avec un retour vers les productions locales Françaises. Quoi de plus mondialisé qu’un jean… ? Probablement rien, la quasi-totalité des êtres humains en portent, c’est un synonyme de la globalisation, donc pourquoi ne pas avoir sa production locale, à consommer “sur place“ ?

Le jean TUFF’S est par excellence un produit reflétant cette volonté de “marché local“. Il doit cela aux trois frères et une soeur Tuffery qui ont su conserver un savoir faire et un patrimoine de très haute qualité malgré la mondialisation.


Depuis 1892, une production 100% Française[modifier | modifier le code]

Depuis 3 générations de production par la famille TUFFERY, les jeans TUFF’S sont conçus, découpés, cousus, assemblés, délavés et distribués en France. C’est une tradition, 100% Française. Depuis les années 80/90 jusqu’aux années 2013/2014 le jean TUFF’S a été le dernier jean Français. En 2013, l’essor grandissant du « made in France » a forcé la création de jeunes marques de Denim Français. Malgré tout le jean TUFF’S reste le dernier Denim traditionnel Français qui a traversé les âges et les bouleversements socio-économiques. Malgré des demandes d’achat, le modèle et la marque sont restés fidèles à la famille TUFFERY depuis 1892. Tous les jeans TUFF’S sortent des ateliers Floracois en Cévennes.


Les 3 frères, derniers confectionneurs de jeans complets en France[modifier | modifier le code]

Jean Jacques, Jean Pierre et Norbert sont comptés à ce jour comme les derniers artisans confectionneurs de jeans en France. Ce savoir faire, en voie de disparition, leur permet de créer un jean de A à Z à partir de rouleaux de toile brute de tissu. S’en suit, la découpe, l’assemblage complet, la pose des rivés et des boutons, les coutures, les sur-coutures et l’étiquetage.

Tout commence avec des patrons rigides jalousement gardés par les frères Tuffery. Chaque taille de pantalon correspond à un jeu de patrons. Ceux-ci sont utilisés lors de la découpe manuelle pour tracer sur la toile de jean brute l’ensemble des pièces à confectionner. Tout est exclusivement découpé à main depuis les rouleaux de toile brute. Lorsque les pièces sont découpées, celles-ci sont assemblées les unes aux autres selon une méthodologie et un savoir faire précis. C’est lors de ces étapes là, que l’ensemble des caractéristiques du jean TUFF’S prennent forme : poches deux pièces, coutures de haute qualité, surpiqûres, rivets et boutons. Toutes ces étapes de découpe et d’assemblage sont réalisées en Cévennes, par les frères TUFF’S, dans les ateliers de Florac.


La toile des Nîmes des jeans Tuff's[modifier | modifier le code]

Les délocalisations industrielles qui ont frappé la France dans les années 60 ont touché les ateliers de confection, mais également les tisseurs de toile de Nîmes. Ainsi, il a été impossible de trouver de la toile Française de qualité durant de longues années en France. Une des caractéristiques intemporelles du jean TUFF’S, c’est sa toile épaisse. Pour palier à ce manque, et permettre une production annuelle, la famille Tuffery a trouvé des tisseurs de toile de Nîmes de qualité au nord de l’Italie (région de Milan) et au nord de l’Espagne (Pays Basque Espagnol). C’est resté pendant longtemps les seules possibilités pour se procurer la matière première des jeans TUFF’S.


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  1. Principes fondamentaux de l'économie et de la gestion - Ed DELAGRAVE 2013
  2. Le journal du textile - 8 Avril 2008
  3. Le Progrés - 12 Aout 2002
  4. Metro - 17 Juillet 2002
  5. La Montagne - 17 Juillet 2002
  6. La semaine de Nîmes numéro 191 - 28 Novembre 2002
  7. Village Magazine numéro 87 - Juillet et Aout 2007
  8. Biomood - Mars et Avril 2013
  9. 60 millions de consommateurs numéro 169 - Octobre et Novembre 2013
  10. Aujourd'hui en France supplément le Parisien - 19 octobre 2012
  11. Marianne numéro 849 - 27 Juillet 2013
  12. 100% Mag M6 - 20 Mars 2014
  13. Midi Libre - 24 Février 2002 et 25 Septembre 2013