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Linteau du portail ouest[modifier | modifier le code]

Linteau Portail Ouest Saint Hilaire-en-Brionnais

Le linteau de Semur contient une des rares représentations du concile schismatique convoqué à Séleucie en 359. Y figure l'intervention de Saint Hilaire telle que la racontera plus tard Jacques de Voragine dans La Légende dorée (1261-1266)[1], mais que l'on trouve déjà au Livre V (Le Guide du Pèlerin) du Codex Calixtinus[2]- ensemble de textes en latin compilés entre 1155 et 1160 à Vézelay puis écrits et enluminés à Cluny en 1160-61.

Description/Interprétation du linteau[modifier | modifier le code]

A l'extrême gauche du linteau : au sommet d'une construction qui pourrait représenter un château, un personnage « haut-placé » : peut-être l'empereur Constance (337-360) qui a convoqué un concile à Séleucie en 359, ou bien, comme pourrait l'indiquer une oreille démesurée, son représentant chargé de lui rendre compte des débats[3].

Le lieu où se tient le concile est délimité par une frise symbolisant la nuée céleste. Le concile se déroule sous le regard et la protection divine, Constance, aux sympathies hérétiques, (ou son représentant) est ainsi nettement en dehors de cet espace.

A l'extrême gauche de cet espace, un personnage, figuré de front, debout, un vêtement sur l'épaule : il est en marche. Il tient un livre dans sa main gauche qui rappelle celui tenu par le Christ en gloire au-dessus dans le tympan : il porte la Parole divine. C'est Hilaire. Alors qu'il n'est pas convoqué (trois ans auparavant il a été destitué de son siège épiscopal et exilé en Phrygie sur ordre de Constance) Hilaire se présente au concile pour y plaider la cause catholique contre l'hérésie arienne.

Plus à droite, trois personnages : ils portent des mitres, ce sont des évêques. Dans sa main droite, celui de gauche tient ce qui pourrait être une crosse. Deux sont assis à l'avant, le troisième se tient derrière : le concile a déjà commencé et réunit de nombreux évêques, Le personnage de droite est incliné vers sa gauche. Ce pourrait être le pape Léon qui a un mouvement de recul en apprenant l'arrivée d' Hilaire. Il tient un phylactère dans la main droite : il parle, il « défendit que personne se levât pour lui [Hilaire] ni ne lui fît une place. »[1].

Hilaire se retrouve donc assis par terre, relégué à un niveau nettement inférieur aux évêques. Le pape ne le reconnaît pas en tant qu'évêque et le lui fait savoir à la fois par son comportement et ses paroles (phylactère). Mais la sculpture met en avant la crosse qu' Hilaire tient de la main droite et la mitre qu'il porte, signes caractéristiques de sa qualité d'évêque Plus encore, Hilaire est figuré exactement au milieu du linteau, place d'honneur, juste à l'aplomb du Christ en gloire du tympan et de l'Agneau mystique qui domine le portail.

Un ange sort de la nuée, juste au-dessus d'Hilaire. « Il l'encense et le désigne comme le champion de Dieu. »[4]. Hilaire est non seulement bien évêque, mais béni de Dieu, il est saint.

A droite du deuxième banc d'évêques, un miracle vient confirmer la sainteté d'Hilaire. Celui-ci retrouve la place élevée qui lui est due, la terre se soulève, « de façon qu'Hilaire se trouva au niveau des autres évêques.»[1].

Face à Saint Hilaire, un siège ouvragé, vide, vu de profil. C'est le trône papal. Le pape a quitté l'assemblée.

Un personnage, debout (voir le vêtement et les pieds qui apparaissent sous le trône papal), main gauche levée et index pointant dans l'axe de la nuée vers le Christ en gloire du tympan. C'est Saint Hilaire qui, « se levant, ramena tous les évêques à la foi catholique.»[1].

Une dernière scène, à l'extrême droite du linteau, en dehors de l'espace délimité par la frise : un personnage assis sur un siège bas, symétrique de celui d'Hilaire au centre du linteau, un minuscule personnage sort de sa bouche – il est en train de rendre l'âme. Un être monstrueux représenté en satyre grimaçant s'empare de cette âme. Un deuxième monstre s'empare de la mitre du personnage ; un troisième, cornu, tire la langue.

« … le pape se rendit où l'appelait un besoin naturel, et il fut saisi de dysenterie, et il mourut là misérablement, perdant tous ses boyaux.»[1].

Datation du linteau[modifier | modifier le code]

Notes et références

  1. a b c d et e « La Légende dorée/Saint_Hilaire », sur wikisource.org (consulté le )
  2. lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_2007_num_50_199_2970

    « Après, il faut visiter dans la ville de Poitiers le corps très saint du bienheureux Hilaire, évêque et confesseur. Entre autres miracles, ce saint, rempli de la grâce de Dieu, l'emporta sur l'hérésie arienne et maintint l'unité de la foi. Mais Arrius, ne pouvant supporter son enseignement sacré, après avoir quitté le concile, mourut méchamment dans les latrines saisi d'une affreuse déliquescence du ventre. Alors qu'il voulait siéger au concile, la terre se souleva sous lui miraculeusement, lui fournissant ainsi un siège. Il brisa de sa seule voix les serrures des portes du concile. »

    — Cité par Heyman Avital dans À l'ombre de Cluny : l'hagiographie et la politique du portail de Saint-Hilaire de Semur-en-Brionnais. In: Cahiers de civilisation médiévale. 50e année (n°199), Juillet-septembre 2007. p. 305.

  3. Heyman Avital. À l'ombre de Cluny : l'hagiographie et la politique du portail de Saint-Hilaire de Semur-en-Brionnais. In: Cahiers de civilisation médiévale. 50e année (n°199), Juillet-septembre 2007. pp. 289-312. doi : 10.3406/ccmed.2007.2970 [[1]]
  4. Emile Mâle, L'art religieux du XIIe siècle en France, p. 207. Lire sur le web : « L'art religieux du XIIe siècle en France : étude sur les origines de l'iconographie du moyen age », sur archive.org (consulté le )