Utilisateur:Helvio ricina/Brouillon Pietro Giorgio Tolomei

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Translation la Sainte Maison de Lorette, Annibale Carrache, 1605. (Église Sant’Onofrio al Gianicolo, Rome)

Pietro Giorgio Tolomei (ou Pier di Giorgio Tolomei da Teramo ou le Teramano) ( - mort en 1476 à Lorette), originaire de Teramo dans les Abruzzes fut le gardien du sanctuaire de Lorette en 1472, sous Pie II, et c'est à son court texte en latin, à peine six pages, translatio miraculosa ecclesie beatissime virginis marie de Loreta (parfois appelé relatio teramani et édité aux éditions Eucharius Silbet ou Marcellus Silber) que le sanctuaire de la sainte Maison de Lorette doit sa dimension légendaire qui contribua à le faire rayonner dans tout l’Occident chrétien jusqu’au XVIII°siècle.

Le Texte de Pietro Giorgio Tolomei[modifier | modifier le code]

Le texte de Tolomei est écrit en latin.[1] Il est le premier écrit qui pose l’existence de la sainte maison de Nazareth et évoque la translation par des Anges depuis la terre sainte jusqu’à Lorette. (voir sainte Maison de Lorette / Translation de la Sainte Maison de Lorette)

Les effets de la Translation miraculeuse dans l’iconographie religieuse[modifier | modifier le code]

Ce texte est contemporain de la grande transformation ayant eu lieu à partir de la fin du XIV°siècle et valable encore de nos jours qui associe dans l’iconographie de Notre-Dame de Lorette une église (ou une maison) transportée par des Anges sur laquelle est assise une Madone-à-l’Enfant. Si des peintres comme Perugino ou Caravage s’opposent à cette représentation légendaire en conservant la représentation épurée romano-byzantine à laquelle ils confèrent le réalisme retrouvé de l’art romain propre à la Renaissance, nombre d’artistes préfèrent s’appuyer sur le texte légendaire de Tolomei à l’instar de Carrache, Le Dominiquin, Saturnino Gatti, Carlo Bononi, Giambattista Tiepolo...

(Voir les différentes translations de la sainte Maison (ex.: la translation de la Sainte Maison de Lorette par Saturnino Gatti au METMuseum de NewYork, celle d'Annibale Carracci dans l'Église Sant’Onofrio al Gianicolo de Rome, le triptyque de la sainte Maison de Lorette de Nicolas Cordonnier au Musée Saint-Loup de Troyes, l’Apparition de la Madone de Lorette de Carlo Bononi au Musée des Augustins de Toulouse, le plafond du Transport de la Sainte Maison de Lorette pour l'Église Santa Maria di Nazareth de Venise par Giambattista Tiepolo (détruite durant des bombardements en 1915...)... cf. l'inventaire iconographique d’Olivier Maceratesi[2].

Des effets du texte de Tolomei et de leurs disparitions progressives sur le culte de la Vierge à Lorette[modifier | modifier le code]

La sainte Maison de Lorette est une Maison devenue relique ; et qui plus est, une relique particulière en ceci que le fidèle peut la pénétrer à la différence d’une chasse qui prend souvent l’apparence d’une petite maison mais qui reste close.

Ladite Maison de la Vierge a été posée à même le sol de Lorette sans fondation. Les pèlerins venaient donc à l’origine (XIII° et XIV° siècles) voir une maison, celle où la mère de Jésus avait reçu l'Annonciation et où elle avait élevé le Christ durant les premières années de son existence. (La maison sera même déclarée comme celle où la Vierge a vu le jour (en témoigne le tableau de la Naissance de la Vierge d’Annibale Carrache conservée au Louvre[3]).

45 ans après la publication de la Relatio Teramani sous Pie II en 1475, il est décidé (sous Leon X ?) de recouvrir la maison de son reliquaire, à savoir le revêtement marmoréen actuel. Ce reliquaire sarcophagique a pour conséquence de dissimuler l’extériorité de la maison. Dès lors, le pèlerin ne voit plus l’intérieur et l’extérieur de la modeste maison de Marie, mais la seule modeste intériorité sous l’aspect extérieur d’un gigantesque sarcophage romain à bas-reliefs narrant l’histoire biblique. Aussi, le culte de la Sainte Maison va-t-il se resserrer sur son intérieur. Un intérieur mis en scène par la brique apparente de la Sainte Maison en partie recouverte par les fresques de l’atelier d'Olivuccio da Ciccarello, mais également meublé d'une armoire ayant supposément appartenu à la Vierge comprenant trois éléments de vaisselle, et d'un manteau et d'une statue. La statue de bois de la Vierge symbolisant sa Présence à l’intérieur de la sainte Maison deviendra au fil du temps l’objet essentiel du culte de la Vierge de Lorette qui se déclinera (via les Litanies de Lorette) sous les figures des Vierges noires et autre Madone du Rosaire, Notre-Dame de Montserrat, etc...

Notes[modifier | modifier le code]
  1. (en) Europeana, « Pietro Giorgio Tolomei »
  2. Maceratesi Olivier, Les peintures de la Madone de Lorette et du Transport de la Sainte Maison de Lorette : Tentative d’inventaire iconographique n°2, vol. 2., Paris, édition privée (1re éd. 2020), 149 p.
    L'ouvrage peut être consulté ou acheté en en faisant la demande à son auteur sur le site http://onlinedrawing.fr
  3. Le tableau d’Annibale Carrache appartenait à l’église de la sainte Maison de Lorette jusqu’aux spoliations napoléoniennes.