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Le château de Freÿr (parfois orthographié Freyer[1]), ou encore château de Freÿr-sur-Meuse[2], est un château situé à Freÿr, hameau de la commune belge d'Hastière, le long de la Meuse (rive gauche), entre Waulsort et Dinant. Le château, ses jardins et les rochers de Freÿr sur l'autre rive forment un des plus beaux sites de Belgique[3].

Propriétaires[modifier | modifier le code]

Frédéric-Auguste de Beaufort-Spontin

Au Moyen Âge, en 1378, le château fort est cédé en fief par le comte de Namur à Jean de Rochefort Orjo. En 1410, il revient à la famille de Beaufort-Spontin par le mariage de l'héritière Marie de Rochefort avec Jacques de Beaufort.

Frédéric Auguste Alexandre de Beaufort-Spontin est nommé duc de Beaufort-Spontin en 1782. Les barons Bonaert, descendants de sa fille, Herménégilde (Gilda) Mouchet de Battefort, comtesse de Laubespin (1813-1880), héritière du château en 1817, habitent encore les lieux à ce jour. Les frères de Gilda, le 2e et le 3e duc, habitaient le château (de) de Bečov nad Teplou, en Bohême, qu'avait acheté le duc Frédéric-Auguste en 1813.

Historique[modifier | modifier le code]

Façade du château

Un château médiéval qui existait dès le XIVe siècle et qui garantissait un gué sur la Meuse est détruit en 1554 par les troupes d'Henri II, en guerre contre Charles Quint. Un manoir est construit à sa place en 1571 dans le style Renaissance.

C'est de cette époque que date la partie la plus ancienne du bâtiment, l'aile est. En 1637, le complexe est agrandi en un bâtiment à quatre ailes autour d'une cour intérieure et deux jardins sont créés le long des rives de la Meuse.

Au XVIIIe siècle, le château est transformé afin de servir de résidence d'été aux ducs de Beaufort-Spontin : l'aile sud est démolie et son portail de 1637 est intégré au grand vestibule nouvellement construit.

Le , durant la guerre de Hollande, les ambassadeurs de Louis XIV et de Charles II d'Espagne se réunissent au château pour signer un accord douanier et commercial concernant les marchandises transportées sur la Meuse et la Sambre[4] : le traité de Freÿr[5]. À cette occasion, du café est servi pour la première fois dans la région[6]. En 1675, Louis XIV séjourne également au château lors du siège de Dinant[7].

En 1772, c'est également au château de Freÿr qu'est négocié le traité entre le Roi et le Prince-Évêque, l'Église et l'État de Liège, concernant les limites, le commerce mutuel et la liberté des communications de leurs États respectifs, entre la France et la Principauté de Liège (qui sera signé le )[8].

En 1769, deux pavillons mansardés sont construits à la place de l'ancienne aile sud, et l'année suivante, 1770, la cour intérieure est refaite et intègre une rose des vents. Une grille en fer forgé rappelant le chef-d'œuvre de Jean Lamour sur la place Stanislas de Nancy vient ainsi fermer la cour d'honneur pour donner au château son aspect actuel.

Toujours au XVIIIe siècle, Guillaume de Beaufort-Spontin, veuillant s'épargner le trajet régulier jusqu'à l'église paroissiale d'Onhaye, située à cinq kilomètres, fait construire une chapelle dans le château avec l'autorisation de l'évêque de Namur, Paul-Godefroi de Berlo de Franc-Douaire.

En 1785, l'archiduchesse Marie-Christine d'Autriche et son époux Albert Casimir de Saxe-Teschen sont invités au château.

Pendant la Première Guerre mondiale, des combats ont lieu entre les troupes allemandes et françaises aux alentours du château. Ainsi, le , au matin, les troupes allemandes traversent la Meuse à proximité du château par l'est. Après les combats, les troupes françaises se replient vers l'ouest. Les pionniers allemands construisent alors un pont temporaire à proximité du château, qui est achevé vers minuit[9]. Les Allemandes occupent alors le château, et une salle d'opération est même aménagée dans la salle de réception du duc, le billard servant de table d'opération.

L'établissement est restauré à la fin des années 1960 et au début des années 1970.

En février 1995, une crue de la Meuse dévaste le château : en effet, depuis le redressement du cours de la Meuse en 1876, les crues atteignant le château sont devenues plus fréquentes.

De nouvelles rénovations au lieu en 2021[10].

Description[modifier | modifier le code]

[11] // [12]

Extérieur[modifier | modifier le code]

La plus ancienne partie du château actuel date de 1571 et est un des premiers exemples du style mosan.

Au XVIIe siècle, la demeure est agrandie de trois nouvelles ailes, qui forment ainsi un quadrilatère.

Intérieur[modifier | modifier le code]

carrosse pour enfants du XVIIIe siècle

L'ameublement et les décorations intérieures sont typiques d'une résidence d'été d'un aristocrate au XVIIIe siècle.

Les pièces contiennent le mobilier d'époque des ducs de Beaufort-Spontin, ainsi que des traces d'histoire laissées par des hôtes royaux (Louis XIV, l'archiduchesse Marie-Christine, fille de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, le roi Stanislas I) et la mémoire vivante de 20 générations, dont un délicieux carrosse pour enfants (XVIIIe siècle) qui obtint le premier prix lors de l'Exposition universelle de Paris (1889).

Grand vestibule[modifier | modifier le code]

Le grand vestibule, impressionnant avec ses peintures murales de Frans Snyders et son plafond couvert de fresques Louis XV.

Dans le grand vestibule, des fresques italiennes sont au plafond. Ils furent repeints en 1794 à la suite de la Révolution française. Lorsque la chaux s'est dissoute à la fin du XIXème siècle, les restaurateurs les ont découverts et ont fait restaurer les tableaux par des moines de Beuron. Un incendie a noirci les peintures en 1995 et des artistes polonais ont été engagés pour les nettoyer. Dans cette salle, vous pourrez également retrouver les armoiries de la famille Beaufort-Spontin, telles qu'elles furent utilisées entre 1505 et 1755. D'autres images dans le vestibule montrent diverses scènes de chasse.8

Chapelle[modifier | modifier le code]

La chapelle avec ses boiseries Régence et son autel baroque. Certaines fenêtres de la chapelle proviennent de l'abbaye de Waulsort et datent du XVIe siècle.

Salle à manger[modifier | modifier le code]

À l'intérieur du château, on remarque particulièrement une cheminée Renaissance dans la salle à manger, située à l'origine dans le château de Louvigny. Bien que la salle à manger soit située dans la partie la plus ancienne du bâtiment, elle n'a été créée sous sa forme actuelle qu'en 1886 lors d'une rénovation initiée par Louise de Laubespin.1

Jardins[modifier | modifier le code]

Dessinés « à la Le Nôtre » en 1760 par le chanoine Guillaume de Beaufort-Spontin et agrandis par son frère Philippe en 1770, les jardins s'étalent sur des terrasses sur la rive gauche de la Meuse. Ils offrent des perspectives au nord vers les bois et au sud vers la Meuse et procurent paix et sérénité.

Des jets d'eau et bassins animent le parterre où des orangers répandent leur parfum délicat. Nombreux sont ceux qui ont 350 ans. Ces arbres vinrent à Freÿr de Lunéville, la résidence des ducs de Lorraine, au cours de la première partie du XVIIIe siècle. Ils sont les arbres les plus anciens en caisses d'Europe[13]. Les caisses en bois sont toujours construites suivant les plans initiaux. Les orangeries les plus anciennes des Pays-Bas (début XVIIIe siècle) combinent élégance et simplicité.

Le niveau supérieur est couvert de charmilles (6 km) qui révèlent leurs mystères une à une : un ensemble de dessins inspirés des figures d'un jeu de carte, un thème aussi présent dans les statues en terracotta de Paul-Louis Cyfflé.

Au sommet des jardins, le pavillon rococo commande une vue exceptionnelle sur la vallée et séduit par ses stucs délicats. En 1863 une ligne de chemin de fer fut construite, qui coupa les jardins en deux par une tranchée au ras du pavillon rococo, dont l'utilisation fut abandonnée un peu plus d'un siècle plus tard et dont un rail subsiste encore aujourd'hui.

La rive droite de la Meuse est dominée par des falaises (de plus de 100 m de hauteur, 340 millions d'âge). Ce sont les rochers de Freÿr, d'où on a une vue exceptionnelle sur l'ensemble des château et jardins.

Francis Bonaert et Nathalie Harlez de Deulin précisent que « les jardins de Freÿr constituent sans doute l'exemple le plus purement français conservé en Wallonie »[14].

La propriété est entourée de grands jardins. L'orangerie du château est la plus ancienne de Belgique. Le complexe compte des orangers vieux d’environ 300 ans et six kilomètres d’arcades en forme de labyrinthe. Une promenade s'étend au-dessus d'un mur sur toute la longueur entre le château et l'orangerie.

La terrasse, agrémentée d’orangers parfois vieux de 250 ans, de bassins rectangulaires et d’un quinconce de tilleuls palissés, est surplombée de six chambres de verdure en haies de charme et du pavillon «Frédéric Salle » avec coupole, folie rococo érigée en 1774 et 1775, décoré de stucs des célèbres Moretti et ayant reçu la visite en 1784 de l’archiduchesse Marie-Christine, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens et fille de Marie-Thérèse d’Autriche, comtesse de Namur[15].

Les rochers de Freÿr[modifier | modifier le code]

Bien qu'apparemment liés au même lieu, les jardins de Freÿr et les rochers de Freÿr sont deux sites à distinguer. Les jardins de Freÿr s'étendent sur la rive gauche de la Meuse, les rochers descendent à pic dans la Meuse sur la rive droite. Il s'agit donc de deux sites différents, l'un naturel, l'autre œuvre de l'art humain. Les rochers de Freÿr ont été proposés il y a quelques années pour être sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces deux sites sont liés l'un à l'autre par le hasard de la rencontre d'une œuvre de l'Homme et d'une œuvre de la Nature.

Dans l'art et la culture[modifier | modifier le code]

Jean-Joseph De Cloet, administrateur du domaine de Freÿr au XIXe siècle, publie en 1825 un Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas, qui contient une description du château, ainsi qu'une représentation par Madou[16].

Victor Hugo : [17]

Dudley Costello (en) : [18]

Camille Lemonnier : Le Tour du monde[19] [20]

Jumelage[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Émile Varenbergh, « De Cloet (Jean) », dans Biographie Nationale, vol. 4, (lire en ligne), p. 883
  2. « Freÿr-sur-Meuse | Patrimoine FRB », sur www.patrimoine-frb.be (consulté le )
  3. Nathalie de Harlez de Deulin, « Les jardins du château de Freÿr : Étude historique et documentaire », dans Jacques Toussaint, Freÿr-sur-Meuse : Un patrimoine exceptionnel en province de Namur, Namur, Société archéologique de Namur, , 1056 p. (ISBN 9782875020420, lire en ligne), p. 533-697
  4. REGLEMENS ET ORDONNANCES DU ROY POUR LES GENS DE GUERRE., Chez FREDERIC LEONARD, seul Imprimeut du Roy, pour le fait de la Guerre, (lire en ligne), p. 359
  5. «Traité pour le rétablissement du commerce entre les sujets de Louis XIV, roi de France & ceux de Charles II, roi d’Espagne dans les Paÿs-Bas espagnols, fait au château de Freyr sur le Meuse, le 25 octobre 1675 », dans Dumont, Corps universel diplomatique du droit des gens, t. VII, partie 1, pp. 313-314.
  6. « Le Château de Freyr, ses jardins, un petit café et des oranges », sur RTBF (consulté le )
  7. « Le siège de la ville et du château de Dinant sur la Meuse en mai 1675 | Patrimoine FRB », sur www.patrimoine-frb.be (consulté le )
  8. Robert Sevrin, « Un exemple de région frontalière : la Wallonie », dans Hervé Hasquin, La Wallonie, le Pays et les Hommes, t. II, La Renaissance du Livre, (lire en ligne), p. 457-468
  9. Johannes Trimborn : Kriegstagebuch des Dr. Johannes Trimborn, Nummer 2, Stadtarchiv Magdeburg (d).
  10. Antoine Peret, « Le Domaine de Freÿr, un château "zéro émission" », sur Matélé (consulté le )
  11. Nathalie De Harlez de Deulin, Décors intérieurs en Wallonie: B-L, Luc Pire Editions, (ISBN 978-2-87401-150-4, lire en ligne)
  12. Le Patrimoine monumental de la Belgique: Wallonie. Province de Namur, arrondissement de Dinant, Editions Mardaga, (ISBN 978-2-87009-637-6, lire en ligne), p. 653-662
  13. Conférence Icomos Orangerien in Europa - Von fürstlichem Vermögen und gärtnerischer Kunst, Bamberg 2005 ((de) lire en ligne (p. 241))
  14. Le Patrimoine majeur de Wallonie, publication de la Région wallonne, Namur, 1993 (p. 429).
  15. « Château de Freÿr | Connaître la Wallonie », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le )
  16. Jean Joseph De Cloet, Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays Bas, dédié à S.A.I. & R. Madame la Princesse d'Orange, Jobard, (lire en ligne)
  17. Victor Hugo, « Le Rhin », dans {{Chapitre}} : paramètre titre ouvrage manquant, Hetzel, , 65–70 p. (lire en ligne)
  18. (en) Dudley Costello, A Tour Through the Valley of the Meuse: With the Legends of the Walloon Country and the Ardennes, Chapman & Hall, (lire en ligne)
  19. « Le Tour du monde, volume 49 »
  20. « Livre:Le Tour du monde - 49.djvu - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]