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Mohammed et Aziz Chamkh

Qui n'a jamais vibré aux rythmes envoûtants de ce groupe légendaire, Izenzaren Chamkh ? Qui n'a jamais été conquis par la beauté de ses textes racontant toujours sur les Berbères et ses problèmes ? Aucun probablement ! Il est certain qu'à un moment ou à un autre, les Amazighs, et même les étrangers, ont été subjugués par cette troupe musicale pas comme les autres. Nonobstant son énorme succès, le groupe est resté très discret ; ce qui a probablement amplifié le halo de mystère qui l'entoure. Le groupe Izenzaren a été très original à tous les points de vue. Il a même inventé un nouveau courant musical, « tazenzart », avec ses rythmes, ses poèmes et sa propre thématique. Avec Izenzaren, l'engagement dans la musique, une notion peu connue jusqu'à alors dans les mœurs musicales marocaines, prend toute sa signification. Et cela pour deux raisons. Primo, le groupe, qui n'a jamais succombé à l'argent - ses membres ne roulent pas forcément sur l'or -, a toujours eu une grande idée de l'art musical à qui il a donné ses lettres de noblesse. On peut dire que cette attitude est vraiment unique dans tout le Tamazgha. Secundo, la chanson izenzarienne a cette caractéristique particulière de ne pas traiter de sujets rebattus. C'est vrai que le groupe a traité de l'amour à ses débuts, mais sans pour autant tomber dans la facilité et encore moins dans la vulgarité. Je dirais même que leurs chansons d'amour étaient pourvues de ce « je ne sais quoi », ce mystère qui donne aux œuvres artistiques une vie éternelle. Wa zzin (ô beauté), tasa ittutn ( le cœur blessé), àawd as a tasa nu (ô mon cœur, raconte) , etc, font désormais partie du répertoire classique de la chanson amazighe. Izenzaren, avec leurs textes caractérisés par une langue des plus recherchées et leurs arrangements originaux, resteront toujours un mythe qui a marqué toute une génération d'Amazighs. Jusqu'à présent, à chaque spectacle du groupe, ce sont des milliers de fans qui se déplacent pour y assister et, souvent, tout le monde reprend collectivement les paroles de leurs chansons. Longue vie donc à Izenzaren et merci à eux ! Car ils nous ont donné, en plus de l'émotion, la fierté d'être amazighs.

ABDELAZIZ CHAMKH

La carrière de Aziz CHAMKH a débuté en 1960 au sein du groupe TABRAYNOUSSTE très connu à l'époque, ils furent les pionniers du renouveau de la musique berbère. Aprés il rejoint le groupe LAKDAM (ancêtre du groupe IZENZAREN)fondé en 1970 avec RABA Mohamed, HANAFI Mohamed, BALLA Mohamed, BAYRI Mohamed,CHARYI et quelques autres. Ce fut le premier groupe chleuh à moderniser la musique berbère avec des instruments inconnus à l'époque tel que le banjo ou le violon. LAKDAM est connu pour les titres « Dounit Tzri », « Waditmoudoune », un grand nombre de leurs titres furent plus tard repris par le groupe IZENZAREN. Le groupe finit par se séparer et Aziz CHAMKH fonde en compagnie de Lahcen FARTAL, MOULAY Brahim, IGOUT Abdelhadi, DA ALI le groupe IZENZAREN sans HANAFI Mohamed et les autres membres qui restèrent au sein du groupe LAKDAM. Fin 1974, le groupe IZENZAREN se sépare. IGOUT Abdelhadi renoue avec les membres du groupe LAKDAM (séparé à la même époque) avec cette fois le poète HANAFI Mohamed auteur de toutes les chansons du groupe IZENZAREN. Aziz CHAMKH, quant à lui fonde le groupe IZENZAREN CHAMKH, ils furent les premiers à reprendre les titres de HADJ BELAID et à faire découvrir ce grand poète et illustre chanteur de la musique berbère. Le répertoire de Aziz CHAMKH est impressionnant, il a côtoyé tous les grands noms de la musique berbère et a notamment joué avec Saïd ACHTOUK, Mohamed DEMCIRI, Omar WAHROUCH, il est aussi le premier artiste à écrire en Tifinagh sur les pochettes de ses albums. En 1983/84, il fait débuté celui qui deviendra un nom incontournable sur la scène musicale berbère, le jeune Hassan IDBASSAID, avec qui il a joué en duo lors de nombreux concerts et soirées toujours accompagné de son banjo et de son violon. Ils enregistrèrent ensemble le titre « WA GHOUID ISROUTN ». Aziz CHAMKH est un grand nom de la musique berbère, il fait partie de ceux qui ont fait aimer et découvrir la musique berbère à plusieurs générations de jeunes et de moins jeunes amoureux de leur culture.

LAKDAM EN BIOGRAPHIE Si la ville d'Inezgane devait s'enorgueillir un jour, c'est sûrement d'avoir été le berceau du groupe légendaire Lakdam.

Le sens de Lakdam (tarragt, tarrzift), dans la langue tamazight dépasse de loin la traduction étroite par le mot « les pas ». Ce mot englobe tout ce que l'hospitalité à de sens profonds. Les marocains, en se rendant visite s'attendent à un bon accueil et une hospitalité chaleureuse. De même qu'ils s'attendent à une visite réciproque. D'où le choix de ce nom. Naissance d'un groupe légendaire


Fondée en septembre 1972, la première formation fut constituée par les frères Bayri Mohamed et Hassane, Rabila Brahim (plus connu sous Rabba), El Hanafi Mohamed, le défunt Echcharâi El Houcine, et Balla Ahmed. Ils ont commencé leur carrière en composant et chantant des chansons arabes, vu qu'ils étaient fans de Jil Jilala, ce groupe qui fut fondé quant à lui, en janvier de la même année. Ainsi les premiers titres de Lakdam étaient :

- Ma bqa li n'tiq a baba- El youm ezzmane rmani- Wili wili âla zmani (paroles de Hanafi)- El mediyoum- Leqloub ettaghya (du prof de musique Said Hmeyma)- El hajrine- El matar enzel (du célèbre acteur théâtral Mohamed El Jem, à l'époque en service militaire à Inezgane).

La première appellation du groupe était « Anwar Souss », qu'ils ont dû changer au moment du dépôt légal pour éviter toute confusion avec l'association « Anwar Souss » de la culture et théâtre à la ville d'Agadir.

Au début de l'année 1973, la formation fût rejointe par Abdelaziz Chamkh et Larbi Baybane, alors que Mr Boutakkourte Moulay Omar et Oubayh Houcine ont pris en charge le côté organisationnel, directif et financier de la troupe.

C'est à partir du début Mars 1973 que le groupe commence à préparer ses premiers titres en tamazight du Souss : laqdam inu, àawd as a tasa nu, yan utbir umlil, menck ak iqqaddan, wad itmuddun, imik s imik, dunit tga ghemkad. Le groupe était très actif au point de conceptionner et fabriquer ses propres instruments.Sur le chemin du succès


En 1974 ils se sont affiliés à l'association de la renaissance culturelle de la jeunesse à Inezgane, pour participer ensuite au festival de la chanson populaire organisé par la maison des jeunes à Hay El Hassani à Agadir. Le fait de proposer trois chansons en tamazight les a condamné à être programmé comme dernier participant à entrer en scène derrière quinze groupes chantant tous en arabe. Et comme si ça ne suffisait pas, même les spectateurs ont essayé de les décourager en hurlant et sifflant « id bilawane ». Mais une fois le rideau levé, la surprise était inattendue. Les membres du groupe confiants, bien positionnés sur scène, vêtus en tricots noirs, pantalons blancs et gilets rouges, commencèrent leur spectacle. Le public se calma et la protestation céda la place à l'anticipation. C'est qu'il vient de découvrir pour la première fois le style « tazenzart ». Il fût tellement ébahi par cette musique qu'il a obligé Lakdam à rester plus longtemps que prévu et rejouer leurs titres. Le comité du festival, formé d'enseignants et d'avocats, n'a pas hésité à couronner Lakdam du premier prix.

Après ce succès, le groupe commença ses préparations pour l'enregistrement de ses œuvres. C'est en ce moment qu'il fût invité par la délégation de l'association marocaine de la recherche et l'échange culturel à animé les festivités organisées au club sable d'or à Taghazoute, à l'occasion de la sortie du livre d'Omar Amarir intitulé « la poésie marocaine amazigh ». Là, on a informé les membres du groupe du projet yah ou oussmane à Rabat et furent prié de retarder l'enregistrement pour qu'il soit simultané avec celui d'Ousmane. Lakdam ont accepté et se sont affilié à cette association, devenant ainsi son deuxième pôle artistique.

Scissions


En 1975, après le début très encourageant, des incidents secouent le groupe, le menaçant à maintes reprises d'implosion. Le 03 mars, Rabba se retire suite à un malentendu avec le groupe. Les autres membres rejoignent le Groupe « Jil Sidi El Mekki » en l'occurrence: Abdelaziz Chamkh, Boufertal, Talibi, Daâli Bawsouss et Igout. Ils vont ainsi reprendre le répertoire de Lakdam en cherchant un nouveau nom artistique qui ne sera autre qu' « Izenzaren ». Une nouvelle scission intervient à un mois d'intervalle de la première. Les anciens membres de Lakdam, à l'exception de Hassane Bayri, se retirent pour créer « Inmoudda ». Rabba en compagnie de Balla quant à eux, ont gardé Lakdam en y associant Abdellah Oubelâid et Chatir mustapha.

Nous voici donc dans une phase en présence de trois formations distinctes: Lakdam, Inmoudda et Izenzaren avec Mohamed Hanafi comme joker travaillant avec les trois en même temps.

Au cours de la marche verte en octobre 1975 à Tantan plage, Abdelaziz Chamkh invita tous les membres sans tenir compte de leurs appartenances à l'animation d'une soirée artistique sous le patronage du colonel militaire responsable de la légion de la province d'Agadir, à savoir Chamkh, frères Bayri, Boufertal, Oubelâid, Balla et Hanafi.

Premiers albums


De retour en novembre, Lakdam se voient surpris de trouver leur répertoire diffusé sur les ondes de la station de la radio d'Agadir par le groupe Izenzaren. Pour protéger le reste, ils procèdent à son enregistrement en lui ajoutant de nouveaux titres, entre autres: wayyih tbudl lhawa rwah, Ma ittrju lbal inu, lquds, wa zzin.

En 1979, Inmoudda fusionne avec Lakdam et enregistrent leur première cassette référencée 001 chez « sawt el mâarif ». Ils devront ensuite attendre 1989 pour ajouter leur dernier album chez « sawt shallah ».

Conclusion


Pour conclure, il est incontestable que c'est à ce groupe résistant et précurseur que revient le fondement de la base solide de tazenzarte, avec des créateurs tel Mr Rabba, Hassan et Mohamed Bayri qui m'ont fourni toutes ces informations précieuses. Ces grands artistes n'attendent de notre part que la simple reconnaissance de leurs bienfaits et de leurs services en faveur de la chanson et la littérature Amazighs du Souss. Non, ils n'ont jamais jugé personne. Mais au contraire, ils sont toujours prêts à reprendre la relève, à tendre la main aux nouvelles générations et les guider dans leur chemin.

azenzar01 et Chamkh Mohamed


Le festival Timitar arrivera pour la troisième fois arracher la cité blanche d'Agadir de sa nonchalance caractéristique. Le paradis balnéaire des touristes, d'habitude calme, vivra aux rythmes des musiques du monde entre le 11 et 16 juillet 2006. Parmi les événements qui marqueront le point fort de cette édition, il y aura la participation très attendue du groupe mythique Izenzaren Chamkh le jeudi 13 juillet à la place Bijawane. Nous avons eu l'honneur de rencontrer Mohamed Chamkh, responsable du groupe Izenzaren Chamkh. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions.

- Imurig.net : Izenzaren Chamkh est un grand nom de la musique amazighe qui n'est pas à présenter, parlez nous plutôt de la nouvelle formation. M. Chamkh : La nouvelle formation compte trois anciens membres à savoir les deux frères Chamkh, Mohamed et Abdelkabir ainsi que Brahim Oublid. Les autres trois nouveaux membres qui nous ont rejoint sont déjà connus du public, en l'occurrence Abderrahmane Barda, ex-membre d'Iguidar et ensuite Izenzaren Igout, Tarwa Izenzaren et Inmalen, Rachid Choughal et Lahoucine Bourijat, ex-membres du groupe Tarwa Izenzaren.

- Vous êtes comme beaucoup de grands noms de la chanson amazighe originaire de Dcheira. Comment expliquer que tant d'artistes soient issue d'une si petite bourgade perdue quelques parts aux alentours d'Agadir?

La marginalisation dont souffre Dcheira y est sans doute pour beaucoup dans l'émergence de la musique comme un moyen d'expression. Sans oublier que notre famille a toujours été un lieu d'accueil pour les rways de passage dans la région. Beaucoup d'entre eux finiront par s'installer là-bas. J'y ajoute un autre facteur aussi important à savoir la naissance des deux stars de la chanson amazighe : Aziz Chamkh et Igout Abdelhadi dans cette bourgade.

- Votre groupe a connu une rupture de près de 5 ans (1998 – 2003), alors que votre dernier album remonte à presque 14 ans, que s'est-il passé ?

Et bien je dirai que cette rupture est due essentiellement au départ de Aziz en France en 1998. Vu le rôle incontestable qu'il jouait au sein du groupe au niveau de la composition, des paroles et aussi de la direction, personne n'a pu le remplacer.

- Pourquoi est-il parti ? (Souriant) Je préfère répondre par les mots d'une chanson qu'il a écrit lui-même :

magh ijran ghassad ur igi zund ussan igh zrîgh tafukt nnigh izd ayyur azemz a ur illin

- Personne ne s'attendait à votre retour sur scène ...

Oui c'est vrai, mais ce retour s'imposait pour plusieurs raisons. D'abord il fallait remplir ce grand vide qu'a laissé le groupe dans la scène artistique soussie. Ensuite on se devait de sauvegarder le répertoire si important qu'a accumulé le groupe durant trois décennies. Il y a aussi l'intérêt que prennent quelques chercheurs vis-à-vis du groupe et de son histoire en terme de recherches, articles de presse etc. sans oublier le regain d'intérêt des associations culturelles aussi. Nous voulons par ailleurs rendre hommage à nos fans et leur faire plaisir ainsi qu'aux jeunes groupes passionnés par la musique d'Izenzaren Chamkh.

-En parlant justement des fans, qu'est ce que vous leurs préparez ? Avez-vous des projets à venir ? Oui, nous sommes entrain de préparer un nouvel album, dont je ne peux préciser la date de sortie, mais ça sera bientôt inchallah. Nous comptons également produire un VCD qui contiendra les chefs d'œuvres du répertoire d'Izenzaren Chamkh. Nous avons aussi une participation prévue pour le mois d'août dans le cadre du festival de la commune urbaine d'Agadir.

- Votre apparition marquera un des points forts de la troisième édition du festival Timitar, que pensez-vous de cet événement ? Quel impact pourrait avoir ce genre de festivals sur la musique amazigh chleuhe ?

Avant Timitar, j'aimerais bien signaler que le groupe a animé divers soirées, entre autres celle de la fête de la musique en août 2005, le nouvel an amazigh 2956 (janvier 2006), le festival de la jeunesse des Arts Populaires etc.

Le festival Timitar vient donc couronner le retour du groupe sur scène, et c'est déjà un honneur pour lui de participer dans un tel festival si intéressant et dans sa propre ville. Le groupe y voit déjà un hommage pour lui, pour ce qu'il a donné à cette ville et à l'art soussi en général. Tout au long de ces trois dernières décennies le groupe a représenté la région à travers tout le Maroc que ce soit à Oujda, Fès ou encore Laàyoune.

Pour ce qui est de l'impact du festival sur la musique amazigh chleuhe, je crois que c'est une bonne opportunité pour un échange créateur avec les cultures du monde, et pour faire découvrir le style tazenzart. Aussi faut-il signaler que c'est une occasion pour communiquer avec les divers médias TV, Radio etc. et ce après une rupture de 20 ans à l'exception de la rediffusion de quelques soirées.

Pour le grand plaisir du notre cher public, il assistera à deux soirées tazenzart sur deux jours consécutifs et sur la même scène. (ndlr. Allusion à la prestation des deux groupes Izenzaren Chamkh et Iguidar qui se produiront respectivement le 13 et 14 juillet sur la place Bijawane)

- L'absence de Aziz Chamkh, aura-t-il un effet sur la prestation du groupe lors de cet événement ?

Aziz reste toujours irremplaçable, mais le groupe fera de son mieux pour satisfaire son public et garder son image historique et sa réputation accumulé depuis tant d'années.

- Croyez-vous à son retour prochain? Bien sûr, c'est une chose évidente ! Dès qu'il aura fini sa mission inchallah. N'oublions pas qu'il continue toujours à représenter le style tazenzart à l'étranger, pour lequel il s'efforce d'ouvrir de nouveaux horizons vers une universalité plus grande.

- Un dernier mot ...Nous assistons grâce à Dieu à une renaissance du style tazenzart. Ce regain d'intérêt se manifeste par l'apparition des nouveaux groupes qui portent le flambeau de cette musique. Nous somme aussi témoin d'un retour en force des grands groupes historiques : Iguidar, Izenzaren Igout, et bien sûr notre propre groupe Izenzaren Chamkh.

Nous espérons voir cette musique bénéficier d'un soutient plus fort par exemple avec l'organisation d'un festival consacré à tazenzart. Pour notre part nous sommes toujours prêt à soutenir les jeunes talents.


Propos recueillis par Omar Ifraden(azenzar01) Nos vifs remerciements à Mr Azerwal Said

Au 11 Avril 2014 le grand chanteur Amazigh et fondateur du groupe Izenzaren , Aziz Chamkh est décédé a l'age de 63 ans .

Le groupe Izenzaren Chamkh continue sa carrière par son nouveau leader Mohammed Chamkh le frère du défunt Aziz Chamkh .

L'album "L'éspoir" "Anarouz" 2015 ' Premier album de Izenzaren Chamkh sans Aziz .

Membres ayant participé : Khalid EL Barkaoui (Percussion) Hicham Massine ( Guitare) Mostafa Amal ( Violon ) Banjo ( Mohammed Chamkh ) Banjo ( Said Jelloul Issoufa) Hassan Mouti (Gambri) Omar Akhatar (Basse) .

Tracks : Arja fallah a Aziz - Argane d'oumazigh - Lalla Aziza - Ktighd - Amghdar - Amadone .