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Utilisateur:Domaine de Garanches/Domaine de Garanches

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Domaine de Garanches[modifier | modifier le code]

Façonner la viticulture contemporaine au fil des générations[modifier | modifier le code]

Le Domaine de Garanches est un domaine viticole situé à Odenas, dans le département du Rhône, en France. Il jouit d'une longue histoire qui remonte aux années 1760, ce qui en fait l'un des établissements viticoles les plus anciens de la région.

Histoire[modifier | modifier le code]

François Buy : naissance du domaine[modifier | modifier le code]

Le Domaine de Garanches a été fondé au XVIIIe siècle par François Buy[1], un passionné de vin et de viticulture de l'époque. Depuis lors, il a connu de nombreuses évolutions et a été transmis de génération en génération au sein de la même famille, préservant ainsi son héritage et son savoir-faire viticole.

Jean Buy : homme politique républicain, avocat à Lyon[modifier | modifier le code]

Son fils, Jean Buy, avocat à Lyon, est élu premier maire d'Odenas[2][3] le 21 février 1790. Il s'est distingué par son rôle dans les affaires politiques de la Révolution française. En 1789, il est élu en tant que membre du Tiers État aux États Généraux[4], une assemblée nationale convoquée par le roi Louis XVI pour résoudre les problèmes financiers de la France et discuter des réformes. Son rôle dans cette assemblée marque le début de son engagement en faveur des idéaux républicains.

En septembre 1792, Jean Buy franchit une étape supplémentaire dans son engagement politique en étant élu membre du gouvernement de la 1ère République[5]. Cette nomination témoigne de sa détermination à soutenir les principes républicains et à contribuer activement à la gouvernance de la France à cette époque cruciale.

Jean Buy se maria avec Marie Meyer, une alsacienne, et ensemble ils eurent deux enfants : Bibiane et Jean.

Bibiane et Jules Bender : continuité du Domaine de Garanches[modifier | modifier le code]

Bibiane, la fille de Jean Buy, épouse un alsacien du nom de Jules Bender. Ensemble, ils reprennent le Domaine de Garanches et entreprennent une transformation significative de l'exploitation, orientant le domaine vers une monoculture viticole[6].

Emmanuel Bender : lutte contre le phylloxéra et contribution à la viticulture[modifier | modifier le code]

Bibiane et Jules Bender eurent un fils unique, Emmanuel Bender, qui allait jouer un rôle crucial dans l'histoire de la viticulture française[7]. Il est juge de paix et un ampélologue de renom. Il est également président de la Société Régionale de Viticulture du Rhône et contribue grandement à la gestion du phylloxéra en France. Pour lutter contre cet insecte, il est le tout premier vigneron à greffer en 1880, des vignes françaises sur des porte-greffes américains, eux-mêmes résistants au phylloxéra[8][9]. Ce faisant, il reconstitue le vignoble[10]. Cette pratique est encore courante aujourd’hui dans de nombreux vignobles du monde entier pour prévenir les infestations de phylloxéra.Une parcelle de vigne datant de la reconstitution du vignoble, est conservée au domaine pour tester sa longévité.

Emmanuel Bender se marie avec Marie Giraudet, avec qui il a un fils unique, Emile.

Émile Bender : préservation des terroirs, engagement politique et résistance[modifier | modifier le code]

Émile Bender, fils d'Emmanuel et Marie Bender, prend la succession[11] à la tête du Domaine de Garanches. Sous sa direction, le domaine continue à prospérer en produisant des vins de qualité[12] tout en préservant la tradition et l'excellence viticole qui caractérisent ce domaine depuis sa fondation.

Émile Bender épouse Marguerite Locard, fille d'Arnould Locard, naturaliste et conchyologue renommé, sœur d’Edmond Locard, criminologue créateur du premier laboratoire de police scientifique et descendante de Nicéphore Niépce, inventeur de la photographie.

En plus de sa gestion du Domaine de Garanches, Émile Bender s'illustre également sur la scène politique. Il est successivement élu maire d'Odenas[13] le 15 mai 1904, député le 17 mai 1908[14], puis sénateur le 3 mai 1931. Sa carrière politique marque son engagement envers sa communauté et sa volonté de contribuer activement au développement de la région.

Au Sénat, Emile Bender est élu président de la commission commerciale. Sous sa direction, cette commission joue un rôle déterminant dans l'élaboration de lois clés pour l'avenir agricole et viticole de la France. Il impulse des lois sur les délimitations d'appellations d'origine contrôlée, la qualité des vins, et les prémices du droit des consommateurs. Ces législations sont cruciales pour le secteur viticole et l'agriculture française dans son ensemble.

En 1940, Émile Bender prend une position courageuse en s'opposant aux pleins pouvoirs demandés par Philippe Pétain. Il fait partie des 80 parlementaires français qui défendent la démocratie et s'opposent au régime de Vichy. Cet acte de résistance lui vaut son éviction du Sénat et la déchéance de ses droits civiques. Il ne retrouve sa place qu'à la libération, démontrant ainsi son engagement indéfectible envers les valeurs démocratiques.

Au fil des années, le Domaine de Garanches reçoit de nombreuses distinctions et récompenses, témoignant de son engagement envers l'excellence dans la production viticole.

Denise et Pierre Stagnara : dimension Internationale et rationalisation[modifier | modifier le code]

Emile et Marguerite n'ayant pas eu d'enfant, la propriété du Domaine de Garanches passe aux mains de Denise et Pierre Stagnara. Denise est la nièce de Marguerite et la fille d’Edmond Locard. Sous leur gouvernance, le domaine connaît une dimension internationale. Pierre Stagnara, chirurgien de renom, doté d'un esprit scientifique, rationalise le travail de la vigne et introduit des méthodes modernes dans la gestion viticole. Cette approche scientifique contribue alors à améliorer la qualité des vins produits et à renforcer la réputation du domaine.

Durant cette période, le domaine est honoré de nombreuses médailles et décorations.

Michel et Isabelle Stagnara : engagement envers l'écologie et la protection de l'environnement[modifier | modifier le code]

Michel, fils de Denise et Pierre Stagnara, prend la relève à la tête du Domaine de Garanches. Avec son épouse Isabelle, ils abordent le virage de l'écologie et de la protection de l'environnement dans la gestion viticole. Le domaine s'engage dès lors dans des pratiques respectueuses de la nature, telles que la viticulture raisonnée et la préservation de la biodiversité. Cette nouvelle orientation vise à produire des vins de haute qualité tout en minimisant l'impact sur l'environnement. Ils modifient, avec la venue sur le domaine de Romain Martinache et Aurélie Crozet, l'éthique de la viticulture pour revenir à un faire-valoir respectueux de l'environnement. Le cheval remplace progressivement le tracteur…

Vignoble[modifier | modifier le code]

Situé dans la commune d'Odenas, Rhône, France, le Domaine de Garanches bénéficie d'un terroir exceptionnel au sein du premier géoparc viticole mondial (classement Unesco 2018). Les vignobles s'étendent sur 10 hectares de terres, où le climat, le sol et l'orientation contribuent à la production de vins d'exception.

Terroirs[modifier | modifier le code]

Le Domaine est situé sur deux unités géologiques d’origine volcanique : l’une constituée de tufs gris sombres à grains fins et l’autre intégrée au cortège des pierres bleues, formé il y a 400 millions d’années et caractéristique des monts du Beaujolais[15]. Ces sols sont particulièrement propices à la culture du cépage Gamay. Drainants et acides, ils contribuent à la production de vins fruités et légers. Une lentille argilo-limoneuse est propice à la culture du cépage chardonnay à l'instar de certains climats bourguignons.

De verts pâturages et bosquets entourent le domaine procurant un environnement favorable au développement de la faune et de la flore.

Encépagement[modifier | modifier le code]

Le Domaine de Garanches cultive principalement deux cépages. Le Gamay noir à jus blanc, cépage emblématique de la région du Beaujolais, reconnu pour donner des vins fruités et légers. Et le Chardonnay qui contribue à la production de vins blancs aux arômes floraux et fruités, avec une belle acidité et une structure équilibrée.

Travail de la vigne[modifier | modifier le code]

Le travail du sol est effectué au cheval afin de ne pas abîmer les ceps âgés et dans une logique de préservation du terroir.

Tout est fait manuellement : taille, relevage, cisaillage, jusqu'à la vendange…

Vinification[modifier | modifier le code]

La récolte est réalisée et triée manuellement avant d'être transportée en caissette pour ne pas endommager les grappes. Les raisins millerandés sont ensuite rapidement conduits au cuvage où ils seront triés à nouveau sur table. La vinification est faite en vendange entière non sulfitée et en levure indigène.

Pour les Brouilly, la cuvaison se déroule sur 12 jours avec pigeages et remontages réguliers. Le pressurage se fait avec l'utilisation manuelle d'un pressoir (en cage fibre) qui permet d'avoir une presse lente et douce d’environ 6h. La fermentation malolactique et l’élevage de 6 mois se font en fûts de chêne imprégnés de plusieurs vins de provenance bourguignonne.

Pour les Chardonnay, dès l'entrée en cave des grappes, un pressurage direct est effectué et les moûts débourbés. Puis une partie de la fermentation se déroule en fût bourguignon de chauffe légère et l'autre partie en cuve inox. Le tout est assemblé en fin d'hiver, afin d'avoir un équilibre gustatif attractif, floral, fruité et acidulé.

Rendement[modifier | modifier le code]

30 hecto/hectare issu de raisin millerandé, caractéristique des vignes anciennes du domaine

Bâtiments[modifier | modifier le code]

Le domaine de Garanches regroupe plusieurs bâtiments :

Il existait dès le 17è une maison de maître, une orangerie et un vigneronnage[16].

L'ancienne orangerie devenue cuvage est un solide bâtiment du 17è exposé au Sud avec des murs épais qui favorisent les fermentations et élevages des vins.

L'orangerie exposée plein Sud a été convertie en cuvage en 1880 lorsque l'ancien cuvage est devenu trop petit.

Le vigneronnage orienté au Nord est typique de l'architecture beaujolaise avec l'escalier de pierre en façade donnant accès au logis au 1er étage sur un rez-de-chaussée entièrement consacré aux caves à vin.

Références[modifier | modifier le code]

M.-L. A. Odin, Claudius Savoye, instituteur et préhistorien, Sa vie, son village Odenas en terre de Brouilly, d'après quelques pages écrites de sa main épargnées par le temps, 1994.

Archives de la mairie d'Odenas 1790.

E. Bender et V. Vermorel, Le vigneron moderne, 1890, 1893.

Actes du ... Congrès national des sociétés savantes, Section d'histoire moderne et contemporaine, 1987, Volume 112, Partie 1.

Journal de l'agriculture de la ferme et des maisons de campagnes de la zootechnie, de la viticulture, de l'horticulture, de l'économie rurale et des intérêts de la propriété, 1892, Volume 2.

Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, 1884.

V. Vermorel, Les vins du Beaujolais, du Mâconnais et Chalonnais, étude et classement par ordre de mérite, 1894.

Annuaire des châteaux et des villégiatures - Noms & adresses de tous les propriétaires des châteaux de France, manoirs, castels, villas, etc., 1909, Volume 23.

Bulletin - Ministère de l'agriculture, direction de l'agriculture, Documents officiels, statistiques, rapports, comptes rendus de missions en France et à l'étranger, Volume 14, 1883.

Arts et traditions populaires, Volume 3, 1955.

Société d'agriculture et de viticulture de Chalon sur Saône, Défense et reconstitution du vignoble bourguignon, 1887.

Sigales, Études de sols et de terroirs du Beaujolais, 2018.

Conseil général du Rhône, Cahiers de Doléances du Beaujolais pour les États Généraux de 1789, Lyon, 1939.

  1. Archives familiales, Odenas
  2. Archives de la mairie d'Odenas, Odenas,
  3. Mairie d'Odenas, Maires et adjoints de la commune d'Odenas - Archives d'Odenas
  4. Claude Faure, Cahiers de Doléances du Beaujolais pour les États Généraux de 1789, Lyon, Conseil général du Rhône, , 173 p., p. 47
  5. Archives familiales, Odenas
  6. Archives familiales, Odenas
  7. Victor Vermorel, Les vins du Beaujolais, du Mâconnais et Chalonnais, étude et classement par ordre de mérite, , p. 117
  8. Congrès national des sociétés savantes, Actes du ... Congrès national des sociétés savantes, section d'histoire moderne et contemporaine, Volume 112, Partie 1, , p. 95
  9. Journal de l'agriculture de la ferme et des maisons de campagnes de la zootechnie, de la viticulture, de l'horticulture, de l'économie rurale et des intérêts de la propriété, Volume 2, , p. 1048
  10. Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, , XXiX
  11. Annuaire des châteaux et des villégiatures - Noms & adresses de tous les propriétaires des châteaux de France, manoirs, castels, villas, etc., Volume 23, , 417 p.
  12. Ministère de l'agriculture, direction de l'agriculture, Bulletin - Documents officiels, statistiques, rapports, comptes rendus de missions en France et à l'étranger, Volume 14, , p. 500
  13. Mairie d'Odenas, Archives de la mairie d'Odenas
  14. Mairie d'Odenas, Maires et adjoints de la commune d'Odenas - Archives d'Odenas, Odenas
  15. Sigales, Etudes de sols et de terroirs du Beaujolais,
  16. Arts et traditions populaires, Volume 3, , p. 345