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Utilisateur:D952/Racisme en Pologne

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En Pologne, le racisme au XXe siècle ainsi qu'au XXIe siècle a été l'objet de débats et d'études. Bien que les minorités ethniques ont représenté une grande part de la population polonaise depuis la création de cet État jusqu'à la Deuxième République, les statistiques gouvernementales récentes montrent que 94 % (si ce n'est plus) des habitants se déclarent d'ethnie polonaise.

Dès le XVIe siècle, la Pologne accueille une importante population juive, à tel point que le pays est alors considéré comme le centre du monde juif. À l'exception de rares pogroms, comme à Cracovie (1494) ou Varsovie (1527), les Juifs polonais connaissent une longue période relativement sûre et matériellement prospère. Toutefois, lors du soulèvement de Khmelnytsky, près de 30 000 juifs sont tués par les Cosaques d'Ukraine. Après la deuxième partition de la Pologne, Frédéric le Grand engage une campagne de colonisation prussienne visant à germaniser le pays.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Pologne est l'épicentre de la Shoah, Porajmos et de nombreux autres crimes nazis. Les politiques génocidaires varient selon leur période, lieu et méthode d'application. Les Juifs et Roms, menacés d'extermination, accusent les plus fortes pertes. Quant aux Polonais, ils sont ciblés et réduits en esclavage. Pour Robert Gellately, l'action nazie constitue un « génocide en série » en ce qu'elle cible plusieurs groupes ethniques considérés comme inférieurs, dont les Ukrainiens, Biélorusses, Polonais et Juifs.

Juifs[modifier | modifier le code]

Les Juifs arrivent en Pologne sous le règne de Casimir III alors que la peste noire décime l'Europe et exacerbe les persécution à leur égard. Grâce à l'amélioration de leurs conditions de vie, les Juifs polonais prospèrent jusqu'à représenter 80 % de la population juive mondiale au milieu du XVIe siècle.

Toutefois, à Cracovie au XVe siècle, certains ecclésiastiques extrémistes appellent à la violence contre les Juifs, qui sont progressivement écartés des postes qu'ils occupent. En 1469, des Juifs sont expulsés de leurs habitations et forcés de s'installer rue Spiglarska. En 1485, des doyens juifs sont contraints d'abandonner leur commerce. Beaucoup se réimplantent à Kazimierz, ville royale qui n'est alors pas concernée par les restrictions. Puis, en 1494, un incendie est suivi par une vague d'attaques antijuives. Le roi Jean Ier Albert Jagellon force alors les derniers Juifs à quitter Cracovie pour Kazimierz. Dès 1527, à Varsovie, les Juifs ne sont plus admis dans les murs de la ville. Leur séjour temporaire reste possible, par exemple au palais royal. Pour le reste, ils sont relégués à la banlieue de Praga.

L'an 1581 marque la fondation du Conseil des Quatre Pays, un parlement juif présidé par les représentants de chacune des quatre grandes régions composant la Pologne. Une instance analogue est créée en 1623 pour la Lituanie. Les communautés juives sont alors habituellement protégées par les szlachta en échange de leur concours à la gestion des domaines. De ce fait, ils étaient souvent en première ligne lors des révoltes paysannes, comme celles menées par les cosaques en 1630, 1637 et 1639. En 1648 et 1649, le soulèvement de Khmelnytsky provoque la mort d'un nombre estimé de 30 000 Juifs.

Sous le royaume du Congrès, en vertu de l'oukase du , les Juifs accèdent aux droits civiques. Deux ans plus tard, le servage est officiellement aboli. En 1897, les Juifs polonais sont 1,4 million (14 % de la population de la subdivision administrée par la Russie, incluant Varsovie et Lodz).

Sous la Deuxième République, dès les années 1920, le législateur polonais interdit aux Juifs de contracter des crédits bancaires auprès de l'État, d'exercer dans la fonction publique et d'obtenir des permis d'entreprendre dans les secteurs d'activité contrôlés par le gouvernement. En 1931, seuls 599 des 87 640 fonctionnaires polonais sont juifs (dans les secteurs de la téléphonie, du rail, de l'administration et de la justice). Dans les années 1930, de nouvelles restrictions sont imposées sur l'admission de Juifs à l'université et dans des carrières médicales et légales, leurs entreprises de vente et d'export, le rite de la shehita, leur appartenance à des association d'affaires, etc. Entre 1921 et 1939, la proportion d'étudiants juifs chute de 25 à seulement 8 %. En parallèle, le mouvement nationaliste Démocratie nationale organise des campagnes de boycott antijuives. En 1935, après la mort du dirigeant polonais Józef Piłsudski, Démocratie nationale intensifie son action et déclare bientôt avoir pour « principale visée et mission le retrait des Juifs de toutes les sphères de la vie culturelle, économique et sociale en Pologne ».

1937 voit la création du parti national-conservateur et militariste Obóz Zjednoczenia Narodowego (« camp d'unité nationale »), qui prend le contrôle du parlement l'année suivante. Sont alors votées des lois antijuives telles que celles déjà en vigueur an Allemagne, Hongrie et Roumanie. Le parti OZN promeut la déportation des Juifs polonais, les campagnes de boycott à leur encontre, le numerus clausus (cf. bancs ghetto) ainsi que diverses restrictions supplémentaires de leurs droits. Selon Timothy Snyder, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, l'État polonais « désire être débarrassé de la plupart des Juifs polonais… [mais] en des termes purement logistiques l'idée… semble insensée. Comment la Pologne pouvait-elle organiser la déportation de millions de Juifs alors que le pays était mobilisé pour la guerre ? Les dizaines de milliers d'officiers et soldats juifs devaient-ils être exclus des rangs de l'armée polonaise ? »

Pendant la guerre, les Juifs sont notamment visés lors du massacre de Jedwabne et sont la cible de l'Ordnungspolizei allemande. près de 90 % des Juifs polonais sont tués lors de la Shoah. La fin de la guerre voit également une vague de violence antisémite, dans un climat d'anomie et d'insurrection anticommuniste. Les Juifs sont alors fréquemment associés au cliché du żydokomuna (équivalent polonais du judéo-bolchevisme). Les événements de mars 1968 et la persécution des Juifs polonais par le pouvoir provoque l'exode de nombre d'entre eux.

Le XXe siècle marque donc une forte diminution de la population juive de Pologne. En 1939, les Juifs représentent 10 % de la population du pays. Soixante-dix ans plus tard, lors du recensement polonais de 2012, seuls 7 353 répondants déclarent la judéité comme ethnie principale ou secondaire.

Roms[modifier | modifier le code]

Ukrainiens[modifier | modifier le code]

Ethnies subsahariennes[modifier | modifier le code]

Polonais[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]