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Utilisateur:Cristofori11/Brouillon

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Le musée du piano de Limoux[modifier | modifier le code]

Limoux, petite ville de 10 000 habitants, située sur les rives de l'Aude, est dotée d'une collection de pianos remarquable par la qualité et l'intérêt des cent pièces exposées.

Ce musée, inauguré en 2002, rassemble une centaine d'instruments datant du XVIIIe siècle à nos jours. La collection est exposée dans un lieu atypique : l'église Saint-Jacques qui faisait partie du couvent des Dominicains fondé au XIVe siècle sur la rive droite de la ville[1]. En dix ans, Jean-Jacques Trinques, facteur et accordeur de pianos à Foix, a rassemblé et restauré des pianos exceptionnels issus de dons de particuliers ou de professionnels, membres de l'Afarp-Europiano France (Association française des facteurs et accordeurs de pianos).

Le rôle de l'Afarp-Europiano France[modifier | modifier le code]

Dès la création de l'Afarp au Mans en 1964, cette association a eu pour projet de réunir, conserver puis exposer de manière permanente une collection de pianos témoignant du savoir-faire de la profession. De grandes villes de l'hexagone, sollicitées pour accueillir les pianos, n'ont pas donné suite à cette idée. Au début des années 2000, Jean-François Daraud, fils d'un accordeur de piano de Carcassonne, met en relation les membres de l'Afarp et le maire de Limoux, Jean-Paul Dupré qui décide d'installer le futur musée dans l'église Saint-Jacques.

Limoux, ville de musique[modifier | modifier le code]

Si l'implantation de la collection de pianos semble fortuite, elle rencontre à Limoux un terrain de longue date propice à la musique et à sa pratique. Dès le XVIIe siècle, les musiciens abondent dans la petite cité drapière. Joueurs de violons et de hautbois animent bals et cérémonies profanes. Au XIXe siècle, les cuivres, propagés par les orchestres militaires qui accompagnent chaque régiment d'infanterie[2], remplacent le violon. Ce sont désormais les instruments qui rythment les danses du Carnaval. La création d'une école de musique, à la fin du XIXe siècle, maintient jusqu'à nos jours une pratique musicale toujours vivace. De nombreux festivals : Cuivrée Spéciale, Fugue pas si classique, Les Bulles Sonores... émaillent le calendrier limouxin. Au miroir de ces pratiques musicales bien ancrées, le musée du piano trouve logiquement sa place à Limoux.

Le piano, instrument roi[modifier | modifier le code]

Les différents instruments témoignent de la vitalité et de la créativité des maisons de factures ainsi que de l'omniprésence du piano dans la société française, de la période romantique et jusqu'aux années 1960. Les brevets déposés à l'INPI sont innombrables et les marques nombreuses. Aux côtés des plus célèbres, Gaveau, Pleyel, Erard ou Steinway... les facteurs comme Henri Pape, Cramer ou Elcé, rivalisent d'imagination technique. La forme des pianos évolue également selon les usages ou les lieux. Le piano carré des années 1830 est ainsi supplanté par le piano à queue, le piano missionnaire accompagne les voyages vers les lointaines colonies d'orient, le piano double (harmonium et piano réunis en un seul instrument) a un usage religieux. Certains pianos exposés sont rares et n'ont été édités qu'à très peu d'exemplaires (le Gabriel Peyel, par exemple).

La collection de pianos de Limoux propose une découverte de cette histoire à la fois technique et sociale. Très didactique, l'exposition permet au visiteur de remonter le temps. Les outils de l'accordeur sont également exposés grâce au don fait par Henri Daraud.

L'auditorium[modifier | modifier le code]

Depuis 2009, le musée du piano de Limoux est prolongé par un auditorium de 170 places installé dans le chœur de l'église. Placé sous la responsabilité de François Khoury, cette salle de concert est dotée d'une bonne acoustique et d'un charme certain. Elle programme chaque année, pendant la période estivale, une dizaine de concerts. Des interprètes renommés et de jeunes talents s'y produisent. Edna Stern, François Chaplin, Katia Krivokochenko, François Gassion... ont joués sur le piano à queue Steinway (1920) qui trône sur la scène. Au mois de juillet, deux concerts du Festival Radio France Montpellier s'y déroulent.

Un livre - catalogue[modifier | modifier le code]

Laurence Turetti, historienne, et Georges Chaluleau, journaliste, ont publié en 2014 : Les 100 pianos de Limoux, chez Alta Vita éditions[3]. Le livre raconte la naissance de ce musée et développe un chapitre sur l'amour que portent les habitants de Limoux à la musique. Une pratique profondément ancrée dans la population et qui se perpétue désormais avec le carnaval qui anime la ville trois mois durant, de janvier à mars. Illustré de photographies et de documents d'archives inédits, l'ouvrage propose un voyage dans le temps.

Les auteurs présentent également Jean-Jacques Trinques qui a mis tout son talent et ses connaissances au service du musée. Enfin, l'ouvrage, qui contient également une traduction anglaise, propose un catalogue des principaux instruments du musée : piano girafe, piano niche de chien, piano électrique... sont décrits et illustrés.

Informations pratiques[modifier | modifier le code]

Musée du Piano, place du 22 septembre, 11300 LIMOUX - téléphone : 04 68 31 85 01. Ouvert du 1er juin au 31 octobre. Visite guidée sur réservation pour les groupes.

  1. Abbé J-L., Histoire de Limoux, Privat, 2009
  2. Amaouche-Antoine M-D., Histoire des pratiques et des goûts musicaux dans l'Aude au XIXe siècle, thèse de doctorat, EHESS.
  3. L. Turetti, G. Chaluleau, Les 100 pianos de Limoux, Alta Vita éditions, 2014, 107 pages. Renseignements : altavitaeditions@orange.fr