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Enfants disparus et sépultures anonymes[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

Pensionnat pour Autochtones à Kamloops en 1930.

Le 28 mai 2021, les restes des corps de 215 enfants sont retrouvés, à l'aide d'un radar à pénétration de sol, sur le site d'un ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops, en Colombie-Britannique. Plusieurs rassemblements ont alors lieu au Canada pour honorer la mémoire de ces enfants. À la suite de cette découverte, la Première Nation de Sipekne'katik commence des recherches sur le site de l’ancien pensionnat autochtone de Shubenacadie, en Nouvelle-Écosse, qui a cessé ses activités en 1967, après 40 ans d'existence. Marc Miller, ministre des Services aux Autochtones au Canada, explique que l'instauration des pensionnats autochtones « demeure une honte nationale. Ce qui est encore plus honteux, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui ne connaissent pas cette réalité. » Selon, le Centre national pour la vérité et réconciliation (CNVR), le Centre enquête sur le destin des 150 000 enfants placés dans ces écoles, et parmi ces Autochtones, il y a plus de 4 000 décès confirmés ;​ 400 sites d’enterrement non marqués et 32 % des décès dont les noms ne sont pas enregistrés. De plus, le Centre national a poursuivi les recherches sur à peu près 4 000 noms d’enfants disparus. Et, finalement, la Commission de vérité et réconciliation du Canada mentionne qu’il y a plusieurs cimetières abandonnés[1].

Commission de vérité et réconciliation du Canada[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

La commission de vérité et réconciliation du Canada a été créée en 2008 dans le cadre de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens dans le but de contribuer à la vérité, à la guérison et à la réconciliation.

Les travaux de la CVR ont débuté en 2009 et les audiences publiques en 2010. De 2010 à 2014, sept « Évènements nationaux » ont eu lieu dans des grandes villes du Canada ainsi que des audiences régionales. Au nombre des activités incluses, les audiences comportaient des témoignages publics, des dépositions privées, des cercles de parole où des Autochtones prenaient la parole[2].  En juin 2015, lors de l’événement de clôture, la commission publie un sommaire exécutif qui comprend une liste de « 94 appels à l'action » (et recommandations) pour favoriser la réconciliation[3]. Le rapport final est publié le 15 décembre 2015. La conclusion du rapport désigne les pensionnats comme agents de génocide culturel des Premières Nations et précise qu'un engagement considérable de l'État est nécessaire pour favoriser l'égalité des chances et entrevoir une véritable réconciliation.


Des conséquences largement traumatiques[modifier | modifier le code][modifier | modifier le code]

Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes :

« Les enfants qui terminent leurs études s’aperçoivent souvent que les liens avec leur communauté d’origine et leur culture ont été coupés et, de surcroît, ils n’acquièrent pas les compétences nécessaires pour connaître du succès dans la société en général. Des communautés des Premières Nations qui, au départ, acceptent de financer les écoles en viennent à retirer leur soutien, compte tenu de leur expérience avec un système qui ne répond pas à leurs désirs, qui dénigre leur culture et qui ne leur procure pas les bienfaits économiques promis. »

Ces établissements ont laissé chez leurs pensionnaires des cicatrices et des traumatismes importants. Même si quelques-uns d’entre eux gardent un souvenir favorable suite à l’apprentissage d'habiletés utiles et les attitudes positives qu’ils ont acquises, la majorité des pensionnaires raconte des histoires de solitude, de discipline rigoureuse et de sévices physiques, sexuels (pédocriminels) et psychologiques. Selon le livre Peuples autochtones, résilience et séquelles du régime des pensionnats : « la séparation de leurs parents et de leur famille a été leur premier traumatisme ». Les jeunes étaient confrontés à une nouvelle culture, à une nouvelle langue et à un nouveau régime disciplinaire que leur imposaient les Blancs.

La confiscation des enfants à leurs communautés, leur déracinement, la déstabilisation des communautés cantonnée dans des réserves et la perte de leurs repères culturels ont engendré de profonds traumatismes et bouleversements sociaux.


La recherche suggère également que les pensionnats ont déclenché des impacts intergénérationnels qui est transmis de génération en générations, dommageable pour le bien-être des Autochtones dans leur ensemble[4]. La perte de la connexité des langues et des traditions autochtones représente une perte d’espoir évidente du peuple en perdant ce qu’ils considèrent son symbole fondamental. Étant donné que plusieurs générations d’enfants ont été élevées dans ces institutions où toute manifestation de l’aboriginalités était décriée et dépréciée, alors il ne faut pas se surprendre si la culture et la langue sont menacées.[5].


De nombreuses conséquences peuvent survenir pour une personne qui a fréquenté les pensionnats autochtones. Non seulement une victime d’agression sexuelle peut devenir à son tour agresseur, mais qu’elle est également plus à risque de vivre à nouveau de mauvais traitements une fois adulte et aussi les enfants de la victime sont aussi plus à risque d’être victimes d’agression sexuelle[6]. Par ailleurs, les événements vécus des Autochtones dans les pensionnats a engendré la dépression, le suicide, la violence, l’abus d’alcool et de drogues dans la communauté. Puis, l’éducation des enfants est aussi difficile puisqu’ils absorbent le sentiment de perte et de frustration que ressentent leurs parents et leurs grands-parents. Bien que ces enfants n’aient pas vécu directement le traumatisme des pensionnats, ils l’éprouvent indirectement au travers des effets sur leurs familles et leurs communautés[7].








[1] FROGNER, Raymond et Dominique FOISY-GEOFFROY. « Qui sont ces enfants perdus ? Origine et conception du registre des noms des enfants autochtones décédés dans le système des pensionnats du Canada, selon le Centre national pour la vérité et réconciliation. » Archives, volume 48, numéro 2, 2019, p. 149–159. https://doi.org/10.7202/1067528ar,page consultée le 29 mars 2023.

[2] ROUSSEL, Jean-François. « La Commission de vérité et réconciliation du Canada sur les pensionnats autochtones : bilan et prospective. » Théologiques, volume 23, numéro 2, 2015, p. 31–58. https://doi.org/10.7202/1042742ar, page consultée le 29 mars 2023.

[3] GOUVERNEMENT DU CANADA. AFFAIRES AUTOCHTONES ET DU NORD CANADA. Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2022, https://www.rcaanc-cirnac.gc.ca/fra/1450124405592/1529106060525, page consultée le 10 mai 2023.

[4] COLOMBIE-BRITANNIQUE. CENTRE NATIONAL DE COLLABORATION DE LA SANTÉ. L’effet du racisme sur les autochtones et ses conséquences, Colombie-Britannique, 2014, 12p, http://www.nccah-ccnsa.ca/Publications/Lists/Publications/Attachments/131/2014_07_09_FS_2426_RacismPart2_ExperiencesImpacts_FR_Web.pdf, page consultée le 20 avril 2023.

[5] DION STOUT, Madeleine et Gregory Kipling. Peuples autochtones, résilience et séquelles du régime des pensionnats. Ottawa, Fondation autochtone de guérison, 2003, 59p.

[6] Jacinthe Dion, et al. « Pensionnats autochtones : impact intergénérationnel. » Enfances, Familles, Générations, numéro 25, 2016. https://doi.org/10.7202/1039497ar, page consultée le 29 mars 2023.

[7] COLOMBIE-BRITANNIQUE. CENTRE NATIONAL DE COLLABORATION DE LA SANTÉ. L’effet du racisme sur les autochtones et ses conséquences, Colombie-Britannique, 2014, 12p, http://www.nccah-ccnsa.ca/Publications/Lists/Publications/Attachments/131/2014_07_09_FS_2426_RacismPart2_ExperiencesImpacts_FR_Web.pdf, page consultée le 20 avril 2023.













  1. Raymond Frogner et Dominique Foisy-Geoffroy, « Qui sont ces enfants perdus ? Origine et conception du registre des noms des enfants autochtones décédés dans le système des pensionnats du Canada, selon le Centre national pour la vérité et réconciliation », Archives, vol. 48, no 2,‎ , p. 149–159 (ISSN 0044-9423 et 2369-9256, DOI 10.7202/1067528ar, lire en ligne, consulté le )
  2. Jean-François Roussel, « La Commission de vérité et réconciliation du Canada sur les pensionnats autochtones : bilan et prospective », Théologiques, vol. 23, no 2,‎ , p. 31–58 (ISSN 1188-7109 et 1492-1413, DOI 10.7202/1042742ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Gouvernement du Canada; Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, « Commission de vérité et réconciliation du Canada », sur www.rcaanc-cirnac.gc.ca, (consulté le )
  4. COLOMBIE-BRITANNIQUE. CENTRE NATIONAL DE COLLABORATION DE LA SANTÉ. L’effet du racisme sur les autochtones et ses conséquences, Colombie-Britannique, 2014, 12p, http://www.nccah-ccnsa.ca/Publications/Lists/Publications/Attachments/131/2014_07_09_FS_2426_RacismPart2_ExperiencesImpacts_FR_Web.pdf, page consultée le 20 avril 2023.
  5. DION STOUT, Madeleine et Gregory Kipling. Peuples autochtones, résilience et séquelles du régime des pensionnats. Ottawa, Fondation autochtone de guérison, 2003, 59p.  
  6. « Pensionnats autochtones : impact intergénérationnel », Enfances, Familles, Générations, no 25,‎ (ISSN 1708-6310, DOI 10.7202/1039497ar, lire en ligne, consulté le )
  7. COLOMBIE-BRITANNIQUE. CENTRE NATIONAL DE COLLABORATION DE LA SANTÉ. L’effet du racisme sur les autochtones et ses conséquences, Colombie-Britannique, 2014, 12p, http://www.nccah-ccnsa.ca/Publications/Lists/Publications/Attachments/131/2014_07_09_FS_2426_RacismPart2_ExperiencesImpacts_FR_Web.pdf, page consultée le 20 avril 2023.