Utilisateur:Alain Artivalys/Brouillon

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Toussaint Gallet
Docteur Toussaint Gallet
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Activité

Médecin, Combattant et Résistant

Directeur publications médicales spécialisées après 1945
Autres informations
Lieu de détention
Fresnes / Buchenwald 1944 / 1945
Distinction

Commandeur de la Légion d'honneur

Médaille de la Résistance française

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Croix de Guerre 1939-1945, avec palme

Médaille d’argent de l’Education physique

Attribution en 1970 de la mention « Mort pour la France » à titre militaire

Plaque commémorative

Toussaint Gallet, médecin, né à Paris le 4 juillet 1905 et mort le 6 janvier 1970 à Grenoble, fut un combattant et résistant français pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).

Médecin-lieutenant lors de la mobilisation en 1939, le docteur Toussaint Gallet rejoint la Résistance en 1942. Il renseigne le BCRA de la France Libre à Londres sur les activités allemandes à Paris et dans la région havraise en liaison avec les réseaux clandestins de la Normandie. Déporté à Buchenwald le 15 août 1944, rapatrié le 18 avril 1945, nommé par le Gouvernement Provisoire médecin-chef des Centres d’accueil des déportés politiques, il organise l’accueil médical de ses camarades déportés dès le 20 avril à l'hôtel Lutetia.

En 1947, il fonde la Société de diffusion médicale et scientifique (SDMS) et en administre, comme directeur, plusieurs publications spécialisées. Sportif de haut niveau, il fut un pionnier de la médecine sportive et de la lutte contre le dopage.

Membre de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, président de l’Association des médecins déportés, Toussaint Gallet reçut la Médaille de la Résistance française le 2 avril 1946 et sera nommé Commandeur de la Légion d’Honneur.

Jeunesse et formation

Les parents de Toussaint Gallet sont Émile Gallet, né à Paris, d’une famille originaire de Lorraine et Marie-Thérèse Lorenzi, née à Corte (Corse), tous les deux instituteurs à Paris.[1] Toussaint Gallet devient en 1934 Docteur en médecine avec un sujet de thèse[2], remarqué à cette époque, juste avant le Front Populaire: L'Assistance publique à l'hôpital, ce qu'elle est, ce qu'elle devrait être. S'ensuivront plusieurs postes comme assistant de physiologie à la Faculté de Médecine de Paris, assistant de consultation à l’hôpital Lariboisière, médecin-accoucheur attaché à l’hôpital Foch à Suresnes, médecin gynécologue à la clinique du Belvédère à Boulogne-Billancourt. Toussaint Gallet fut un escrimeur de haut niveau. Champion de France scolaire en 1921, il a remporté en 1922 le Challenge interscolaire Adolphe Ruzé et le prix d’épée du Préfet de la Seine[3], ainsi qu’en 1933 le Tournoi de Vichy, par victoire contre Bernard Schmetz, Champion de France et de Paris à l'épée, qui deviendra Champion olympique (Article 2).

Combat et résistance de 1940 à 1945

Médecin-Lieutenant au 13ème Régiment d’Artillerie Divisionnaire, Toussaint Gallet est cité à l’Ordre du Régiment le 18 juin 1940. Son action au cours de l’attaque rapprochée de son groupe, le 17 juin 1940 (Forêt d’Orléans) lui valut la Croix de Guerre.[4] [5]

Il rejoindra la France Libre dès fin 1942 en s’engageant dans un réseau de renseignement du BCRA[6] (réseau Béarn Toussaint matricule RUA 401)[7]. Les agents P2 des Forces Françaises Combattantes se consacraient exclusivement à la lutte contre l'ennemi et étaient soumis à la discipline militaire (image ci-contre "attestation d'appartenance du Docteur Toussaint Gallet")

Toussaint Gallet Attestation FFC

Son affectation principale comme chef d'un groupe d'agents opérant au Havre sera confirmée par un “message personnel“ diffusé à la BBC depuis Londres : « Dominique peut avoir confiance en Dominique ». Dominique était le seul pseudonyme de Toussaint connu de ces agents. Les pivots de ce groupe de renseignement sur les activités militaires allemandes étaient Roger Mayer[8] (matricule RUA 402) et son épouse Juliette (matricule RUA 410). Roger Mayer fonda dans la clandestinité le journal L'Heure H.

A la Libération ils sera directeur du journal Le Havre Libre.

Toussaint Gallet camp de Buchenwald 1944

Les contacts de Toussaint Gallet avec le groupe havrais avaient lieu en général le mercredi en milieu de matinée à Paris, sous les arcades du Théâtre de l’Odéon, où se trouvaient, à cette époque, des échoppes de libraires. Son agent de liaison était Jean Thomas, ( Pierre[9], matricule RUA 404) , qui deviendra son garde du corps, sur ordre du BCRA, quand Toussaint fut, à partir du 17 mars 1944, traqué par la Gestapo. Arrêté par le Sicherheitsdienst (service de sécurité de la SS) le 23 mai 1944, il est torturé rue des Saussaies à Paris. Aucun membre de son réseau ne sera inquiété suite à son arrestation. Interné au secret à Fresnes Nacht und Nebel), il est déporté à Buchenwald[10], le 15 août 1944, sous le matricule 77 946 (ci-joint image fiche d'enregistrement dans le camp de concentration).

Médecin-Chef à l'hôtel Lutetia, le 20 avril 1945

Rapatrié par avion le 18 avril 1945[11] [12] avec une cinquantaine de personnalités de la Résistance, le Docteur Gallet se met, 24 heures après son retour, à la disposition du Gouvernement provisoire qui le nomme immédiatement Médecin-Chef des Centres d’Accueil des Déportés politiques[13].

Il est alors affecté à l’hôtel Lutetia (établissement choisi par le Général de Gaulle), avec deux responsabilités[14] . Une responsabilité médicale principalement, avec l’application du protocole de soins ainsi que du programme d’alimentation et de réadaptation qu’il avait déjà conçu et mis en oeuvre à Buchenwald, mais aussi une responsabilité politique, car il fallait démasquer les nazis qui se mêlaient aux rapatriés des camps. Le Gouvernement provisoire devait pour cela se reposer sur les personnalités incontestables qu’il nommait dans ce premier lieu d’accueil, particulièrement sensible[15].[14]

Le livre "Lutetia" de Pierre Assouline (publié en 2016)[16] et ses interviews[17], au moment de l'exposition itinérante organisée par les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation - AFMD en 2019, ont donné des détails sur l'implication du Docteur Toussaint Gallet pendant cette période.

Activités professionnelles de 1945 à 1970

Toussaint Gallet fonde en 1947 la Société de Diffusion Médicale et Scientifique (SDMS) pour éditer les revues médicales qu’il crée : Santé Publique; Médecine physique et des sports ; Revue de Gérontologie d’expression française (Article 3 / Archives Nationales). La SDMS publiera également plusieurs ouvrages, notamment Pathologie de la misère Charles Richet (fils) 1957[18], ou Paris souterrain (1959).

Nommé Médecin Inspecteur principal de la Jeunesse et des Sports[19], il fera reconnaître par l’Ordre national des médecins la médecine du sport, dont il est un des pionniers[20], comme une “compétence“. Il développera également les premiers plans de lutte contre le dopage.

Médecin du travail de la BRED, de la Faculté des Sciences de Paris et des Laboratoires Roger Bellon, il sera nommé Expert auprès des Tribunaux pour la médecine sportive et Délégué cantonal du Préfet de Seine-et-Oise pour la surveillance des écoles publiques et privées.[7]

Après son camarade déporté le Docteur Antonin Mans, le Docteur Toussaint Gallet présidera la Commission de réforme des déportés, au Ministère des Anciens Combattants, jusqu’à son décès le 6 janvier 1970.

Vie privée

Toussaint Gallet fonde une famille en 1946 avec Thérèse Raquin, originaire de Parigny dans la Loire. Pendant l’occupation, Thérèse Raquin avait caché dans sa pharmacie de Roanne une famille juive pourchassée qui a pu, ainsi protégée, survivre en toute sécurité jusqu’à la Libération.[21]

Une plaque a été inaugurée le 19 juin 2006 en mémoire du Docteur Toussaint Gallet, au 33 de la rue Poussin, où il a vécu jusqu’à sa mort, dans le XVIème arrondissement de Paris.[22]. Une thèse et un livre citent en 2022 les contributions du Dr Toussaint Gallet sur la période 1939-1945[23]

Distinctions

Remise de décorations 1946 Cour des Invalides Docteur Toussaint Gallet à droite




Commandeur de la Légion d'honneur Commandeur de la Légion d'honneur
Médaille de la Résistance française Médaille de la Résistance française
Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945 avec palme
Croix du combattant volontaire
Médaille des épidémies (dévouement exceptionnel de médecin au camp de Buchenwald)
Médaille de l’Education physique et des Sports (Argent)
Mention « Mort pour la France » à titre militaire

Articles

  1. Article du Parisien libéré : cérémonie de remise de décorations aux Invalides à des résistants des mouvements Résistance de Valmy et du réseau Béarn (18-19 mai 1946)
  2. Revue trimestrielle Médecine du Sport, N°1 - 1970, Dr Toussaint Gallet par le Dr Encausse, pages 34, 35 et 49
  3. Revue Le Médecin de réserve, mars-avril 1970, Toussaint Gallet par le Prof. Ag. J. Grasset, pages 6, 7 et 8
  4. Société d'Obstétrique et de gynécologie de Paris (Toussaint Gallet, 6 mai 1935)
  5. Société de Biologie (articles de Toussaint Gallet, étudiant en médecine, dans les n° du 15 mars 1930 ; 14 novembre 1931; 16 avril 1932)
  6. Encyclopédie de la France et d'Outre-mer « Médaillons de la Médecine contemporaine : Le Docteur Gallet. » février 1948, page 25

Notes et Références

  1. « Acte dEtat Civil avec professions des parents », Mairie de Paris 17ème,‎
  2. « Thèse de Doctorat Toussaint Gallet 1934 »
  3. « Relevé des titres de Toussaint Gallet en éducation physique et sports; photographies et article de presse relatifs à sa pratique de l'escrime et sa participation à des tournois (1933) ; »
  4. « Ordre n° 71 le 18 juin 1940 du 7ème Régiment d'Artillerie Divisionnaire », Original extraits ordres N° 71 et 845,‎ 18 juin 1940 et 8 avril 1941 (croix de guerre ordre signé par le ministre général huntzinger)
  5. « Récit de Toussaint Gallet sur les combats du 17 juin 1940 en forêt d’Orléans et son parcours jusqu’à sa démobilisation à Tarbes le 24 juillet (1940) »
  6. « Historique du réseau Béarn, transmis par le Service historique de l'Armée »
  7. a et b « Archives du Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale »
  8. Association des Anciens Elèves du Havre (Jean-Michel Cousin), « Roger Mayer (1911-1982) Professeur de Physique-Chimie (1940-1944) »,
  9. « THOMAS Jean (1908-1996) Résistance intérieure Réseau Béarn (BCRA) L'Heure H »
  10. « Décret de nomination dans la Légion d'Honneur et d'attribution de la Croix de Guerre avec palme », Le Président du Gouvernement Provisoire,‎
  11. Direction du Personnel Militaire Armée de Terre, « Toussaint Gallet Certificat de validation des Services Campagne et Blessures des Déportés et Internés de la Résistance », Décision Ministérielle n° 019/DIR,‎
  12. « Arrivée de déportés libérés de Buchenwald, dont Toussaint Gallet. », Libération et Ce Soir,‎ 19-20 avril 1945
  13. « Nomination du Dr. Toussaint Gallet comme Médecin-Chef des Centres de Déportés (grade militaire: Commandant) », Décret Ministère des Prisonniers de Guerre, Déportés et Réfugiés,‎
  14. a et b Lutetia Exposition publique 2015-2022 75ème anniversaire de la libération des camps nazis par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation", « Missions d'encadrement Médecin-Chef Toussaint Gallet Accueil des Réfugiés 1945 »
  15. « Exposition publique itinérante "accueil des Déportés" France 2016 - 2019 »
  16. « Livre Pierre Assouline "Lutetia" 480 pages GALLIMARD (15/06/2006) Toussaint Gallet pages 226 et suivantes »
  17. « Interview Pierre Assouline par Yad Layeled France dans les salons du Lutetia. Diffusion avec son aimable autorisation »
  18. « Charles Richet Fils, « Pathologie de la misère », 1957 »
  19. Education Nationale, « Arrêté n° 107/PI portant promotion du Docteur Toussaint Gallet », Médecin Inspecteur Principal du Contrôle Médical et Sportif,‎
  20. « Titres et enseignement du Docteur Toussaint Gallet en Education Physique et Sports », Archives Nationales,‎
  21. « Témoignage Pierre Gauthier pour aide apportée par celui ci, les 15 et 17 juillet 1944, à Mlle Thérèse Raquin (Mme Gallet) pour optenir les faux papiers des personnes recherchées par la Gestapo et cachées au domicile de celle ci », Lettre du Secrétaire Général de la mairie de Roanne,‎
  22. « Le discours de Pascal-Emmanuel Gallet dans "Toussaint en juin" (2006) avec l'aimable autorisation de Gérard Courant »
  23. Guillaume Pollack, « L'Armée du Silence »,

Liens externes

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