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Utilisateur:Abdelatif El Boudjay/Brouillon

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le site archéologique de Ksar Seghir (Maroc)[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Le site archéologique de Ksar Seghir se situe sur le littoral méditerranéen marocain au niveau de la rive sud du Détroit de Gibraltar, à à mi-chemin entre les villes de Tanger et de Sabta, deux villes historiques importantes de cette région nord-africaine, respectivement à 35 et 37 km, à l’est et ouest et non loin du port de Tanger-Med.

Histoire[1][modifier | modifier le code]

Le site du VIIIème au IXème siècle[modifier | modifier le code]

Nos informations sur le site pendant le Haut Moyen-Age sont très sobres. Il fut mentionné tout d'abord au Xème siècle sous le nom de Marsa Bab al Yem (mouillage de la porte de la mer). Cependant, le site semble avoir été occupé avant le Xème siècle par un Ribat et a servi, dès le VIIIème siècle, de port de départ des marocains vers al andalous depuis la première traversée commandé par le fameux personnage Tarik Ibn Ziyad en 711.

Tarik Ibn Ziyad, traversa au temps du règne du calife omeyade al Walid Ibn Abd Malek, Bahr az-Zukak, le Détroit, avec 12.000 hommes, presque exclusivement amazigh, à bord d’une flottille du gouverneur de Sabta et d’Algésiras et vassal du souverain de l’Espagne wisigothique, le roi Rodrigue.

Le débarquement des troupes de Tarik eut lieu près du promontoire rocheux dont le nom allait être conservé, le Jbel Tarik, que les européens appellent Gibraltar.

Tarik Ibn Ziyad a du choisir la plus courte distance pour réussir son expédition longuement préparée sous son commandement. Et le port, d’où serait organisée cette traversée, est celui de Ksar al-Majaz (actuel Ksar Seghir) ou à partir de l’une des anses du littoral méditerranéen entre l’actuel Zahara et Oued al Marsa, d’où on scrute les monsts et les rives de l’Espagne.

Entre 711 et 715, Tarik Ibn Ziyad a pu mettre la main sur Algeciras, Cadiz, Vejer de la Frontera, Sevilla, Cordoba, Toledo et Malaga.

De 715 à 720, il n’existe aucune information sur la vie de Tarik, en dehors du fait qu’il, rejoint la cour du Calife de Damas, ville où il demeura jusqu’à la fin de sa vie.

Le site du Xème au XIVème siècle.[modifier | modifier le code]

Sous les Idrissides, la localité faisait partie de la principauté d’al-Kacem Ibn Idriss II. En 971, les Omeyyades d'al-Andalous tentèrent de s’en approprier suite à une expédition ordonnée par le calife al-Hakam al-Moustansir. Au XIèmesiècle, il fut cité sous le nom de Kasr al-Majaz (château de la traversée), de Madinat al-Yam (la ville de la mer) ou d’al Kasr al-Awal (le premier château). Au XIèmesiècle, déjà connu également par Kasr Masmouda, il fut utilisé comme base de départ par l'Emir almoravide Youssef Ibn Tachfin lors de sa deuxième traversée vers al-Andalous en 481 de l'Hégire.

Sous le règne des califes Almohades, notamment Abd al-Moumen et Yaakoub al Mansour, Ksar Seghir devint un grand chantier de construction navale et fut le port le plus en usage dans les passages vers al-Andalous.

Les sultans Mérinides, Yaakoub Ibn Abd al-Hak, Youssef Ibn Yaakoub et autres s’en servirent également dans leurs traversées vers al-Andalous et en 686H/1287, le sultan Youssef Ibn Abd al Hak fortifia la ville de Ksar Seghir d’une enceinte.

L’occupation portugaise (1458-1550) [2][modifier | modifier le code]

Le 23 octobre 1458, Ksar Seghir est conquise par D. Afonso V et D. Duarte de Meneses. Ce dernier devient capitaine de la ville. Pendant cette même année le sultan wattaside de Fès, Mohamed Cheikh, a imposé deux sièges à la ville pour la récapituler, mais en vain. Une fois installés et à partir de 1460 les Portugais ont commencé par la mise en place d’une capitainerie à Bab al Bahr. A partir de 1502, et afin d’assurer la protection des renforts et des approvisionnements par mer, ils avaient commencé les travaux de construction de la Coracha qui s’agence encore majestueusement sur la plage de Ksar Seghir au bord de la rive droite de l’embouchure de l’Oued, unique exemple de cette taille connu au Maroc. Et entre 1511 et 1514, le maître Francisco Danzilho, équipa l’enceinte médiévale et les portes de Bab Fès et Bab Sabta par un système de défense bastionné. Un nouveau bastion au niveau de la citadelle fut réalisé afin de s’adapter aux nouvelles exigences des armes à feu. Et l’ensemble avait constitué un système étrange à l’architecture militaire islamique marocaine. A l’intérieur du tissu urbain médiéval, les Portugais ont adaptés les édifices publics aux nouveaux besoins de la vie des habitants[3]. L’église fut construite sur la mosquée et la prison sur le hammam. Une rue principale -Rua Direita -liait Bab al Bahr à Bab Sabta fut aménagée, des placettes furent créées et plusieurs maisons furent réutilisées. Après son évacuation en 1550 au temps de Jean III, et après 92 années d’occupation, la ville servit au début du XVIIème siècle, de port pour le débarquement des Morisques refoulés d’al-Andalous.

Potentiel archéologique et architectural[modifier | modifier le code]

Le site archéologue de Ksar s'étale sur une superficie de 2.5 hectares environs

Sources[modifier | modifier le code]

Charles L. Redman, Qsar es-Seghir. An archeological view of medieval life, Academic Press INC, 1986.

Tarik Mojoud Ksar, « Seghir d’après les sources médiévales d’histoire et de géographie », in Ksar Seghir, 2500 ans d’échange intercivilisationnels en Méditerranée, actes du colloque 2011, pub. Institut des Eudes Hispano-Lusophones et la Direction du Patrimoine Culturelle, Rabat, p. 35 -59.

Jorge CORREIA, L’implantation de la ville portugaise en Afrique du Nord, de la prise de Ceuta jusqu’au milieu du XVIème siècle, Ed. Faculdale de Arquitectura de Universidade do Porto, 2008

Abdelatif ELBOUDJAY, « la mise en valeur du site archéologique de Ksar Seghir, Bilan et perspectives », in Ksar Seghir, 2500 ans d’échange intercivilisationnels en Méditerranée, actes du colloque 2011, pub. Institut des Eudes Hispano-Lusophones et la Direction du Patrimoine Culturelle, Rabat, p. 107-126.

Abdelatif ELBOUDJAY,  «  De Ksar Seghir à Tanger-Med, résurrection d’un port sur le Détroit » in Le Jardin des Hespérides, Revue de la Société Marocaine d’Archéologique et du Patrimoine, - Mai - 2016 p.37-41.

  1. (en) Charles L. Redman, Qsar es-Seghir. An archeological view of medieval life, Academic Press INC,
  2. Jorge Correia, L’implantation de la ville portugaise en Afrique du Nord, de la prise de Ceuta jusqu’au milieu du XVIème siècle, Porto, Faculdale de Arquitectura de Universidade do Porto, (ISBN 978-972-9483-92-9)
  3. Teixeira André, Abdelatif El Boudjay, Torres Joana Bento, Gonzalez Tinturé Antonia, El-baljani Kaoutar; Gabriel Sónia, « L’évolution de l’habitat domestique à Ksar Seghir à la fin du Moyen Âge : étude archéologique et conservation d’une maison mérinide – portugaise », Entre les deux rives du Détroit de Gibraltar : Archéologie de frontières aux 14-16e siècles,‎ , p. 29-126 (lire en ligne)