Tigrane (Scarlatti)

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Tigrane
Genre opera seria
Nbre d'actes 3
Musique Alessandro Scarlatti
Livret Domenico Lalli
Langue
originale
italien
Sources
littéraires
Hérodote
Dates de
composition
1715
Création
Teatro San Bartolomeo, Naples

Tigrane, o vero L'egual impegno d'amore e di fede (Tigrane ou un égal engagement d'amour et de foi) est un opera seria en trois actes du compositeur italien Alessandro Scarlatti sur un livret de Domenico Lalli, pseudonyme de Niccolò Bastiano Biancardi (librement basé sur les Histoires d'Hérodote). Il est créé au Teatro San Bartolomeo de Naples, le .

Le plus célèbre des opéras du musicien, sans être le plus réussi[1], Tigrane est considéré comme l'un des plus beaux opéras de Scarlatti[2], et son chef-d'œuvre napolitain[3],[4]. Outre la gravité de la trame principale, il y a aussi des scènes comiques impliquant les serviteurs, Dorilla et Orcone, « conçu pour le divertissement du public napolitain » avec le dialecte local, un latin corrompu, de l'allemand et le bégaiement[1].

Dès la création, l'œuvre obtient un vif succès et la même année, il est repris à Innsbruck et au carnaval de Livourne l'année suivante[1].

L'ouvrage débute par une ouverture à l'italienne en trois mouvements, suivie d'une marche et d'un ballet et ponctué de pièces instrumentales, comme au second acte. En revanche, le dernier ne comporte ni ouverture, ni ballet[1]. L'accompagnement instrumental de Scarlatti innove dans les arias de cet opus, avec la diversité de la viole d'amour ou du violon, du violoncelle et du luth, du luth et du violone solo. Le chœur intervient rarement, jouant les acclamations de la foule. L'opéra est réputé pour l'une des premières utilisations des cors, que le musicien utilise aussi dans Telemaco en 1718. Ils sont présents notamment dans l'aria confiée à Tigrane, « All'acquisto di gloria ».

Rôles[modifier | modifier le code]

Distribution de Tigrane d'Alessandro Scarlatti
Rôle Type de voix Distribution à la création
Tigrane Prince d'Arménie soprano castrat Nicolò Grimaldi, « Nicolini »
Tomyris ‘’Reine des Massagètes soprano Marianna Benti-Bulgarelli, « la Romanina »
Méroé fille de feu le roi de Perse soprano Angiola Augusti
Policare roi de Lydie contralto (en travesti) Giovanna Albertini, « la Reggiana »
Doraspe roi de Damas ténor Gaetano Borghi
Oronte capitaine des gardes de Tomyris castrat soprano Nicola Ippolito Cherubini
Dorilla fille de Tomyris contralto Santa Marchesini
Orcone un esclave basse Gioacchino Corrado
L'écho soprano Angiola Augusti

Synopsis[modifier | modifier le code]

Acte premier[modifier | modifier le code]

La reine Tomiri (Tomyris dans Hérodote) a deux fils. L'un a été enlevé et a grandi comme prince arménien, Tigrane. L'autre a été tué par Cyrus, roi de Perse. Pour venger sa mort, Tomiri a combattu et vaincu Cyrus avec l'aide de Policare et Doraspe. En échange de leur aide, elle a promis de se marier avec l'un d'eux, mais elle hésite à se décider, car elle est attirée par Tigrane, commandant de l'armée alliée, ignorant qu'il est son fils. Méroé, la fille de Cyrus elle aussi amoureuse de Tigrane, arrive à la cour de Tomiri déguisée et décidée à venger son père. Tomiri confie le choix de son mari à Tigrane, qui dit que celui des deux rois qui peut le battre au combat, gagnera la main de Tomiri. Policare et Doraspe complotent contre Tigrane.

Acte deux[modifier | modifier le code]

Tomiri concilie les deux rois et Tigrane. Méroé est sur le point de tuer Tomiri pendant son sommeil, mais en est empêchée par Tigrane. Tigrane, surpris par Méroé dague dans sa main, est accusé d'avoir tenté d'assassiner Tomiri. Ne voulant révéler la vérité qui mettrait en danger la vie de Méroé, Tigrane garde le secret et est condamné à mort.

Acte trois[modifier | modifier le code]

Face à l'exécution de Tigrane, Méroé révèle sa véritable identité. Elle est enchaînée et Tigrane est libéré. La véritable filiation de Tigrane est enfin découverte et Tomiri est réuni avec son fils. Elle pardonne Méroé et lui permet d'épouser Tigrane, tandis que la reine elle-même choisit Policare comme époux.

Édition moderne[modifier | modifier le code]

  • Tigrane, éd. de Michael Collins, coll. « The operas of Alessandro Scarlatti » dir. Donald Jay Grout, Vol. VIII, Harvard University Press, 1983, (ISBN 0-674-64034-9), (OCLC 715571315)

Enregistrements[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Tigrane (Scarlatti) » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d Bertrand 1992, p. 2054.
  2. Dent 1960, p. 124.
  3. Julie Anne Sadie (dir.) (trad. de l'anglais), Guide de la musique baroque, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 736 p. (ISBN 2-213-59489-9, OCLC 34495042), p. 112.
  4. Manfred Bukofzer (trad. de l'anglais par Claude Chauvel, Dennis Collins, Frank Langlois et Nicole Wild), La musique baroque : 1600-1750 de Monteverdi à Bach [« Music in the baroque era »], Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, coll. « Musiques et musiciens », (1re éd. 1947), 485 p. (ISBN 2-266-03623-8, OCLC 19357552, BNF 35009151), p. 266.

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) Edward J. Dent, Alessandro Scarlatti : his life and works, Londres, E. Arnold, (1re éd. 1905), 259 p. (lire en ligne).
  • (en) Reinhard G. Pauly, « Alessandro Scarlatti's Tigrane », Music & Letters, Oxford University Press, vol. 35, no 4,‎ , p. 339–346 (ISSN 0027-4224, lire en ligne).
  • (en) Michael Collins (éd), Tigrane, volume VIII of The operas of Alessandro Scarlatti (Donald Jay Grout, éd./dir.): 1983, Harvard publications in music, 13. (ISBN 0-674-64034-9).
  • Gino Negri et Manola C. Steachi (trad. Sylviane Falcinelli, Dominique Férault et Mireille Zanutini Tansman), L'Opéra italien : histoire, traditions, répertoire [« L'Opera italiana »], Paris, Flammarion, , 347 p. (ISBN 2-08-012059-X, OCLC 319758592, BNF 43175344), « Scarlatti, Alessandro », p. 298.
  • Nanon Bertrand, « Tigrane, ovvero L'egual impegno d'amore e di fede », dans Marc Honegger et Paul Prévost (dir.), Dictionnaire des œuvres de la musique vocale, t. III (P-Z), Paris, Bordas, , 2367 p. (ISBN 2040153950, OCLC 25239400, BNF 34335596), p. 2053–2055.
  • (en) The Viking Opera Guide éd. Holden (Viking, 1993).
  • (it) « Tigrane » (version du sur Internet Archive)
  • Tigrane sur Opéra baroque

Liens externes[modifier | modifier le code]