Terres des Sœurs de la Charité de Québec

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Terres des Sœurs de la
Charité de Québec
Image illustrative de l’article Terres des Sœurs de la Charité de Québec
Vue aérienne en 2015
Géographie
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Capitale-Nationale
Ville Québec
Superficie 2,03 km2
Localisation
Coordonnées 46° 51′ 48″ nord, 71° 14′ 06″ ouest

Carte

Les terres des Sœurs de la Charité de Québec sont l'une des dernières terres arables enclavées dans la ville de Québec. Depuis 2021, elles font l'objet d'un projet d'agro-parc, « voué à l'agriculture novatrice, durable, garante de l’autonomie alimentaire du Québec »[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Ferme Saint-Michel-Archange[modifier | modifier le code]

La maison généralice des Soeurs (à gauche) est située sur les terres.

Les Sœurs de la charité de Québec acquièrent les terres à la fin du 19e siècle[2]. Elles cultivent d'abord la ferme voisine de l'Asile des aliénés, qu'elles administrent à partir de 1893. S'ajoute ensuite une parcelle située le long de l'avenue Saint-David. D'autres terrains s'ajoutent au 20e siècle, dont la terre située le long de l'avenue du Bourg-Royal. Nommée « ferme Saint-Michel-Archange » (plus tard Ferme SMA), les activités agricoles y sont diversifiées : maraîchage, vaches laitières, fromagerie et boucherie. Au début des années 1960, elle est à son apogée nourrissant les 5 200 patients de l'hôpital Saint-Michel-Archange[3].

À la suite de la désinstitutionnalisation, la Ferme SMA devient déficitaire. Elle ferme ses portes en 2007. Elle comptait 44 employés[4]. La Ville de Québec envisage y créer un parc technologique. L'Union des producteurs agricoles ne s'oppose pas au dézonage en raison du caractère urbain des alentours[5].

Choix d'une nouvelle vocation[modifier | modifier le code]

En décembre 2014, la congrégation religieuse cède leurs terres pour 40 millions $[3] à la Fondation Famille Jules-Dallaire, du nom du fondateur du groupe immobilier Cominar. Le projet prévoit l'urbanisation des terres avec la construction de 6 500 résidences accueillant une nouvelle population estimée entre 15 000 à 20 000 personnes. Les bénéfices du développement, qui pourrait prendre une quinzaine d'années à voir le jour, sont estimés à 150 millions $. Le changement de vocation est appuyé par le maire Régis Labeaume[6]. Le projet est contesté par des citoyens, des élus et des organismes[7].

À deux reprises, le ministère des Affaires municipales refuse le schéma d’aménagement de l’agglomération de Québec qui vise à faire tomber le zonage agricole du secteur[8],[9]. Entre-temps, les terres continuent d'être louées pour la culture des céréales et du soya[3].

En septembre 2021, le gouvernement du Québec propose d'acquérir des terres pour créer un agro-parc[10]. Une proposition similaire est aussi reprise par Bruno Marchand, élu maire en novembre de la même année[11]. Le 28 avril 2022, le gouvernement fait une promesse formelle d'achat des terres au coût de l'évaluation municipale, soit 28,7 millions $. Les Sœurs de la Charité défendent cette vente en dessous du prix de marché comme un legs à la société. L'entente spécifie toutefois qu'elles conservent 4% de la superficie du site, essentiellement le terrain de leur maison généralice[12]. L'acquisition des terres est complétée le 30 septembre[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Projet d’Agro-parc sur les terres des Sœurs de la Charité à Québec : prononcez-vous! », sur Gouvernement du Québec (consulté le )
  2. « Les terres des Soeurs de la Charité boudées par les agriculteurs », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  3. a b et c François Bourque, « Quel avenir pour les terres des Sœurs de la Charité? », Le Soleil,‎ (lire en ligne)
  4. Réjean Lacombe, « La ferme SMA, de Beauport, ferme ses portes », La Presse,‎ (lire en ligne)
  5. Annie Morin, « L'UPA renonce aux terres de la ferme SMA », Le Soleil,‎ (lire en ligne)
  6. « Une « petite ville » sur les terrains des Soeurs de la Charité », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  7. « Des citoyens marchent à la défense des terres des Sœurs de la Charité », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  8. Gabriel Béland, « Les terres des Soeurs de la Charité conservent leur protection », La Presse,‎ (lire en ligne)
  9. Jean-François Néron, « Terres agricoles des Sœurs de la Charité: la Ville de Québec essuie un revers », Le Soleil,‎ (lire en ligne)
  10. Alain Rochefort, « Agroparc sur les terres des Sœurs de la Charité : un projet bien accueilli », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  11. Kassandra Nadeau-Lamarche, « Un jardin communautaire géant sur les terres des Soeurs de la Charité? », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  12. Jean-Luc Lavallée, « Les terres des Sœurs sauvées pour 28,7 M$ », Le Journal de Québec,‎ (lire en ligne)