Tyr (kraï de Khabarovsk)

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Tyr
(ru) Тыр
Tyr (kraï de Khabarovsk)
Canon sur la falaise de Tyr dominant l'Amour.
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Région économique Extrême-Orient
District fédéral Extrême oriental
Sujet fédéral Drapeau du kraï de Khabarovsk Kraï de Khabarovsk
Raïon Oultche
Municipalité Établissement rural de Tyr
Code postal 682408
Code OKATO 08250000007
Indicatif +7 42151
Code OKTMO 08250000007
Démographie
Population 463 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 52° 56′ 00″ nord, 139° 46′ 00″ est
Fuseau horaire UTC+10:00 (VLAT)
Heure de Vladivostok
Cours d'eau Amour
Divers
Statut Possiolok
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Russie
Voir sur la carte topographique de Russie
Tyr
Géolocalisation sur la carte : kraï de Khabarovsk
Voir sur la carte topographique du kraï de Khabarovsk
Tyr

Tyr (en russe : Тыр), aussi conu du nom chinois Telin (chinois : 特林 ; pinyin : Tèlín), et connu à l'époque Ming sous le nom de Nurgan (), est un possiolok du raïon Oultche dans le kraï de Khabarovsk en Extrême-Orient russe. Il fait partie de l'établissement rural de Tyr, dont il en est le chef-lieu, avec le village de Beloglinka. Il est l'un des lieux habités les plus vieux de la région, ayant été colonisés par la dynastie Yuan au Moyen-Âge. Sous la dynastie Ming, il était le chef-lieu pendant trente ans de la Commission militaire régionale de Nurgan. Sa population s'élevait à 463 habitants au recensement de 2021.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Le village de Tyr se trouve dans le kraï de Khabarovsk, un kraï de l'Extrême-Orient en Russie asiatique. Le sujet fait partie du district fédéral extrême-oriental, et Tyr se trouve à 590 km au nord-est de Khabarovsk, la capitale du kraï, et à 6 000 km à l'est de Moscou. Tyr est l'une des 32 localités du raïon Oultche, avec comme chef-lieu le village de Bogorodskoïe, à 76 km au sud-sud-est[a].

En termes de géographie, le village est installé sur la rive droite du fleuve Amour, à environ 100 km de son embouchure[1]. Le village se trouve en Mandchourie-Extérieure, région annexée en 1860 par la Russie.

Localités limitrophes[modifier | modifier le code]

Le village de Kalma se trouve au nord de Tyr, et celui de Beloglinka à l'est[1].

Localités limitrophes de Tyr
Amour Kalma
Amour Tyr Beloglinka
Amour Amour Amour

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen-Âge[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, les peuples autochtones de la région de l'Amour peuplaient la zone. Les peuples du détroit de Tatarie, à la fois les Toungouses et les Nivkhes, étaient connus en Chine sous le nom collectif de « Jürchens sauvages (Haidong) »[2].

Aux XIIIe et XIVe siècles, les dirigeants mongols de la Chine, la dynastie Yuan, origanisèrent des expéditions dans le bas Amour, où, près de l'actuel village, ils fondèrent en 1263 leur « quartier général du maréchal des campagnes orientales », pour commercer et dominer avec et sur les locaux. À peu près au même moment, ils érigèrent un sanctuaire[2].

Au XVe siècle, au même endroit, plusieurs expéditions de la dynastie Ming érigèrent en 1409 à Nurgan le temple Yongning (永寕寺), un temple bouddhiste dédié à Guanyin, fondé par Yishiha (en) (Išiqa) en 1413[3] et installèrent des stèles, dites stèles de Tyr. Comme leurs prédécesseurs Yuan, ces monuments étaient situés sur la falaise de Tyr, au-delà de la périphérie sud du village moderne de Tyr. L'apogée des relations entre les Jürchens et la dynastie Ming (successeuse des Yuan) eut lieu pendant le règne de l'empereur Ming Chengzu (1403-1424)[2]. Le village, nommé Nurgan devint le centre en 1409 de la commission militaire régionale de Nurgan[4].

Mais déjà après la mort de Ming Xuanzong en 1435, le successeur de Chengzu, l'influence de la dynastie Ming dans le cour inférieur du fleuve noir est devenue nominale. En effet, les Ming ne contrôlaient plus que fermement jusqu'au Liaodong, et non au-delà vers le nord. En 1449, après la capture de l'empereur Ming Yingzong par Esen Taidji, le khan des Oïrats, la région du bas Amour fut coupée de la Chine. Cela signifia l'arrêt brutal du commerce chinois avec les habitants de la région. À la suite des guerres entre les Ming et les Jürchens, les relations économiques et politiques chinoises se sont arrêtées dans la région.Après le départ des Chinois et l'incendie du temple, le temple ne fut pas restauré[2],[5].

Histoire russe[modifier | modifier le code]

Tyr dans les années 1860. Vladimir Lanine.

À la fin du XIXe siècle, les stèles du temple Yongning (en), stèles funéraires Jürchen, du XVe siècle, dites stèle de Tyr furent transportées à Vladivostok, au musée de la Société pour l'étude de la région de l'Amour. Des fouilles archéologiques ont été réalisées à plusieurs reprises sur le site des anciens temples[2],[6].

Démographie[modifier | modifier le code]

Recensements (*) ou estimations de la population[7],[8],[9]:

Évolution démographique
1992 2002* 2010* 2011
774732590587
2012 2021* - -
582463--

Selon le Dictionnaire encyclopédique Brockhaus et Efron, au XIXe siècle, la population indigène du village était des Giliaks (Nivkhes)[10]. En 2002, sur les 732 habitants, il y avait 69 % de Russes[7].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques
  2. Il n'existe plus.
Références
  1. a et b (ru) « Carte du centre scientifique et technique fédéral pour la géodésie, la cartographie et l'infrastructure des données spatiales », sur fsgs.cgkipd.ru (consulté le )
  2. a b c d et e (ru) V.Ts. Golovatchev, « Тырские стрелы и храм «Юн Нин» в свете китайско-чжурчжэньских отношений XIV-XV вв. » [« Les flèches de Tyr et le temple Yong Ning à la lumière des relations sino-jurchen aux XIVe – XVe siècles. »], РГНФ,‎ (lire en ligne)
  3. Pamela Kyle Crossley, A Translucent Mirror : History and Identity in Qing Imperial Ideology, University of California Press, , 58, 185 (ISBN 978-0-520-23424-6, lire en ligne)
  4. Shih-Shan Henry Tsai, The Eunuchs in the Ming Dynasty, SUNY Press, , 129–130 p. (ISBN 0-7914-2687-4, lire en ligne)
  5. (ru) « Les résultats de recherche les plus importants du Laboratoire d'archéologie médiévale tardive d'Extrême-Orient », sur web.archive.org, (consulté le )
  6. (ru) « Государственный объединённый музей-заповедник истории Дальнего Востока имени В.К. Арсеньева » Коллекции » [« Musée-Réserve d'État unifié de l'histoire de l'Extrême-Orient Vladimir Arseniev : Collections »], sur Musée Arseniev (consulté le )
  7. a et b (ru) Iouri B. Koriakov, База данных "Этно-языковой состав населённых пунктов России" [« Base de données "Composition ethnolinguistique des établissements en Russie" »] (lire en ligne [xlsx])
  8. (ru) Organe territorial du Service fédéral des statistiques de l'État pour le kraï de Khabarovsk, Численность и размещение населения. Итоги Всероссийской переписи населения 2010 года по Хабаровскому краю. Статистический сборник [« Nombre et répartition de la population. Résultats du recensement panrusse de la population de 2010 pour le kraï de Khabarovsk. Collecte statistique »], Khabarovsk,‎ , 78 p. (présentation en ligne, lire en ligne)
  9. (ru) Département du Service fédéral des statistiques du kraï de Khabarovsk, de l'oblast de Magadan, de l'oblast autonome juive et du district autonome de Tchoukotka, Всероссийская перепись населения 2020 - Том 1. Численность и размещение населения [« Recensement de 2020 en Russie. Tome I : Taille et répartition de la population »], Khabarovsk,‎ (présentation en ligne, lire en ligne)
  10. (ru) « ЭСБЕ/Тыр — Викитека », sur ru.wikisource.org (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]