Symplocos guianensis

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Symplocos guianensis
Description de cette image, également commentée ci-après
Symplocos guianensis par Aublet (1775)
Planche 226. - 1. Bouton de fleur garni d'écailles à ſa baſe. - 2. Calice. Piſtil. - 3. Corolle épanouie. - 4. Ovaire. Style. Stigmate. - 5. Corolle ouverte. Étamines. Piſtil. - 6. Étamine. - 7. Baie. - 8. Baie coupée en travers. Une amande. - 9. Amande ſéparée[1].
Classification de Cronquist (1981)
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Dilleniidae
Ordre Ebenales
Famille Symplocaceae
Genre Symplocos

Espèce

Symplocos guianensis
(Aubl.) Gürke, 1891

Classification APG III (2009)

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Astéridées
Ordre Ericales
Famille Symplocaceae

Synonymes

Selon Tropicos (12 mars 2022)[2] :

Selon GBIF (12 mars 2022)[3] :

  • ? guianense Aubl.
  • Ciponima guianensis Aubl. - Basionyme
  • Ciponima scabridula Miers
  • Eugeniodes guianense (Aubl.) Kuntze
  • Eugeniodes guianensis (Aubl.) Kuntze, 1891
  • Eugeniodes paraense (Endl. ex Miq.) Kuntze
  • Eugeniodes paraensis (Endl. ex Miq.) Kuntze, 1891
  • Eugenioides guianense (Aubl.) Kuntze
  • Eugenioides paraense Kuntze
  • Symplocos aspera Brand
  • Symplocos ciponima L'Hér.
  • Symplocos guianensis var. paraensis Brand
  • Symplocos paraensis Endl.
  • Symplocos paraensis Endl. ex Miq.

Symplocos guianensis est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Symplocaceae originaire du plateau des Guyanes.

Description[modifier | modifier le code]

Symplocos guianensis est un arbrisseau ou un arbuste atteignant 2 m de haut, avec une pubescence apprimée ou séricée, de couleur brun rouille sur les tiges.

Les feuilles mesurent (3)8–11 × (1,5)2–4 cm et sont pétiolées, chartacées, avec des marges entières à indistinctement dentées. Le limbe est de forme elliptique ou étroitement oblongues aiguës ou brusquement acuminées, à base arrondie, avec une pubescence rousse sur la face inférieure, principalement sur la nervation et le pétiole, devenant plus ou moins glabres.

L'inflorescence est en fascicules axillaires denses de 5–8 fleurs odorantes, courtement pédonculée, de taille longueur égale ou supérieure au pétiole.

Les lobes du calice sont longs de (2)2,5–3 mm, de forme aiguë à acuminée à l'apex, lancéolée ou triangulaire, ciliée par longs poils mous. La corolle est de couleur blanche, longue de (7)8–9 mm, à lobes de forme obovale ou oblongue, arrondis ou obtus. L'ovaire poilu contient 3 ou 5 loge, et porte un style à base pubescente.

Le fruit globuleux mesure 6 mm de diamètre[4],[5],[6].

Répartition[modifier | modifier le code]

Symplocos guianensis est présent du Venezuela (Amazonas) au Brésil en passant par le Guyana, le Suriname, la Guyane[4], et la Bolivie[7].

Écologie[modifier | modifier le code]

Symplocos guianensis pousse dans les forêts sempervirentes de plaine, près des cours d'eau et des bords de route, autour de 50–100 m au Venezuela[4], et dans les lisières forêt/savane en Guyane[5]. Au Brésil, on trouve Symplocos guianensis dans les zones de savanes amazoniennes disjointes [8], comme dans le bassin moyen du Xingu, dans la campina (petites zones de cerrado entremêlées d'associations forestières), le campo (terme général désignant tous les types de savane et également utilisé pour désigner les savanes herbeuses avec peu ou pas d'arbres ou d'arbustes), la forêt secondaire, et le capoeiro (végétation secondaire associée aux cultures récemment abandonnés et aux zones perturbées)[9].

Il fleurit en Guyane en janvier-décembre[5].

On a décrit l'habitat naturel de Symplocos guianensis dans les savanes du nord du Suriname[10], ainsi que son système racinaire[11].

Symplocos guianensis est une plante ressource pour les Brachyteles spp. du Brésil[12].

Protologue[modifier | modifier le code]

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant[1] :

« CIPONIMA Guianenſis. (Tabula 226.)

Arbor, trunco ſeptem-pedali ; rami plures ; ramusculi alterni, villoſi, coloris roſacei. Folia alterna, petiolata, ovara, oblonga, integerrima, acuminata, glabra. Flores corymboſi axillares, ſubſeſſiles. Squama calicinæ villoſæ, villo roſaceo. Calix villoſus. Corolla alba, lobis ad oras luteis. Bacca nigra, carnoſa.

Florebat Septembri.

Habitat variis locis Guianæ nemoroſis & deſertis.


LA CIPONE de la Guiane. (Plance 226.)

Cet arbre eſt de moyenne grandeur. Son tronc s'élève a environ fept pieds, ſur ſept pouces de diamètre. Son écorce eſt griſe. Son bois eſt blanc, aſſez compacte. Les branches, qui ſortent du ſommet du tronc, ſe partagent en pluſieurs rameaux alternes : les uns ſont droits, les autres preſque horiſontaux. Les rameaux ſont garnis & feuilles alternes, liſſes, vertes, ovales, terminées par une longue pointe. Elles ſont représentées de grandeur naturelle. Les extrémités des rameaux, & les jeunes feuilles, ſont couvertes d'un poil couleur de chair.

Les fleurs viennent aux aiſſelles des feuilles par petits bouquets garnis à leur baſe de quatre ou cinq petites écailles bordées de poil couleur de roſe. Le pédoncule & chaque fleur eſt très court & garni de ſemblables écailles.

Le calice eſt d'une fenle pièce ; il eſt vert, velu, évaſé, en forme de coupe, dont le bord eſt diviſé en cinq petites parties aiguës.

La corolle eſt d'une ſeule pièce ; ſa partie inférieure forme un tube renflé à ſa baſe, enſuite ſe rétrécit, puis s'évaſe & ſe partage en cinq lobes égaux, blancs, concaves, & jaunes à leur bord ſupérieur. Cette corolle eſt attachée au fond du calice, autour de l'ovaire.

Les étamines ſont au nombre de trente & plus, diſpoſées ſur deux rangs. Elles ſont attachées a un feuillet place ſur la paroi interne du tube au deſſous de ſon orifice. Les filets des étamines du rang fupérieur ſont plus longs que ceux du rang inférieur. Ils portent chacun une anthère ridée, jaune & à deux bourſes.

Le piſtil eſt un ovaire ſurmonté d'un style blanc, velu, terminé par un stigmate chamu, rond & vert.

L'ovaire devient une petite baie noire, ovoïde. Son écorce eſt charnue, & renferme un noyau ligneux, compacte, à quatre loges ; dans chacune deſquelles il y a une amande oblongue, ſtriée.

La baie & la coque ſont de grandeur naturelle. Les parties de la fleur ſont groffies. Le fruit eſt repréſenté de groſſeur naturelle, cet arbre étoit en fleur & en fruit dans le mois de Septembre.

II croît en différents lieux de la Guiane. »

— Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean Baptiste Christophe Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 567-568
  2. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 12 mars 2022
  3. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 12 mars 2022
  4. a b et c (en) Julian A. Steyermark, Paul E. Berry et Editors: Julian A. Steyermark, Paul E. Berry, Kay Yatskievych, Bruce K. Holst, Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 9, Rutaceae–Zygophyllaceae, St. Louis, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 608 p. (ISBN 9781930723474), p. 290-291
  5. a b et c Georges Cremers, Petite flore illustrée : les savanes côtières, SEPANGUY, ORSTOM, coll. « Nature Guyanaise », , 146 p. (ISSN 0997-184X, lire en ligne), chap. 5-6, p. 98
  6. Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome III - Dilléniacées à Composées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALlER, , 656 p., p. 264
  7. (en) Bertil Ståhl, « Four new species and new records of Symplocos (Symplocaceae) from Peru and Bolivia, and a key to all species of Symplocos known to occur in Ecuador, Peru and Bolivia », Nordic Journal of Botany, vol. 28, no 1,‎ , p. 79-87 (DOI 10.1111/j.1756-1051.2009.00445.x)
  8. (en) J. A. Ratter, S. Bridgewater et J. F. Ribeiro, « ANALYSIS OF THE FLORISTIC COMPOSITION OF THE BRAZILIAN CERRADO VEGETATION III: COMPARISON OF THE WOODY VEGETATION OF 376 AREAS », EDINBURGH JOURNAL OF BOTANY, vol. 60, no 1,‎ , p. 57–109 (DOI 10.10M/S0960428603000064, lire en ligne)
  9. (en) Eugene Parker, « Forest Islands and Kayapó Resource Management in Amazonia: A Reappraisal of the Apêtê », American Anthropologist - New Series, vol. 94, no 2,‎ , p. 406-428 (DOI 10.1525/aa.1992.94.2.02a00090, lire en ligne)
  10. (en) J. van Donselaar, « An ecological and phytogeographic study of Northern Surinam Savannas », Wentia, vol. 14, no 1,‎ , p. 1-163 (lire en ligne)
  11. (en) W.A.E. van Donselaar-ten et Bokkel Huinink, « Structure, root systems and periodicity of Savanna plants and vegetations in Northern Surinam », Wentia, vol. 17, no 1,‎ , p. 1-162 (lire en ligne)
  12. (en) Wilson Marcelo da Silva-Júnior, Flávia Maria da Silva Carmo, Fabiano Rodrigues de Melo et João Augusto Alves Meira-Neto, « Estimating Food Sources for Woolly Spider Monkeys (Brachyteles spp.) Using the Forest Structure », dans V K et al Gupta, Animal Diversity, Natural History and Conservation Vol. 1, Daya Publishing House, , 27-76 p. (ISBN 978-8170357520, lire en ligne), « 2 »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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