Suzanne Loyand
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(à 54 ans) |
Suzanne Loyand ou Loyant, née le à Laval[1], décédée le , est une religieuse catholique. Elle se dévoua pour secourir et aller consoler les prisonniers politiques enfermés au château de Laval pendant la Révolution française, et jusqu'en 1832.
Biographie
[modifier | modifier le code]Elle est la fille d'un artisan. Elle se consacre dans sa jeunesse au service des pauvres, à l'hôpital Saint-Louis de Laval, qui était desservi par des filles n'appartenant à aucune congrégation. Chassée de cette maison, avec ses compagnes, en 1791, elle devient maîtresse couturière[2].
Frappée par le sort des Vendéens emprisonnés à la suite de la Virée de Galerne, elle se consacre aux détenus en leur portant des objets, en pansant les blessés, en soignant des malades. Elle consacre alors sa vie entière à cette œuvre de dévouement. Elle bénéficie de l'aide matérielle de Jeanne-Renée-Charlotte-Simone Choquet[3], une dame fortunée.
Elle porte soin ensuite aux aristocrates du pays, aux Chouans, aux suspects ; et longtemps la prison renferma beaucoup plus de détenus que n'en comportait la grandeur du local. Durant que la prison de Laval était encombrée de captifs, une maladie pestilentielle s'y déclara ; beaucoup y succombèrent, entre autres deux médecins; Suzanne Loyand en fut atteinte; ce fut un médecin du Bourgneuf-la-Forêt, Chambord du Ronceray, qui fit cesser les ravages de cette affreuse maladie, à laquelle auraient probablement succombé tous les prisonniers et les personnes qui s'étaient dévouées à leur service.
Jusqu'à l'année 1800, elle est la seule à amener la religion à la prison[4], et à donner des secours spirituels aux condamnés à mort.
Suzanne Loyand procure à Martial de Savignac l'assistance de Claude-Marie-Anne Letort, curé de Juvigné, emprisonné au bas de la rue Renaise à Laval, qui devait même dire la messe dans la prison, mais que le général, craignant d'être compromis, ordonna de conduire à sa prison à 11 heures. Il passa la nuit en prières et en conversations pieuses avec Melle Loyand, écrivit des lettres admirables aux personnes chez lesquelles il avait été pris, à la famille Duchemin, à ses paroissiens surtout.
En 1797, elle participe à l'évasion des coupables de la tentative d'attentat contre Lazare Hoche.
Inspirée par sa mission, c'est uniquement en 1832, que son âge et ses infirmités la forcèrent à quitter la prison, où elle est remplacée par des sœurs de Charité de la congrégation d'Evron. Ses funérailles eurent lieu dans l'église de la Trinité ; et le curé, Isidore Boullier, déroge pour elle aux usages de la paroisse, en rendant un hommage public.
Sources
[modifier | modifier le code]- Isidore Boullier, Memoires ecclesiastiques, concernant la ville de Laval et ses environs
- Ami de la Religion du , n° 3754. Notice biographique.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Paroisse de la Trinité
- Elle employait cinq ouvrières.
- Née à Laval le 28 octobre 1737, décédée le 13 juin 1815.
- Elle arrive une seule fois à faire entrer un prêtre pour la confession de Martial de Savignac, curé de Vaiges, condamné à mort en 1796.