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Surid Ibn Salhouk

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Sūrīd bin Salhouk (arabe : سوريد بن سلهوق, également connu sous le nom de Saurit, Saurid, et plus communément appelé Surid) est un roi légendaire de la tradition copte et islamique médiévale qui aurait vécu trois cents ans avant le déluge[1],[2],[3].

La version la plus courante des légendes à son sujet veut qu'une momie fut découverte à Saqqarah, dans une tombe du couvent d'Abu Hirmis (« le père d'Hermès »). C'est la corruption arabe, hautement significative, du nom d'un moine copte du Ve siècle, Apa Jeremias. Sur la poitrine de la momie se trouvait un rouleau de papyrus contenant un texte hiéroglyphique. Heureusement, un vieux moine du Fayoum réussit à le déchiffrer. Le document raconte l'histoire de Surid et de la construction des pyramides. Une nuit, ce dernier rêve d'une catastrophe cosmique qui s'abattra sur le pays. Effrayé, il convoque le lendemain ses conseillers et astrologues. L'un d'eux, un certain Philémon, dit avoir eu un songe similaire. Observant les astres, ses collègues confirment le cataclysme, punition divine punissant l'impiété humaine, qui se manifestera par le feu ou par un déluge d'eau. Le roi, utilisant ses grandes connaissances géométriques et ses pouvoirs magiques, s'attela à la construction des pyramides. Ceci fait, il les remplit de talismans, de trésors, d'objets merveilleux et d'idoles. Puis, il y fait ensevelir les corps des rois antérieurs et fait inscrire sur les murs tout ce que les sages égyptiens ont enseigné : magie, alchimie, astronomie, médecine, arithmétique, géométrie, science des talismans et histoire des rois. Ensuite, il fait seller hermétiquement toutes les entrées et, sur le linteau de la porte principale, appose cette inscription « Moi, Sūrid, le roi, j'ai construit cette pyramide en telle année et je l'ai achevée en six ans. Celui qui viendra après moi et estime être un roi comme moi aura besoin de six cents ans pour la détruire, bien qu'il soit connu qu'il est plus facile de détruire que de construire ». Enfin, par précaution, il installe dans chaque pyramide un gardien, idole dotée de pouvoirs magiques tuant immédiatement tout intrus. Selon la version rapportée par Ahmad al-Maqrîzî, le gardien de la pyramide occidentale est une idole de granit multicolore, debout et qui tient dans la main une sorte de lance. Autour de sa tête est enroulé un serpent, se précipitant sur quiconque l'approche, l'étrangle, puis regagne sa place. Le noyau de cette légende remonte à l'époque anté-islamique. Alexander Fodor[4] en a retracé les sources dans la littérature hermétique et juive. L'historien romain Ammien Marcellin, dans son Histoire de Rome (publié autour de 391-394)[5], évoque des prêtres égyptiens soucieux de préserver leurs mystères face à la menace d'un déluge, qui firent creuser des galeries souterraines aux nombreux détours, écrivant sur les parois des figures d'animaux qu'ils nommèrent écriture hiéroglyphique[1],[2],[3],[6].

Des chercheurs modernes ont tenté d'identifier avec Khéops[6]. Selon Martyn Smith, « L'histoire de Surid et de sa construction antédiluvienne des pyramides leur assigne une place dans l'histoire sacrée et établit un terrain narratif neutre sur lequel musulmans et chrétiens pourraient s'accorder. »[7]

Références

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  1. a et b Alan F. Alford, Pyramid of Secrets : The Architecture of the Great Pyramid Reconsidered in the Light of Creational Mythology, Eridu Books, (ISBN 978-0-9527994-2-9), p. 232
  2. a et b Jason Colavito, Foundations of Atlantis, Ancient Astronauts and Other Alternative Pasts : 148 Documents Cited by Writers of Fringe History, Translated with Annotations, McFarland, , 51-55 p. (ISBN 978-0-7864-9645-7)
  3. a et b Ibn al-ʿAfīf, Murtaḍá ibn Ḥātim ibn al-Musallam (1154-1237), L'Égypte de Murtadi, fils du Gaphiphe, ou il est traité des Pyramides, du débordement du Nil, & des autres merveilles de cette Province, selon les opinions et traditions des Arabes, Paris, traduction de Pierre Vattier … Sur un Manuscrit Arabe tiré de la Bibliothèque de feu Monseigneur le Cardinal Mazarin, , 367 p. (lire en ligne), p. 40
  4. Fodor Alexander, « The Origins of the Arabic Legends of the Pyramids », Acta Orientalia Academiae Scientarium Hungaricae, 23 (1970), pp. 335-363.
  5. Ammien Marcellin, Histoire de Rome, livre XXII, chapitre 15, passage 30 (lire en ligne).
  6. a et b Daniel De Smet, « L'égyptomanie dans l'islam médiéval : Prairies d'or, Abrégé des merveilles et pyramides antédiluviennes », dans Sous la direction de Florence Quentin, Le livre des Égypte, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , partie IV, p. 439 à 442
  7. Martyn Smith, « Pyramids in the Medieval Islamic Landscape : Perceptions et récits », Journal of the American Research Center in Egypt, vol. 43,‎ , p. 1-14

Bibliographie

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