Aller au contenu

Stanislas-Victor Grangent

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Stanislas-Victor Grangent
Fonctions
ingénieur en chef des ponts et chaussées du département du Gard
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Autres informations
Membre de
Distinction
Œuvres principales

François Stanislas Victor Grangent, ou Stanislas-Victor Grangent, est ingénieur des ponts et chaussées français né à Pont-Saint-Esprit le , et mort à Nîmes le (à 74 ans).

François Stanislas Victor Grangent est le fils d'Isaac Étienne Grangent, directeur des travaux de la province du Languedoc. Isaac Étienne Grangent a réalisé le pont Galard[1] sur la Loire à Brives-Charensac en 1772-1776, et le pont d'Hérault au lieu-dit le Sigal, entre les communes de Sumène et Saint-André-de-Majencoules, et commencé la réalisation du canal d'Aigues-Mortes à Beaucaire, à partir de 1773.

Il est nommé sous-ingénieur des ponts et chaussées dans la province du Languedoc, sous les ordres de Ducros, inspecteur général, le . Il devient ingénieur ordinaire des ponts et chaussées dans le département de l'Aude en 1791 suivant la lettre adressée par Claude Antoine de Valdec de Lessart, ministre de l'Intérieur. Il est confirmé à ce grade le par brevet conformément aux lois du et sur l'organisation du service des Ponts et Chaussées.

Il est transféré à Mirande, département du Gard, le , puis à Uzès, le 1er prairial an III (), où il a résidé jusqu'au 8 frimaire an VII (), date à laquelle il est nommé ingénieur en chef des ponts et chaussées dans le département du Gard par lettre envoyée par François de Neufchâteau, alors ministre de l'Intérieur. Il a succédé à son frère, Joseph Léonard Grangent, ingénieur des ponts et chaussées du département du Gard, et condamné à mort le 2 thermidor an II () comme fédéraliste[2].

En 1800, il est chargé de la réception de la nouvelle salle de musique de Nîmes.

En tant qu'ingénieur en chef du département du Gard, il va participer au projet de construction du canal de Beaucaire, à partir de 1801 jusqu'à sa mise en service, en 1811[3]. Il a été directeur des travaux construction du palais de justice de Nîmes construit en 1810 suivant les plans et devis de Charles Durand, ingénieur ordinaire des ponts et chaussées[4]. Paulin Talabot est venu dans le Gard pour remplacer l'ingénieur Bouvier après 1828 qui avait dirigé les premiers travaux de la compagnie Perrochel chargée de la construction et de l'entretien du canal. À partir de 1832, Paulin Talabot et Charles Didion se sont retrouvés quand ce dernier est nommé ingénieur ordinaire des ponts et chaussées dans l'arrondissement de Nîmes. Ils vont travailler ensemble sur la construction du chemin de fer d'Alès à Beaucaire[5].

Il est membre de l'Académie du Gard depuis sa recréation en 1804, son vice-président en 1808 et son président en 1810[6].

Il a été conservateur des monuments de Nîmes. Le préfet d'Alphonse et Stanislas-Victor Grangent ont obtenu de Napoléon Ier un décret du pour l'achat des vieilles maisons des arènes de Nîmes et la restauration du monument en attribuant à cet effet la somme de 450 000 francs[7],[8]. Il a dirigé entre 1809 et 1812 la restauration de arènes de Nîmes avec le dégagement des maisons.

Il est transféré avec le même grade à Nevers, département de la Nièvre, le , mais il est rétabli dans le département du Gard le par une ordonnance royale prise le . Il réside alors à Nîmes comme ingénieur des ponts et chaussées de 1re classe.

De l'an VII jusqu'en 1833, Grangent s'est occupé, en accord avec l'académie du Gard à partir du moment où elle a été reconstituée, en 1804, de la Maison Carrée. Ce monument avait été l'église du couvent des Augustins. L'ancienne église a d'abord fait l'objet d'un long échange de courrier entre l'administration départementale et le ministère de l'Intérieur. Finalement, ce n'est qu'en 1816 que la restauration a pu commencer. Grangent a dû se défendre contre le Conseil des bâtiments civils qui n'admettaient pas que la restauration soit faite par un ingénieur et non par un architecte. Ayant eu l'appui du préfet Villers du Terrage et du Conseil général, Grangent a pu continuer. En 1819, il restaure la toiture de la Maison Carrée et l'année suivante il dégage la base du bâtiment[9],[10]. Il a rétabli le stylobate de la Maison Carrée en 1822. Il a fait le dessin de la porte de la Maison Carrée et mis en appel d'offres en 1823. Le , Lemoine, ancien compagnon fixé à Nîmes, s'engage à l'exécuter pour 3 830 francs. La décoration de la porte a été réalisée en bronze sur ordre du ministre de l'Intérieur. La porte est posée le [11]. Un musée y est ouvert le .

Le , il fait la réception du pont suspendu de Remoulins construit par Jules Seguin[12]. Il a aussi réceptionné le pont suspendu de Beaucaire.

Publication

[modifier | modifier le code]
  • Mémoire sur le dessèchement des marais du département du Gard, dans Notice des travaux de l'Académie du Gard , 1807, p. 95-121 (lire en ligne)
  • Description abrégée du département du Gard rédigée en brumaire an VIII, chez B. Farge, Nismes, an VIII républicain (lire en ligne).
  • avec Charles-Étienne Durand (1762-1840) et Simon Durant, Description des monuments antiques du midi de la France, imprimerie de Crapelet, Paris, 1819 (lire en ligne)[13].

Distinction

[modifier | modifier le code]

Reconnaissance

[modifier | modifier le code]

Une rue de Nîmes porte son nom.

Famille Grangent

[modifier | modifier le code]
  • Jean-Isaac Grangent, inspecteur des eaux de vie, premier consul de la ville de Cette (Sète) entre 1775 et 1779.
  • Jean-Mathieu Grangent[15], directeur des travaux de la sénéchaussée de Beaucaire, ingénieur du port de Sète et maire de Sète entre 1802 et 1815[16].
  • Isaac Étienne Grangent, directeur des travaux publics de la province du Languedoc, marié à Suzanne Denane,
    • Joseph Léonard Grangent (1767-Nîmes, ), ingénieur des ponts et chaussées dans le département du Gard, guillotiné à Nîmes,
      • Joseph Maurice Léonard Grangent (Pont-Saint-Esprit, -Bordeaux, ), officier de cavalerie[17] marié à Ange Thélésie Martineau,
        • Victor de Grangent (mort en 1896), directeur de la manutention centrale des Hôpitaux de Paris, marié à Marie Brigitte Mathilde de Lassone (1831-1877)
        • Louise Grangent (1836-1920), mariée à Henry Joly Victor de Pierredon (1826-1902)
    • Stanislas-Victor Grangeant, ingénieur en chef des ponts et chaussées du département du Gard, marié à Marie Élisabeth Cabanel,
      • Étienne Victor Édouard Grangent (Uzès, 6 vendémiaire an IV/-), adjudant de la place de Vincennes en 1849, marié à Marie Asseline Polle de Viermes (1809-1870)[18],
        • Félix Parfait Grangent (mort en 1891)
        • Victor Grangent

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Monseigneur de Galard, évêque du Puy, avait obtenu des États du Languedoc les sommes nécessaires à la construction du pont.
  2. Les guillotinés : Guillo-G
  3. Olivier Liardet, L'église Saint-Paul de Nîmes. Charles-Auguste Questel et le processus créatif en architecture (1835-1849), dans sous la direction de Bruno Foucart et Françoise Harmon, L'architecture religieuse au XIXe siècle, Presses de l'université Paris-Sorbonne, Paris, 2006, p. 37, note 10 (ISBN 2-84050-442-1) (lire en ligne)
  4. F. Rouvière, À la recherche d'une inscription, Revue du Midi, 1899, 13e année, p. 335-345 (lire en ligne)
  5. Baron Ernouf, Paulin Talabot, sa vie, son œuvre 1799-1885, Nemausis (lire en ligne)
  6. Stanislas-Victor Grangent, Du charme de l'étude, dans Notice des travaux de l'Académie du Gard, 1810, p. 10-16 (lire en ligne)
  7. Michel Jouve, Le palais de justice de Nîmes. Le palais de l'Empire, dans Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1901, p. 72 (lire en ligne)
  8. Edgard de Balincourt, L'ancienne ville des arènes, Revue du Midi, 1896, 1er semestre, p. 17 (lire en ligne)
  9. Théodore Picard, Nos anciennes carrières romaines, dans Revue du Midi, 1903, 17e année, p. 62-82 (lire en ligne)
  10. Espérandieu, L'œuvre de Grangent à la Maison Carrée, dans Bulletin des séances de l'Académie de Nîmes , 1923, p. 68-69 (lire en ligne)
  11. Georges Mathon, Nîmes au XIXe siècle (lire en ligne)
  12. Pont suspendu de Remoulins, dans Journal du génie civil, des sciences et des arts, 1847, tome 15, p. 360-367 (lire en ligne)
  13. MM. Grangent, Durand et Simon Durant ont enrichi les arts d'un ouvrage important sur les monuments antiques de Nîmes, dans Notice des travaux de l'Académie du Gard, 1822, p. 322-334, Essai sur les fouilles autour de la Maison carrée, en 1821, p. 334-355 (lire en ligne)
  14. « Grangent, François Stanislas Victor », base Léonore, ministère français de la Culture
  15. Jean-Marie-Mathieu Grangent est né à Sète le 5 juin 1737. Ancien subdélégué de l'Intendant, ingénieur des ponts-et-chaussées et juge de paix. Après avoir été reçu avocat, il est appelé en 1768 à la place de subdélégué. Il a été maire de Sète entre 1802 et 1815.
  16. Jean-Mathieu Grangent, Faits historiques sur l'Ísle ou la presqu'ísle de Sète, et observation sur son port et son commerce, chez Bonnariq, Félix Avignon et Migueyron, Montpellier, An XIII (lire en ligne)
  17. « Grangent, Joseph Maurice Léonard », base Léonore, ministère français de la Culture
  18. « Grangent, Étienne Victor Édouard », base Léonore, ministère français de la Culture

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]