Sphincterochila zonata

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Sphincterochila zonata zonata

Sphincterochila zonata zonata
Description de cette image, également commentée ci-après
Dessin de la coquille d'un spécimen de Sphincterochila zonata zonata.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Mollusca
Classe Gastropoda
Sous-classe Heterobranchia
Infra-classe Pulmonata
Ordre Stylommatophora
Sous-ordre Helicina
Infra-ordre Helicoidei
Super-famille Helicoidea
Famille Sphincterochilidae
Sous-famille Sphincterochilinae
Genre Sphincterochila

Espèce

Sphincterochila zonata
Bourguignat, 1853

Synonymes

  • Albea (Sphincterochila) boissieri Charpentier, 1847
  • Helix boissieri Charpentier, 1847 (invalide, 1846)
  • Sphincterochila boissieri (Charpentier, 1847) (invalide)
  • Zonites boissieri (Charpentier, 1847) (invalide)
  • Zonites boissieri var. zonata Bourguignat, 1853

Sphincterochila zonata zonata, l'Escargot du désert, est une espèce d'escargots terrestres de la famille des Sphincterochilidae (en)[1] (super-famille des Helicoidea). On le trouve dans les déserts du Néguev (Israël)[2] et du Sinaï (Égypte)[3]. Il est particulièrement remarquable pour sa xérotolérance.

Histoire et étymologie[modifier | modifier le code]

L'Escargot du désert a été découvert par Jean de Charpentier en 1847[4], et décrit comme une espèce à part entière (Helix boissieri), nommée en hommage au botaniste suisse Edmond Boissier. Il a été renommé Leucochroa boisseri var. zonata en 1895 par Henry Augustus Pilsbry[5].

Description[modifier | modifier le code]

La coquille est blanche, d'un diamètre moyen de 25 mm, et constitue la moitié du poids de l'animal, qui est de l'ordre de 4,3 g au total[6]. Le corps de l'escargot contient environ 80 % d'eau et seulement 1 % de lipides, ce qui constitue une réserve singulièrement faible d'énergie[6].

Mode de vie[modifier | modifier le code]

Estivation[modifier | modifier le code]

Sphincterochila boissieri dans le désert du Néguev.

L'escargot du désert est particulièrement bien adapté aux conditions arides. Sa coquille blanche reflète 90 % de la lumière du Soleil. Elle est épaisse et de faible conductivité thermique, avec une ouverture étroite[6]. Il peut ainsi survivre à des températures allant jusqu'à 50 °C. Au-delà de 55 °C, la température devient létale. La plupart du temps, l'escargot vit enterré à une profondeur de 1 à 5 cm[2], sous une pierre, et jusqu'à 10 cm dans les déserts les plus chauds, par exemple dans la région de la mer Morte[6]. Il obture sa coquille par une double épaisseur d'épiphragme, avec une chambre d'air entre les deux qui le protège de la dessiccation[7]. Il se retire dans les dernières spires et attend la pluie en estivation. Cette léthargie peut exceptionnellement durer jusqu'à trois ans dans la nature[8],[9]. Des expériences en laboratoire ont montré que la perte d'eau est de 0,5 mg par jour en été, avec une consommation très réduite d'oxygène. Des escargots en estivation dans un musée ont survécu six ans. La mesure du taux d'oxygène dans un vivarium en laboratoire a permis de détecter des signes de vie durant huit ans[6].

Cycle actif[modifier | modifier le code]

Lorsque survient la pluie, l'escargot entre dans la phase active de son cycle de vie[3]. Durant 18 à 26 jours, soit 5 à 7 % de sa vie[6], il se nourrit, s'accouple et pond des œufs[3].

L'escargot se nourrit de la boue autour de lui –les sols sur lesquels on le trouve généralement étant de lœss et de calcaire–, dont les éléments digestibles sont surtout du lichen et des algues. Contrairement à d’autres escargots, il ne mange pas de plantes plus hautes[6].

Après cette période, l'escargot génère un nouvel épiphragme et se rendort jusqu'au cycle suivant.

Prédateurs[modifier | modifier le code]

Dans les déserts du Sinaï et du Néguev, les prédateurs naturels de Sphincterochila zonata zonata sont des rongeurs, particulièrement Eliomys melanurus (en), les rats épineux d'Égypte et les gerbilles de Wagner[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Helix boissieri Charpentier, 1847 », sur MolluscaBase (consulté le ).
  2. a b et c Yom-Tov, Yoram, « The Effect of Predation on Population Densities of Some Desert Snails », Ecology, Vol. 51, No. 5, vol. 51, no 5,‎ , p. 907–911 (DOI 10.2307/1933987, JSTOR 1933987)
  3. a b et c Shachak M., Chapman E.A. et Orr Y., « Some aspects of the ecology of the desert snail Sphincterochila boissieri in relation to water and energy flow », Israel Journal of Medical Sciences, vol. 12, no 8,‎ , p. 887–891 (PMID 977309)
  4. (de) J. de Charpentier, « Uebersicht der durch Herrn Edm. Boissier von einer Reise nach Palästina mit zurückgebrachten Conchylien », Zeitschrift für Malakozoologie (en), vol. 4, no 9,‎ , p. 129-144 (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) H. A. Pilsbry, « Leucochroa. Section Sphincterochila Ancey », Manual of Conchology, vol. 2, no 9 (33a, 36),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b c d e f et g (en) Schmidt-Nielsen K., Taylor C. R. & Shkolnik A., « Desert Snails: Problems of Heat, Water and Food », The Journal of Experimental Biology, vol. 55, no 2,‎ , p. 385–398 (PMID 5114030, DOI 10.1242/jeb.55.2.385, lire en ligne)
  7. (en) R. McNeill Alexander, The Invertebrates, CUP Archive, , p. 290
  8. « Est-ce qu'un escargot peut dormir 3 ans ? »
  9. « Combien de temps les escargots dorment-ils ? », sur escargot-world.com

Liens externes[modifier | modifier le code]