Soon May the Wellerman Come

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Soon May the Wellerman Come
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Vers les années 1860Voir et modifier les données sur Wikidata
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Soon May The Wellerman Come, également connu sous le nom de Wellerman, est un chant de marins de chasse à la baleine des années 1860-70.

Originaire de Nouvelle-Zélande, le titre du chant fait référence aux wellermen, les navires ravitailleurs appartenant aux frères Weller (en). Il poursuit son refrain avec « Et apportez-nous du sucre, du thé et du rhum », et illustre ainsi le fait que les frères Weller étaient les principaux fournisseurs de baleiniers à terre[réf. nécessaire]. « Les ouvriers de ces stations de chasse à la baleine n’étaient pas payés, ils étaient payés en prêt-à-porter, spiritueux et tabac. »[1] Publiée pour la première fois dans un livre de chansons folkloriques néo-zélandaises en 1973, la chanson est devenue un succès viral improbable sur le réseau social TikTok en 2021.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

L’histoire de la chasse à la baleine en Nouvelle-Zélande s’étend de la fin du XVIIIe siècle à 1965. Dans les années 1830, les commerçants nés en Angleterre, les frères Weller, vendaient des provisions aux baleiniers en Nouvelle-Zélande depuis leur base d’Otakou, près de l’actuelle Dunedin. Leurs employés sont devenus connus sous le nom de « wellermen », d’où le titre de la chanson.

Paroles[modifier | modifier le code]

Les paroles de la chanson décrivent un baleinier appelé Billy o’ Tea et sa rencontre avec une baleine franche (« right whale » en anglais). Dans les couplets, un narrateur extérieur relate la chasse qui dure « quarante jours et plus » ; la baleine se débat et provoque de grosses pertes en matériel, tandis que le capitaine — contraint par le code d'honneur des baleiniers — ne peut abandonner la poursuite[2]. À la fin de la chanson, le Billy o'Tea s'est transformé en hypothétique navire légendaire engagé pour toujours dans son combat contre la baleine devenue animal mythique (« autant que je sache, la lutte continue »). Dans les refrains, l’équipage espère que le « Wellerman » leur apportera des produits de luxe : « sucre, thé et rhum ».

L’histoire[modifier | modifier le code]

La chanson aurait été écrite en Nouvelle-Zélande vers les années 1860 ou 1870[3]. Bien que sa paternité soit inconnue, il a probablement été écrit par un adolescent marin ou un baleinier[4]. Il a été recueilli à l’origine vers 1966 par le professeur de musique néo-zélandais et compilateur de chansons folkloriques Neil Colquhoun[5] d’un certain F. R. Woods. Woods, qui avait 80 ans à l’époque, aurait entendu la chanson, ainsi que la chanson John Smith AB, de son oncle. Cette dernière a été imprimée dans un numéro de 1904 du Bulletin, où elle a été attribuée à un certain DH Rogers. Il est possible que Rogers soit l’oncle de Woods, qui a travaillé comme adolescent marin ou baleinier du rivage au début du milieu du XIXe siècle et a composé les deux chansons dans ses dernières années, les transmettant finalement à son neveu[1]. En 1973, Soon May the Wellerman Come a été inclus dans le livre de Colquhoun de chansons folkloriques néo-zélandaises, New Zealand Folksongs: Songs of a Young Country[6].

Enregistrements[modifier | modifier le code]

La chanson a été fréquemment interprétée et remixée, avec plus de dix interprétations enregistrées entre 1967 et 2005. En 1990, le trio folk basé en Nouvelle-Angleterre composé de Gordon Bok, Ann Mayo Muir et Ed Trickett a enregistré une version sur leur disque And So Will We Yet, produit par Folk-Legacy Records de Sharon, CT[7]. Une interprétation particulièrement connue de la chanson a été réalisée par le groupe a capella basé à Bristol, The Longest Johns en 2018[8].

Adaptations et références de la culture populaire[modifier | modifier le code]

La version de la chanson enregistrée par The Longest Johns (sous le nom de « Wellerman ») est devenue virale sur le réseau social TikTok en 2021[8], où elle a été popularisée comme un chant de marin (sea shanty) bien qu’elle soit plus précisément décrite comme une ballade. En effet, elle n'est pas construite sur une structure d'appel et réponse comme les chants de marin, conçus pour rythmer le travail[9].

Certaines sources médiatiques ont comparé l’isolement social des adolescents baleiniers au XIXe siècle à celui des jeunes isolés durant le confinement du Covid-19[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Archer, « Soon May The Wellerman Come », NZ Folk Song, (consulté le )
  2. « Wellerman : pourquoi ce chant de marin viral est tellement addictif (analyse complète) », sur Mamie-note, (consulté le )
  3. Asbjørn Jøn, « The Whale Road: Transitioning from Spiritual Links, to Whaling, to Whale Watching in Aotearoa New Zealand », Australian Folklore, vol. 29,‎ , p. 100
  4. a et b Hunt, « The true story behind the viral TikTok sea shanty hit », The Guardian, (consulté le )
  5. (en) Reid, « Neil Colquhoun: Talking Swag (1972) », Elsewhere, (consulté le )
  6. Neil Colquhoun, New Zealand Folksongs: Song of a Young Country, Bailey Brothers and Swinfen, (ISBN 9780561001739, lire en ligne), p. 10
  7. Bok, Muir, and Trickett, "Soon May the Wellerman Come (Traditional)" And So Will We Yet (CD-116) (Sharon, CT: Folk-Legacy Records, 1990)
  8. a et b (en-US) Rebecca Renner, « Everyone’s Singing Sea Shanties (or Are They Whaling Songs?) », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en-US) Chris Stokel-Walker, « A sea shanty expert explains why the song going viral on TikTok isn't actually a sea shanty », sur Insider (consulté le )