Sinouhé l'Égyptien

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Sinouhé l'Égyptien
Auteur Mika Waltari
Pays Drapeau de la Finlande Finlande
Genre Roman historique
Version originale
Langue finnois
Titre Sinuhe egyptiläinen
Éditeur WSOY
Date de parution 1945
Version française
Traducteur Jean-Louis Perret
Éditeur Éditions Jeheber
Lieu de parution Genève
Date de parution 1947

Sinouhé l'Égyptien (en finnois : Sinuhe egyptiläinen) est un roman finlandais de Mika Waltari paru pour la première fois en 1945.

Résumé[modifier | modifier le code]

Dans l'Égypte antique, Sinouhé, exilé par le pharaon Horemheb qui était son ami, raconte son histoire.

Fils de médecin, recueilli par ses parents alors que nouveau-né il dérivait sur une petite barque sur le Nil, puis médecin lui-même, il officie dans un quartier pauvre de la ville[réf. nécessaire]. Bien que de condition modeste, il aide un médecin réputé à trépaner le pharaon Amenhotep III lors de son agonie : la coutume veut qu'un pharaon meurt de cette opération plutôt que d'agoniser (ceci est sans fondement historique, cf. plus bas).

Il se retrouve alors par hasard à devoir veiller sur le prochain pharaon, Akhenaton, qui a une crise (probablement) d'épilepsie. Il rencontre à cette occasion Horemheb, futur général et pharaon, ce dernier étant alors un jeune homme d'origine modeste mais ambitieux, qui vient d'arriver à la capitale, Thèbes et qui cherche à devenir soldat.

Par amour pour NeferNeferNefer, une courtisane sans scrupules, il vend tous ses biens et cause indirectement le suicide de ses parents (ruinés et surendettés par sa faute). Honteux de son attitude, Sinouhé s'enfuit d'Égypte avec son esclave Kaptah, et se réfugie pendant deux ans à Simyra en Syrie. Il y retrouve un jour son ami Horemheb qui lui confie une mission de la plus haute importance : parcourir le Moyen-Orient pour recueillir discrètement des renseignements sur les forces armées des ennemis de l'Égypte. Il voyage alors dans de nombreux pays, dont Babylone, chez les sanguinaires Hittites et en Crète. Il se lie d'amitié avec un prince syrien. Puis avec le roi de Babylone, qu'il guérit de douleurs dentaires violentes avec l'aide du dentiste royal. En Crète, il épouse une Crétoise. Celle-ci est offerte en sacrifice. Sinouhé pénètre dans le labyrinthe et il découvre le Minotaure mort mais dont le décès est tenu secret : le Minotaure protégeait la Crète.

Il devient un médecin exceptionnel et renommé.

De retour en Égypte, il retrouve Horemheb devenu général. Il fait également partie de la cour d'Akhenaton. Ce dernier rejette les divinités traditionnelles égyptiennes, dont le plus important à l'époque, Amon ; il impose le culte d'Aton, et tente de faire adhérer l'Égypte à ce culte. Il prône notamment plus d'égalité entre les hommes.

Sinouhé affranchit son esclave Kaptah, qui devient un homme extrêmement riche. Il finit par découvrir qu'Akhenaton n'est probablement pas le fils biologique du précédent pharaon, Amenhotep III. Et que lui-même est le pharaon légitime (fils aîné d'Amenhotep III et d'une princesse de Mittani) mais écarté du pouvoir à sa naissance (d'où le fait que ses parents adoptifs l'aient trouvé sur une petite barque dérivant sur le Nil). Il ne tente toutefois pas de prendre le pouvoir et n'en parle à personne.

Akhenaton devient très vite impopulaire. Sa politique affaiblit l'Égypte :

  • les prêtres d'Amon lui sont hostiles et du coup une bonne partie de la population ;
  • il prône l'égalité entre les hommes, s'attirant donc l'hostilité de beaucoup de gens influents et riches ;
  • il est vu comme étrange et peu prestigieux : c'est notamment le premier pharaon à faire l'objet d'une tentative d'assassinat en public ;
  • il déplace la capitale dans une ville nouvelle, Akhetaton, projet dispendieux et laissant sceptiques les Égyptiens ;
  • une famine évitable a lieu ;
  • l'Égypte subit plusieurs revers militaires, n'aide plus ses alliés et risque d'être envahie par les Hittites ; Horemheb devient le général en chef et réussit à sauver l'Égypte.

Du coup Horemheb et le grand-prêtre Aÿ interviennent. En présence de Sinouhé, Aÿ lui dit qu'il doit abdiquer. Horemheb lui dit qu'il peut rétablir l'ordre à condition d'abandonner le culte d'Aton. Il refuse et il se suicide via un poison fourni par Sinouhé.

Par ailleurs Sinouhé avait une liaison avec une serveuse d'un bar appartenant à Kaptah. Celle-ci a un enfant. C'est le fils biologique de Sinouhé, mais il ne l'apprend qu'après que son fils ait été lynché par des partisans d'Amon.

Le nouveau pharaon, le jeune Toutânkhaton, rétablit le culte d'Amon et reprend le nom de Toutânkhamon. Aÿ puis Horemheb lui succèdent. Sinouhé se voit confier une mission : il assassine par le poison un prince hittite qui devait épouser la sœur d'Akhenaton et donc prendre le pouvoir.

Il continue à partager les idéaux d'Akhenaton : l'égalité entre les hommes. Il en discute régulièrement avec plusieurs personnes. Horemheb l'apprend et le bannit : il doit finir sa vie exilé dans une prison confortable où il est le seul prisonnier, et tout écrit de sa part doit être détruit après sa mort.

Trame historique[modifier | modifier le code]

Ce roman s'appuie sur des éléments historiques. Le personnage de Sinouhé reprend certains traits du protagoniste de même nom d'un conte égyptien, même si cette histoire est bien antérieure au règne d'Akhenaton. En effet, l'histoire, dont la base historique est débattue, fait vivre Sinouhé sous le règne d'Amenemhat Ier et de son successeur Sésostris Ier, pharaons de la XIIe dynastie.

Le travail minutieux de recherche de Mika Waltari sur cette période a été salué par les égyptologues. Néanmoins, la pertinence historique de ce livre est subordonnée aux connaissances des égyptologues de l'époque, qui ont pu subir de sérieuses révisions dans certains domaines. Ainsi, par exemple, l'image que donne ce livre d'une société égyptienne esclavagiste a été remise en cause ces dernières années.

De plus, Mika Waltari a popularisé l'idée que la trépanation était pratiquée de manière fréquente en Égypte ancienne, ce qui, en dépit de quelques cas, est faux[1].

Adaptation[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cette indication provient de : Richard-Alain Jean, La chirurgie en Égypte ancienne. À propos des instruments médico-chirurgicaux métalliques égyptiens conservés au musée du Louvre, 2012, p. 9-34.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]