Sada Yacco

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Sada Yacco
Sada Yacco.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
AtamiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
川上貞奴Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Otojirō Kawakami (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Sada Yacco ou Sadayakko (en japonais, 川上貞奴 Kawakami Sadayakko), née à Tokyo le et morte le à Atami) est une actrice et danseuse tragique japonaise, dont les prestations scéniques ont fortement influencé la danse moderne et sont notamment citées par Ruth Saint Denis ou encore Isadora Duncan.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle est née à Tokyo en 1871[1] au sein d'une famille fortunée[2]. Mais alors qu'elle a sept ans, son père, profondément endetté, la confie à des geishas[2]. A leur contact, elle apprend les arts traditionnels dont la cérémonie du thé, les arrangements floraux, l'art du maquillage, le théâtre et la danse. Elle semble dès lors promise à une vie de geisha[1]. Elle devient à quinze ans la favorite d'un homme politique japonais, Itō Hirobumi[1],[2], futur premier ministre du pays, qui complète son éducation et la présente à un acteur, Otojirō Kawakami (en)[1]. Celui-ci devient son premier époux en 1894[1]. Elle se produit dans la troupe de son mari sous le nom de Sada Yacco[1]. Cette troupe entame une tournée en Amérique et en Europe[1].

C’est lors de l’Exposition universelle de 1900 que Loïe Fuller présente Sada Yacco au public parisien dans son théâtre-musée, où le spectacle connaît un très vif succès. La troupe est rejointe par Isadora Duncan, dont Robert de Montesquiou dit qu’elle s’inspire du jeu de Sada Yacco[3] et part à Berlin. Son jeu sur scène influence plusieurs danseurs ou chorégraphes de danse contemporaine telles que, outre Isadora Duncan, Ruth Saint Denis[1],[4].

Le mouvement de son jeu de scène est immortalisé par les portraits qu'ont laissés d'elle Pablo Picasso ou Leonetto Cappiello. Un exemplaire de l'affiche en forme de kakémono réalisée par Alfredo Müller en 1900 est conservé par le musée de l'Université des arts et techniques de Kyōto. Une copie est présentée au Futaba Museum de Nagoya[5],[6], établi dans la demeure qu'a partagée l'actrice avec son second mari, l'ingénieur Momosuke Fukuzawa (son premier mari est mort en 1911).

Elle interrompt les tournées théâtrale en 1918, se lance dans la fabrication de tissus, puis fonde une école d'art dramatique et un théâtre pour enfants[1]. Elle meurt en 1946 à Atami[1]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Noëlle Guibert, « Sada Yacco (Sada Koyama, dite) [Tokyo 1871 - Atami 1946] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3795-3796
  2. a b et c Laura Aronica, « L’histoire de Sada Yacco, la geisha qui ensorcela l’Europe », sur Pen,
  3. Antoine Bertrand, Les Curiosités esthétiques de Robert de Montesquiou, Paris, Droz, 1996, p. 626.
  4. Claudia Palazzolo, « Le jeune Picasso et la danseuse Sada Yacco », Registres, Presses de la Sorbonne nouvelle, no 7 : La parole ou le théâtre qui pense,‎ ,  170 (lire en ligne)
  5. Sada Yacco (featuring guest star Sadayacco Kawakami) a poster drawn by German artist Mueller in 1900.
  6. Histoire du Futaba Museum.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Judith Gautier, Musiques bizarres à l'Exposition de 1900 : danses de Sada-Yacco, Paris, Librairie Paul Ollendorff, 1900
  • Camille Mauclair, Un exemple de fusion des arts : Sada Yacco et Loïe Fuller, in Idées vivantes : Rodin, Carrière ; Sada Yacco et Loïe Fuller ; La religion de l'orchestre : l'identité et la fusion des arts ; etc., Paris, Librairie de l’art ancien et moderne, 1904
  • Antoine Bertrand, Les Curiosités esthétiques de Robert de Montesquiou, Paris, Droz, 1996 ; voir section « Loïe Fuller, Sada Yacco, Isadora Duncan », p. 624 sqq.
  • (en) Lesley Downer, Madame Sadayakko: the Geisha who bewitched the West, New York, Gotham Books, 2003
  • Sophie Jacotot, « Sada Yacco à l’Exposition universelle de 1900 : l’entrée en scène du corps japonais en Occident », in 48/14, revue du musée d’Orsay, printemps 2005
  • Catherine Hennion, La Naissance du théâtre moderne à Tôkyô, L’Entretemps, coll. « Champ théâtral », 2009 ; voir la section « Kabuki au-delà, drame en deçà : le triomphe de Sada Yacco »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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