Rue d'Arras (Lille)

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Rue d’Arras
Image illustrative de l’article Rue d'Arras (Lille)
Entrée de la rue d’Arras en venant du boulevard Jean-Baptiste-Lebas
Situation
Coordonnées 50° 37′ 22″ nord, 3° 04′ 04″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Ville Lille
Quartier(s) Lille-Moulins
Début parc Jean-Baptiste-Lebas
Fin Boulevard de Belfort
Morphologie
Type Rue
Longueur 800 m
Largeur 14 m
Histoire
Monuments Ancienne brasserie des Trois Moulins
Protection Référence Mérimée IA59000245
Géolocalisation sur la carte : Lille
(Voir situation sur carte : Lille)
Rue d’Arras
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue d’Arras

La rue d’Arras est une voie publique urbaine de la commune de Lille, dans le département français du Nord.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

C’est la plus ancienne, avec la rue de Douai, du quartier de Moulins qu’elle traverse du nord au sud[1].

La rue reste l’une des plus animées du quartier bien que l’activité commerciale ait décliné.

Monument au peuple polonais

La rue d’Arras est orientée nord nord est - sud sud ouest.
Dans le prolongement du grand axe de la rue de Paris, porte de Paris, boulevard Denis Papin et du boulevard Jean-Baptiste-Lebas. La rue d’Arras débute, en léger décalage, au grand carrefour avec le boulevard Victor-Hugo, la rue Barthélémy-Delespaul, la rue Solférino, la rue de Douai et la rue de Cambrai.

Sur le petit terre-plein à droite à l’entrée de la rue, qui accueillait un moulin au XVIIIe siècle puis une station-service au début du XXe siècle sur l’angle avec le boulevard Victor-Hugo, s’élève un monument à la mémoire du peuple polonais comportant l’inscription : aux Polonais et aux polonaises, la région Nord-Pas-de-Calais reconnaissante.
La maison basse à gauche et celles murées sur le trottoir de droite derrière ce monument sont d’anciennes maisons rurales. Sur le trottoir gauche, 110 mètres au-delà du début de la rue, se situe l’entrée de la Maison Folie Moulins établie dans une ancienne brasserie.

Statue de la place Vanhoenacker « Le pardon »

La rue d’Arras croise à droite la rue de Wazemmes qui conduit à la place de la solidarité au centre du quartier de l'ancienne commune de Wazemmes, à gauche la rue de Fontenoy qui mène à la porte de Douai via la faculté de Droit de l'université Lille 2 établie dans les anciennes usines Le Blan, au-delà, à gauche, la rue de la Plaine avec une ancienne maison rurale à l’angle.

La rue forme le côté gauche de la place Vanhoenacker sur laquelle s’élève la statue Le Pardon du sculpteur Georges Armand Vérez.

La haute façade à gauche surplombant l’entrée d’un supermarché est le seul élément préservé de la Maison du peuple et café de l’Union de Lille.

Le début de la rue de Courmont à gauche forme un angle de la place Vanhoenacker. Cette rue ouverte vers 1840 conduit à la place Déliot (ancienne place de Trévise ou se situait l'église Saint-Vincent-de-Paul jusqu'à sa destruction en 1983). Les matériaux du mur à l’angle de l’Union et de la rue Courmont (alternance de briques et de pierres de Lezennes) sont un vestige d’une ancienne construction témoignant du passé rural de Moulins[1].

De l’autre côté de la rue Courmont, faisant face à l’ancien bâtiment de l’Union de Lille, la mairie de quartier de Moulins-Lille est installée dans l’ancien hôtel particulier de l’industriel Courmont construit en 1869.
Sur ce trottoir, au-delà de la mairie de quartier, le collège de Lille-Moulins a été construit à l’emplacement d'une ancienne usine[2].

La rue se termine boulevard d’Alsace, boulevard intérieur qui longeait l’enceinte fortifiée démantelée après 1919. La rue se prolonge par la rue du Faubourg d’Arras après le viaduc du métro.
La rue de Arras est desservie par la station de métro Porte d'Arras.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

La rue est ainsi dénommée car elle était l'amorce de l'ancienne route de Lille à Arras.

Historique[modifier | modifier le code]

La rue d'Arras sur carte de 1784
Maison ancienne à l’angle de la rue de la Plaine

La rue d’Arras fait partie du grand axe de communication historique nord-sud de Lille dans le prolongement de la rue des Malades (puis rue de Paris, actuelle rue Pierre-Mauroy) connue depuis l’origine de la ville au XIe siècle. Jusqu’à la création de l’autoroute A1 c’était la principale route de Lille à Arras.

La rue fut également dénommée rue du Faubourg des Malades en raison d’une léproserie créée en par la Comtesse Jeanne. Cette léproserie avec ses dépendances s’étendait sur 5 hectares à l’emplacement de la gare Saint-Sauveur et du boulevard Jean-Baptiste-Lebas fut démolie en 1658. Ses matériaux récupérés furent utilisés pour la construction du bastion de la Noble Tour[3].

Jusqu’à l’annexion de la commune de Moulins-Lille à la ville de Lille en 1858 et le déplacement de l’enceinte au sud de Moulins, Wazemmes et Esquermes, la route d’Arras traversait l’espace libre de constructions de la zone des fortifications de la porte de Paris jusqu’à l’embranchement avec la rue de Douai actuel début de la rue d'Arras.

Ce tronçon a été englobé par le boulevard d’Italie créé en 1865 lors de l’annexion des communes de Moulins, Wazemmes, Esquermes et Fives à Lille (dénommé ensuite boulevard des Écoles, actuellement boulevard ou parc Jean-Baptiste-Lebas).

Le tronçon nord de la rue d’Arras faisait partie jusqu’au XVIIe siècle avec le début de la rue de Douai jointif et le territoire de l’actuel boulevard Jean-Baptiste-Lebas du fief du petit Billau[4],[5].

L'entrée de la rue d'Arras (embranchement avec la rue de Douai était sous l'ancien régime, la limite de la banlieue de la ville de Lille, c'est-à-dire le territoire où les ordonnances des échevins de Lille ne s'appliquaient plus.

Jusqu’à la création de la commune de Moulins en 1833 et le début de l’industrialisation du quartier à la même époque, les habitations du faubourg des Malades se limitaient pour l’essentiel à celles des rues d’Arras et de Douai. Il reste quelques maisons basses, vestiges de ce passé rural.

La rue d’Arras était traditionnellement la plus animée du quartier. En 1960, 120 commerces diversifiés étaient en majorité destinés aux besoins quotidiens des habitants (alimentation, droguerie, articles ménagers, etc.). Cette activité a décliné avec disparition de commerces alimentaires en partie compensée par le petit centre commercial installé dans l'ancienne maison du peuple[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Maison Folie Moulins[modifier | modifier le code]

La Maison Folie Moulins est installée dans une ancienne brasserie-malterie dont l’origine remonterait au XVIIIe siècle, ce qu’attestent les matériaux du bâtiment de l’ancienne écurie,"rouges barres", alternance de pierres de Lezennes et de briques, forme de construction répandue dans les villages des environs de Lille, antérieure à celle de l’industrialisation du quartier du milieu du XIXe siècle et, par ailleurs, une correspondance du propriétaire de 1992 avec le préfet citée dans le dossier Mérimée. Elle fut vendue en 1881 par Paul Brale à M. Corman Vandame en 1881. En 1888 la brasserie qui produisait 22 000 hectolitres en 1891 ferma en 1934. Ses bâtiments désaffectés furent ensuite occupés, en partie, par un marchand de meubles .

Les locaux rénovés pour l’installation de la Maison Folies Moulins au début des années 2000 sont disposés autour d’une cour dont l’entrée est rue d’Arras : atelier de fabrication, logement patronal, germoir sur la rue du Petit-Thouars parallèle à la rue d'Arras. L’ancienne écurie de la brasserie est visible de la rue du Petit-Thouars[7].

Ancienne Maison du peuple et café de l’Union de Lille[modifier | modifier le code]

Le bâtiment de l'Union de Lille, un des premiers en béton armé, fut construit en 1902 sur les plans de l’architecte Armand Lemay par une coopérative ouvrière créée en 1897 qui comptait 5 000 cotisants.

L’ensemble comprenait une salle de spectacles de 2 000 places surplombée d'une coupole de 10 mètres de haut, où se sont tenues des réunions syndicales et politiques, un café, une boulangerie, des magasins, une épicerie, une imprimerie, une bibliothèque,une école de musique et le siège de sociétés de secours mutuels. La coopérative déclina avec la désindustrialisation du quartier et disparut dans les années 1950. Un cinéma fonctionna jusqu’en 1968.

Derrière la façade, seul élément préservé de l’ensemble, un supermarché, un petit centre commercial au rez-de-chaussée, des appartements aux étages ont pris la place du bâtiment démoli en 1994[8],[9],[10].

Hôtel Courmont[modifier | modifier le code]

Hôtel Courmont

L’Hôtel Courmont fut construit en 1869 pour l’industriel Courmont qui possédait une filature de coton qui s’étendait derrière cette résidence jusqu’à la place Déliot.

La famille Courmont, l’une des plus anciennes d’ industriels de Moulins, est à l'origine de la création de la rue Courmont vers 1840 et y possédait plusieurs petites maisons ouvrières insalubres[11].

Avec la famille Crépelle (constructeur de machines à vapeur puis diesel et compresseurs rue de Valenciennes ayant pris la succession du fondateur de l'usine de la porte de Valenciennes Paul Le Gavrian), c’était l'un des rares industriels résidant dans le quartier.

Les plafonds sont décorés de fresques. Le grand salon est la salle des mariages de la mairie de Moulins[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Alfred Salembier, Histoire de Wazemmes, Annales de la société d’études de la province de Cambrai Tome VI, (lire en ligne), p. 15
  2. Jean Marie Leuwers, Promenades moulinoises, , 74 p. (lire en ligne), p. 32
  3. Alfred Salembier, Histoire de Wazemmes, Annales de la société d’études de la province de Cambrai Tome VI, (lire en ligne), p. 186 et suivantes
  4. Alfred Salembier, Histoire de Wazemmes, Annales de la société d’études de la province de Cambrai Tome VI, , 37 p. (lire en ligne), p. 37
  5. Victor Derode, Histoire de Lille et de la Flandre, Librairie de Vanackere, (lire en ligne), p. 67
  6. Jean Marie Leuwers, Promenades moulinoises, , 74 p. (lire en ligne), p. 37
  7. « Service Régional de l'Inventaire du Nord », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  8. Eric Maitrot, Lille secret et insolite, Les beaux jours, 2007 réédition 2013, 188 p. (ISBN 978-2-35179-119-6), p. 109
  9. Jean Marie Leuwers, Promenades moulinoises, , 74 p. (lire en ligne), p. 22 et 23
  10. Gwenaëlle Versmée, Lille méconnu, Paris, Editions Jonglez, , 208 p. (ISBN 978-2-915807-56-1), p. 143
  11. Pierre Pierrard, La vie ouvrière à Lille sous le Second Empire, Bloud et Gay, , 532 p., p. 84
  12. Jean Marie Leuwers, Promenades moulinoises, , 74 p. (lire en ligne), p. 33

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur la rue d’Arras[modifier | modifier le code]

Sur l’Union de Lille[modifier | modifier le code]

  • [2] sur le site de la CNT
  • [3] sur le site du journal La Brique
  • [4] sur le site du journal La Brique