Royaume des cieux (Évangile selon Matthieu)

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Royaume des cieux (Grec : Βασιλεία τῶν οὐρανῶν) est une phrase employée dans l'Évangile selon Matthieu. Elle est généralement perçue comme un équivalent à la phrase "royaume de Dieu" (Grec : βασιλεία τοῦ θεοῦ) dans l'Évangile selon Marc et l'Évangile selon Luc. Pensé comme étant le contenu principal du sermon de Jésus dans l'Évangile selon Matthieu, le "royaume des cieux" est décrit comme "un processus, une série d'événements, par lequel Dieu commence à gouverner ou agir comme roi ou Seigneur, une action, par conséquent, par lequel Dieu manifeste son être-Dieu dans le monde des hommes."[1]

Comparé au "royaume de Dieu"[modifier | modifier le code]

Howard Clarke remarque que Matthieu 3:2 est la première référence au "royaume des cieux" dans l'Évangile selon Matthieu[2]. Les évangiles selon Marc, Luc, et Jean n'emploient jamais cette expression, préférant plutôt dans les textes parallèles le terme "royaume de Dieu". L'usage de Matthieu du mot "cieux" est parfois perçu comme un reflet aux sensibilités de l'audience Juive à laquelle cet évangile est adressé, et ainsi essayé d'éliminer le mot "Dieu". La plupart des intellectuels ont l'impression que les deux phrases sont théologiquement identiques. Des trente-deux usages de Matthieu de cette expression, douze apparaissent en matériel qui est parallèle à Marc et/ou Luc, qui abordent les mêmes sujets mais réfèrent toujours au "royaume de Dieu".

Robert Foster rejette cette opinion. Il trouve l'explication standard difficile à croire comme Matthieu emploie le mot "Dieu" de nombreuses fois et emploie même la phrase "royaume de Dieu" quatre fois. Foster déclare que, selon Matthieu, les deux concepts sont différents. Selon Foster, le mot "cieux" avait un rôle important dans la théologie de Matthieu et lie spécialement la phrase au "Père dans les cieux", laquelle Matthieu emploie régulièrement afin de mentionner Dieu. Foster soutient que le "royaume de Dieu" représente le domaine terrestre que les opposants de Jésus tels les Pharisiens pensaient qu'ils y résident, tandis que le "royaume des cieux" représente l'authentique domaine spirituel de Jésus et ses disciples.

Certains corps théologiques, tels les Témoins de Jéhovah, croient que seule une minorité de personnes sélectionnées, les 144 000 mentionnées dans la Révélation, seront permises d'entrer dans le Royaume des Cieux, tandis que tous les autres hommes justes vivront sur la nouvelle terre, laquelle sera gouvernée par Dieu aussi. De ce fait le Royaume des Cieux ferait partie du Royaume de Dieu, mais ne constitue pas son entièreté[3].

Fin des temps[modifier | modifier le code]

Lorsque la phrase fût employée pour la première fois, elle avait clairement l'intention d'être eschatologique avec le royaume des cieux faisant référence à la fin des temps. Cependant, lorsque le jugement dernier échoua à apparaître au sein de l'ère de l'église primitive, les intellectuels Chrétiens en sont venus à comprendre le terme en référence à l'état spirituel en son sein (se référer à Luc 17:21), ou une fin des temps retardée (se référer à Matthieu 24:36). Il y a une difficulté pour ceux qui croient en une fin des temps retardée, depuis la phrase "le royaume de Dieu" est liée à d'autres phrases comme "est proche", impliquant un événement imminent. À ce défi, Albright et Mann proposent une meilleure traduction qui dirait que le royaume "approche à grands pas." Richard France voit cela comme suggérant encore plus immédiatement que la phrase devrait être lue comme mentionnant "un état d'affaires qui commence déjà et exige une action immédiate"[4].

Dans le Nouveau Testament le trône de Dieu est présenté sous de nombreuses formes : les Cieux comme le trône de Dieu, le trône de David, le trône de Gloire, le trône de Grâce et bien plus encore[5]. Le Nouveau Testament poursuit l'identification Juive des cieux eux-mêmes et ayant un deuxième siège subordonné à la Droite de Dieu lors de la Séance du Christ.

Voir également[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Edward Schillebeeckx, Jesus: An Experiment in Christology, Londres, Fount Paperbacks (ISBN 0-00-626586-3), p. 140-141
  2. (en) Howard Clarke, The Gospel of Matthew and its Readers: A Historical Introduction to the First Gospel, Bloomington, Indiana University Press,
  3. (en) « Who Go to Heaven? » Accès libre, sur jw.org
  4. (en) Richard France, The Gospel According to Matthew: an Introduction and Commentary, Leicester,
  5. (en) Gerhard Kittel, Theological Dictionary of the New Testament, vol. 3, Wm. B. Eerdmans Publishing, (ISBN 0-8028-2245-2)