Poutargue de Martigues

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Poutargue de Martigues
Autre(s) nom(s) Boutargue
Lieu d’origine Martigues
Date XVIIIe
Place dans le service entrée ou condiment
Température de service froide
Ingrédients œufs séchés de muge
Mets similaires bottarga, poutargue
Accompagnement vin blanc
cassis
côtes-de-provence
muscadet
champagne

La poutargue de Martigues, surnommée le caviar martégal, est un mets de luxe préparé à partir d'œufs séchés de muge, nom provençal du mulet.

Étymologie[modifier | modifier le code]

L'origine du nom vient du provençal de norme mistralienne « boutargo » (ou botarga selon la norme classique), et de l'arabe boutharkha ou bitarikha, qui signifie « œufs de poisson salés et séchés », nom lié lui-même à la racine verbale battarikh (بطارخ) (« conserver dans de la saumure»). Cette même racine arabe est à l’origine des vocables italien bottarga et espagnol botarga notamment[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Cette préparation est commercialisée depuis au moins le XVIIIe siècle. En 1777, Jean-Pierre Papon expliquait : « La poutargue, qu'on y fait avec les œufs des femelles des mujous ou mulets qu'on sale, quand on a bien nettoyé les ovaires, et qu'on fait sécher au soleil, après les avoir aplatis sous un poids qu'on met dessus, passe pour être fort délicate. On l'a vendue jusqu'à neuf francs la livre. On en sale tous les ans jusqu'à quarante quintaux, ce qui suppose une étonnante fécondité dans le mulet »[2].

Production[modifier | modifier le code]

Poutargue prête à être dégustée.

Une muge femelle d'un kilogramme donne 150 grammes d'œufs qui apprêtés fournissent 120 grammes de poutargue. La production était d'environ 50 kilogrammes par an. Une seule entreprise, Le Pêcheur de Carro, située à Port-de-Bouc, depuis 1976, entretenait ce marché[3],[4].

Accord mets/vin[modifier | modifier le code]

La poutargue s'accorde essentiellement avec un vin blanc sec, tel que le cassis, le côtes-de-provence, le muscadet, le riesling d'Alsace, le champagne, ou le retsina[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cf. le Dictionnaire historique de la langue française, Paris, éditions Robert, 1998, tome 1, p. 488 ; le dictionnaire Robert ; et le dictionnaire étymologique du CNRL [1]
  2. Jean-Pierre Papon,Histoire générale de la Provence, Volume 1, Impr. de P.-D. Pierres chez Moutard, 1777, p. 325.
  3. La société LE PECHEUR DE CARRO a été radiée le 14 décembre 2010, pour insuffisance d'actif En savoir plus sur http://www.societe.com/societe/le-pecheur-de-carro-310427984.html#sGdPqjEovuogx5f0.99
  4. Dictionnaire de la Provence, op. cit., p. 616.
  5. Accord mets/vin sur le site platsnetvins.com

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Marseille (sous la direction de), Dictionnaire de la Provence et de la Côte d'Azur, Éd. Larousse, Paris, 2002. (ISBN 2035751055)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]