Aller au contenu

Plage de la Possession

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Plage de la Possession
Localisation
Coordonnées
Baigné par
Localisation
Description
Type
Plage
Type de sol
Longueur
km
Qualité des eaux
très bonne
Fonctionnement
Propriété
Public accepté
Missions scientifiques
Période d'ouverture
Accès réglementé
Géolocalisation sur la carte : îles Kerguelen
(Voir situation sur carte : îles Kerguelen)

La plage de la Possession est une plage des îles Kerguelen localisée dans l'anse du Gros Ventre à l'extrémité sud de la péninsule Rallier du Baty. Située pratiquement sur le 50e parallèle sud, elle présente la particularité d'être la plage la plus méridionale du territoire français et a été le lieu de la prise de possession des Kerguelen pour le royaume de France le .

Géographie

[modifier | modifier le code]

Longue d'environ 2 000 m et s'étendant en forme d'arc sur toute l'ouverture de l'anse du Gros Ventre, la plage de la Possession est un cordon de sable noir s'intercalant entre l'océan Indien et le pseudo-delta formé par la confluence de plusieurs rivières descendant du massif Rallier du Baty, dont la principale est la rivière des Sables.

La plage, comme tout l'archipel des Kerguelen, est exposée au courant circumpolaire antarctique[1], et en particulier à l'important courant profond d'eau froide à 0°C, découvert en 2010, passant sur le plateau de Kerguelen[2].

La plage doit son nom à la prise de possession des îles de la Désolation, au nom de Louis XV pour le royaume de France, par l'équipage du Gros Ventre – l'un des deux navires menés par Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec lors de la découverte de l'archipel –, qui y débarque en chaloupe La Mouche sous le commandement de l'enseigne de vaisseau Charles du Boisguehenneuc le [3]. La plage prend son nom la même année sur la carte dite « de Saint Allouarn »[4].

Faune et flore

[modifier | modifier le code]

La plage est un lieu d'accueil d'une importante colonie d'Éléphants de mer australs, qui y mettent bas, ainsi que d'Otaries de Kerguelen tandis que les contreforts rocheux qui l'environnent constituent des zones de nidification pour les Grands Labbes, les Sternes, les Pétrels géants et de de Hall et que les zones de souilles en arrière du cordon littoral sableux abritent les colonies des Canards d'Eaton, des Manchots royaux et des Manchots papous[5].

Littérature

[modifier | modifier le code]

En 2015, François Garde et quatre compagnons entreprennent la seconde traversée nord-sud de l'archipel, partant de la baie de l'Oiseau pour aller à la plage de la Possession qu'ils atteignent le  ; cette expédition a fait l'objet d'un livre, Marcher à Kerguelen paru en 2018 dans lequel la plage est largement décrite dans le chapitre dédié[5]. Elle lui suggère par ailleurs la réflexion suivante :

« Néanmoins depuis ce jour de 1772, cette terre est française. Avant Mulhouse, Avignon, Nouméa, Chambéry ou Nice... D'un certain point de vue, que je fais mien aussitôt, la France commence ici et se termine à Dunkerque, et inversement. »

— François Garde[6]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Gaël Hautemulle, « En mission dans le plus grand courant océanique du monde », Le Journal du CNRS, 4 janvier 2021.
  2. Yves Miserey, « Découverte d'un courant marin près des îles Kerguelen », Le Figaro, 24 avril 2010.
  3. Maurice de Brossard, Kerguelen, le découvreur, et ses îles : îles australes, Paris, France-Empire, (lire en ligne), p. 52, 57 et 512
  4. Gracie Delépine, Toponymie des Terres australes, éditions La Documentation française, Paris, 1973, p. 175 et 280, consultable (p. 175) et et (p. 280) sur www.archives-polaires.fr.
  5. a et b François Garde, Marcher à Kerguelen, coll. « Folio » no 6786, éditions Gallimard, 2021 (ISBN 9782072874918), pp. 180-188.
  6. François Garde, Ibid, p. 184.