Pinkerton National Detective Agency

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Pinkerton National Detective Agency
Logo et slogan (« Nous ne dormons jamais ») de la Pinkerton's National Detective Agency.
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaines d'activité
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Personnes clés
Organisation mère
Site web
Des gardes de Pinkerton escortent des briseurs de grève à Buchtel, 1884.

La Pinkerton National Detective Agency (« Agence nationale de détectives Pinkerton »), ou Pinkerton's National Detective Agency, dont les agents sont généralement appelés simplement Pinkertons, est une agence privée américaine de détectives et de sécurité créée par Allan Pinkerton en 1850.

Histoire

En 1861, ils font échouer le complot de Baltimore visant à assassiner Abraham Lincoln[1], nouvellement élu président.

Pendant la guerre de Sécession, les Pinkertons espionnent les Sudistes et se mettent au service d’Abraham Lincoln.

En 1869, l’agence emploie 10 000 agents et fait régner la loi dans un Far West où la police n’existe pratiquement pas. Mais cela ne rapporte pas assez d'argent.

Dès 1877, l'agence se met au service du patronat pour briser le mouvement syndical naissant dans tout le pays. Ses agents sont payés pour infiltrer les syndicats et les usines. Les ouvriers les appelaient « les Pinkerton sanguinaires »[2]. L'agence contribue à éliminer les Molly Maguires — une association secrète de mineurs — dont vingt seront exécutés et des dizaines emprisonnés. L'agence pourrait aussi, lors de la répression de la grève des mineurs de Schuylkill (Pennsylvanie), être impliquée dans les meurtres de trois syndicalistes[3].

Après la mort de leur père, les deux fils d'Allan, Robert et William Pinkerton, poursuivent les activités de l'agence, qui s'illustrera parfois par des opérations peu glorieuses.

Leur implication la plus connue fut le massacre de Haymarket Square à Chicago le . Les Pinkertons s'étaient infiltrés parmi les ouvriers grévistes des usines de Chicago et étaient présents lors de la manifestation du . Après l'affrontement sanglant entre les grévistes et les forces de l'ordre, les Pinkertons ont été accusés par de nombreux ouvriers d'avoir sciemment déclenché l'affrontement. C’est cet événement qui va lancer les journées de grèves internationales du 1er mai[4]. Huit dirigeants syndicaux seront arrêtés, quatre seront pendus et un se suicidera[5]. Ils sont surnommés « les martyrs de Haymarket ».

Grève de Homestead

Des agents Pinkerton après leur reddition pendant la grève de Homestead.

Fort de son succès à Chicago, Pinkerton récidive en 1892 contre les métallos de Pennsylvanie lors de la grève de Homestead. Les ouvriers armés de l’aciérie Homestead font prisonniers 300 Pinkertons qu’ils expulsent de l’usine sous les quolibets.

Avec l’apparition du syndicat révolutionnaire Industrial Workers of the World (IWW), patrons et autorités fédérales font de plus en plus appel aux Pinkertons et aux gangsters, dont le plus connu est Axel Steele, qui sema la terreur dans l’Utah dans les années 1910. Truand notoire, il est nommé shérif adjoint et chargé de briser les grèves en recrutant de la main-d'œuvre d'origine asiatique, en faisant tirer sur les manifestants et en assassinant les dirigeants syndicaux. Ce fut le cas en 1912 à Bingham Canyon dans l'Utah (en), contre le mouvement de la Western Federation of Miners (en), puis l’année suivante contre les mineurs de Salt Lake City, où les mines appartenaient à la hiérarchie mormone[réf. nécessaire].

Quant aux Pinkertons, on les retrouve à l’été 1917 à Butte, dans le Montana, où ils brisent la grève des mineurs de l’Anaconda Copper Company, en lynchant (au sens propre du terme) Frank Little, le chef de file de la grève. Pendant l’entre-deux-guerres, le gouvernement américain promulgue des lois dites « contre le syndicalisme criminel » ; elles permettent l’arrestation de milliers de membres de l’IWW simplement pour diffusion de journaux et de tracts[réf. nécessaire].

L'écrivain et auteur de nouvelles policières Dashiell Hammett a travaillé chez Pinkerton en tant que détective et y a puisé une partie de son inspiration pour ses écrits[6].

En 1999, la Pinkerton agency, qui employait alors 48 000 détectives répartis dans 250 bureaux, est rachetée par le groupe suédois Securitas AB pour la somme de 3 milliards de couronnes (337 millions d'euros)[7].

Dans la culture populaire

  • Dans le jeu vidéo BioShock Infinite (Irrational Games), en 1912, le « héros » incarné par le joueur, Booker Dewitt, est un ancien des Pinkertons qu'il a rejoint après avoir participé au Massacre de Wounded Knee. Il aurait pris part aux infiltrations de syndicat et son passé est décrit comme celui d'un voyou plutôt sanguinaire, donnant aux Pinkertons une image très négative.
  • Dans le roman La Vallée de la peur de Conan Doyle, Sherlock Holmes enquête sur le meurtre d'un certain Douglas, en réalité un ancien des Pinkertons ayant traqué et fait tomber une bande d'assassins qui, lors de leur sortie de prison, ont juré sa perte.
  • Dans la série de livres Les Premières Aventures de Sherlock Holmes, le précepteur de Sherlock, Amyus Crowe est décrit comme ayant fait partie de l'agence Pinkerton et même être demeuré très proche du fondateur.
  • Dans la série Deadwood, le mari d'Alma Garret menace Al Swearengen de faire venir les Pinkertons à Deadwood pour enquêter sur la concession que ce dernier lui a vendu.
  • Lucky Luke contre Pinkerton, Lucky Comics. En fin d'ouvrage, on peut voir une photo de Pinkerton aux côtés de Lincoln.
  • Une série de BD est sortie sous le nom de National détective Pinkerton, qui décrit certains contrats, vrais ou fictifs. Cela permet donc à l'ancienne agence de donner un meilleur point de vue d'elle-même dans le monde d'aujourd'hui.
  • Une série de romans de littérature jeunesse écrits par Michel Honaker mettent en scène l'agence Pinkerton (Flammarion, 2011).
  • Dans la série Ripper Street, le capitaine Homer Jackson est un ancien Pinkerton en cavale à Londres, qui aurait participé aux événements du Haymarket Square à Chicago.
  • Dans la série The Lizzie Borden Chronicles, Charlie Siringo, personnage joué par Cole Hauser (le chasseur de primes Johns dans Pitch Black), est un Pinkerton.
  • Dans la série Penny Dreadful, le père du personnage Ethan Chandler envoie des Pinkertons en Angleterre à sa poursuite pour le ramener aux États-Unis.
  • Dans le jeu Red Dead Redemption 2, ces derniers recherchent la bande de Dutch à Blackwater après leur braquage d'un bateau de transport de fonds.

Compléments

Notes et références

  1. Bruce Catton, La Guerre de Sécession, Payot 1976, rééd.2002, p.65-66
  2. « Bloody Pinkertons ». « Bloody Pinkertons » peut aussi se traduire par « maudits Pinkertons ».
  3. Frank Browning, John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 293-301
  4. Frank Morn, The Eye That Never Sleeps: A History of the Pinkerton National Detective Agency, Bloomington, Indiana University Press, 1982, p. 99.
  5. Une histoire populaire des États-Unis, Howard Zinn.
  6. J. P. Deloux, Filature(s), préface à l'intégrale des nouvelles de Dashiell Hamett, éditions Omnibus, 2011.
  7. Ph. C., « Securitas met la main sur l'américain Pinkerton », Les Échos,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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