Philippe (préfet d’Égypte)

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Philippe
Fonctions
Préfet des vigiles
? –
Préfet d’Égypte

(2 ans)
Biographie
Nom de naissance Cnæus Domitius Philippus
Date de naissance IIe siècle
Date de décès ap.

Philippe d'Alexandrie
Image illustrative de l’article Philippe (préfet d’Égypte)
Philippe (droite) préside le procès d'Eugénie (centre) contre Mélancie (gauche). Sculpture sur une colonne de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, XIIe siècle.
Décès entre 242 et 255 
Rome ou Alexandrie
Nom de naissance Cnæus Domitius Philippus
Nationalité Romain
Activité Préfet d'Egypte, évêque d'Alexandrie
Lieu d'activité Égypte
Vénéré par Église catholique, Église orthodoxe
Fête 24 décembre (orthodoxe) 25 décembre (catholique)
Sujets controversés Historicité des actes sans valeur

Philippe (latin : Cnæus Domitius Philippus) est un haut fonctionnaire romain de l'ordre équestre et préfet d’Égypte de 240 à 242.

La tradition orthodoxe et catholique fait de saint Philippe d'Alexandrie le préfet d’Égypte et le père de la légendaire sainte travestie Eugénie de Rome. Celle-ci se convertit au christianisme et devient moine. Lorsqu'une jeune femme l'accuse de viol, Eugénie est traduite devant Philippe. Révélant son identité féminine, Eugénie est innocenté et toute sa famille se convertie. Philippe abandonne sa charge et est élu évêque d'Alexandrie, avant de mourir martyr avec sa famille des années plus tard.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Dion Cassius (livre 87, chapitre 8) mentionne un chevalier romain macédonien appelé Domitius Antigone, fils d'un dénommé Philippe. Xavier Loriot a avancé qu'il pouvait s'agir de Cnæus Domitius Philippus, donc qu'il serait né en Macédoine. Marta Sordi a soutenu qu'il était lycien, mais les Domitii de la région ne portent pas le prénom Cnæus. Il se pourrait que Philippe ait été apparenté à Ulpien (Domitius Ulpianus) : l'inscription d'une fistula plumbea, retrouvée à Centumcelæ en 1839, se lit C. N. DOMITIAN.NIVLPIANI, c'est-à-dire Cn(aei) Domiti Anni Vlpiani[1].

Une inscription romaine de 241, perdue mais connue par deux copies, mentionne « [Cn(æus) Dom]itius Philippus praef(ectus) uigil(um) » ; elle est postérieure au mariage entre l'empereur romain Gordien III et Tranquilline, auquel Philippe est présent. Philippe est déjà présent en Égypte romaine le , dans une lettre en grec où il est aussi qualifié de stratélate (στρατηλάτης, équivalent de dux) jusqu'en . Le cumule des qualités de préfet et de dux est extraordinaire[1].

L'épithète grec indique que Philippe est un homme de haut rang, appartenant à l'ordre clarissime. En tant que préfet d’Égypte, Philippe commande les troupes, décide des promotions et veille à l'annone des soldats[1].

Légende chrétienne[modifier | modifier le code]

Le premier à parler d'une conversion de Philippe et de sa fille Eugénie au christianisme est Jean Zonaras, moine et historien byzantin du XIIe siècle. Il s'agit d'une invention qui a été reprise jusqu'au XXIe siècle[1]. Au moment où Philippe est censé devenir évêque d'Alexandrie, Héraclas l'est depuis 232 et le restera jusqu'en 248.

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, Jacques de Voragine reprend cette histoire dans La Légende dorée. Convertie au christianisme, Eugénie fuit sa famille païenne en devenant moine sous le prénom Eugène, et choisie comme abbé quelques années plus tard. Les devins disent à Philippe et sa femme que leur enfant disparue était devenue un astre, alors ils ordonnent au peuple d'adorer une statue d'elle. Philippe reçoit la visite de Mélancie, une demoiselle éconduite par Eugène, qui prétend que le moine l'a violée. Eugène révèle qu'il est Eugénie en déchirant sa tunique, ce qui la disculpe. Mélancie et sa servante sont consumées par une flamme venue du ciel. Eugénie convertit toute sa famille et Philippe est élu évêque d'Alexandrie. Ils font beaucoup de conversions à Rome, où ils finissent martyrisés ; Eugénie est décapitée le jour de Noël 256.

Référence[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Loriot.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Xavier Loriot, « Duces et Correctores en Égypte au IIIe siècle de notre ère », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 18, no 1,‎ , p. 101–113 (DOI 10.3406/ccgg.2007.1645, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]