Pauline de Tourzel, comtesse de Béarn

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Pauline de Tourzel, comtesse de Béarn
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Louis François du Bouchet de Sourches (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Conjoint
Alexandre Léon Luce de Galard de Brassac de Béarn (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Pauline de Tourzel, née le 15 octobre 1771 à Paris et décédée le 9 juillet 1839 au château de La Rochebeaucourt, est une noble française, courtisane et mémoriste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Marie Charlotte Pauline du Bouchet de Sourches est née le 15 octobre 1771 à Paris. Elle est la fille de la marquise de Tourzel, Louise-Élisabeth de Croÿ, dernière gouvernante des enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette d'Autriche et de Louis François du Bouchet de Sourches.

Elle se marie en 1797 avec Alexandre Léon Luce de Galard de Brassac de Béarn, marquis de Béarn (1771-1844) et est connue sous le nom de Comtesse de Béarn[1].

Elle a laissé des souvenirs, intitulés Souvenirs de quarante ans, 1789-1830, publiés par son fils unique Louis-Hector de Galard de Brassac de Béarn[1].

Son arrière-petit-fils Henri Amédéé de Broglie épouse l'héritière française Marie Say. Le grand-père paternel de Marie Say, Louis Auguste Say, est le fondateur de la Say Sugar Company (aujourd'hui filiale de Tereos).

La vie à la cour de Louis XVI[modifier | modifier le code]

À la suite de la nomination de sa mère comme gouvernante des enfants de France, Pauline de Tourzel vit intimement avec la famille royale au palais des Tuileries. On dit qu'elle rit de l'humour de la comtesse de Provence, dîne avec la famille royale et apprend le billard par le roi Louis XVI lui-même bien qu'elle ne soit pas officiellement présentée à la cour, au grand dam de Mesdames Tantes, Madame Victoire et Madame Sophie.

Expérience de la Révolution française[modifier | modifier le code]

Les principaux événements[modifier | modifier le code]

Pauline Tourzeul est adorée du dauphin Louis XVII, qui trouve en elle une alternative plus ludique à sa gouvernante, sa mère, la marquise de Tourzel, qu'il surnomme « Madame Sévère ». Tous deux jouent à des jeux sans fin lors de l'assignation à résidence de la famille aux Tuileries. Pauline Tourzeul joue un rôle crucial en persuadant le jeune dauphin de s'habiller en fille lors de la fuite de la famille royale à Varennes, convainquant le jeune garçon timide que tout cela fait partie d'un jeu de soldats. Lors du refuge de la famille royale auprès des députés de l'Assemblée nationale, il pleure et s'inquiète du sort de sa bien-aimée Pauline Tourzel après le massacre des Tuileries, et ne cessant que lorsqu'ils sont réunis au couvent.

Durant son séjour aux Tuileries et plus tard à la Prison du Temple, Pauline Tourzeul développe une amitié intime avec la fille aînée de Marie-Antoinette, Marie Thérèse de France, proche en âge.

Durant la journée du 10 août, parfois surnommée « Seconde Révolution », la famille royale, Louis XVI, Marie-Antoinette d'Autrice, leurs deux enfants, la sœur du roi Elizabeth de France, l'amie proche de la reine la princesse de Lamballe et la mère de Pauline Tourzel s'enfuient en lieu sûr, cherchant refuge auprès du députés de l'Assemblée nationale quelques instants avant la prise des Tuileries par une foule parisienne. La princesse de Tarante propose de s'occuper de Pauline Tourzel. Elle suggére aux dames d'honneur, réunies dans l'une des chambres de la reine, de fermer les fenêtres et d'éclairer la pièce. Lorsque la foule entre dans la salle où sont rassemblées les dames d'honneur, la princesse de Tarente, selon Pauline Tourzel, s'approche d'un des révolutionnaires et lui demande sa protection[2]. Il accepte et l'escorte, elle et Pauline, hors du palais[2]. Suivant cet exemple, le reste des dames d'honneur quittent le palais à peu près de la même manière[3]. La princesse de Tarente et Pauline sont escortées hors du palais par le rebelle, qui les laisse dans la rue ; elles sont ensuite découvertes par une foule qui les emmene en prison, mais le directeur de la prison les laisse libres et la princesse de Tarente emmène Pauline de Tourzel avec elle chez sa grand-mère, après quoi elle peut plus tard rejoindre sa mère[2].

Pauline de Tourzel rejoint sa mère et la famille royale au couvent où l'assemblée les retient le lendemain. Elle accompagne la famille royale lors de son transfert à la prison du Temple où elle dort dans la cuisine avec Élisabeth de France.

Fuite[modifier | modifier le code]

Le 19 août, accompagnée de sa mère, de la marquise de Tourzel et de la princesse de Lamballe, elles sont transférées à la prison de La Force pour y être interrogées. Avant les massacres de septembre, un Anglais non identifié aide Pauline de Tourzel à s'évader de la prison ; elle est bientôt rejointe par sa mère, qui échappe également aux massacres, bien que leur codétenue, la princesse de Lamballe, soit tuée.

Leur sauveteur, Monsieur Hardi, leur conseille de quitter Paris, car Pauline de Tourzel s'est évadée illégalement de prison et risque d'être arrêtée. Elles partent à la campagne, où elles vivent incognito à Vincennes et dans la propriété de son fils à Abondant, près de Dreux[2].

Pauline de Tourzel continue de rendre visite à Marie Thérèse de France tout au long de sa détention à la Prison du Temple et continue de lui écrire pendant son exil après son départ de France en 1795, lui envoyant une fleur de la tombe de ses parents.

L'après révolution[modifier | modifier le code]

Pauline de Tourzel et son mari, en raison de leurs sympathies pour la famille Bourbon, ne sont pas bien considérés par l'empereur Napoléon et leurs correspondances sont surveillées par la police secrète.

Pauline de Tourzel et Marie Thérèse de France sont réunies le 29 avril 1814 au château de Compiègne après la Restauration des Bourbons. Elle devient dame d'honneur de celle-ci et l'accompagne sur les tombes de ses parents. Elle l'accompagne aussi dans son voyage à travers la France, dans des provinces comme Bordeaux, mais elles sont finalement séparées le 3 août 1830 à la suite de l'abdication de Charles X.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Cléry, Jean Baptiste Cant Hanet. A Journal of the Terror : récit des événements survenus au Temple pendant l'emprisonnement de Louis XVI, par M. Cléry, valet de chambre du Roi (Londres : Folio Society, 1955)
  • Fraser, Antonia. Marie Antoinette : Le Voyage (Londres : Phoenix, 2006)
  • Nagel, Suzanne. Marie Thérèse : Le destin de la fille de Marie-Antoinette (Londres : Bloomsbury, 2008)
  • Marie-France Brive : Les Femmes et la Révolution française. L'effet 89. Université de Toulouse-Le Mirail. Centre de promotion de la recherche scientifique. Colloque international . Presses Universitaires du Mirail, 1989.

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pauline de Tourzel » (voir la liste des auteurs).
  1. a et b Vicomte Albert Révérend, Titres anoblissements et pairies de la Restauration 1814-1830, tome deuxième, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd 1974, pp. 420-422
  2. a b c et d Memoirs of the Dutchess de Tourzel, governess to the children of France during the years 1789, 1790, 1791, 1792, 1793 and 1795, 1886
  3. Madame Campan, Memoirs of the Court of Marie Antoinette, Queen of France, Project Gutenberg

Liens[modifier | modifier le code]