Palais épiscopal de Caen

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Palais épiscopal de Caen
Présentation
Destination initiale
Évêché de Bayeux
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
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Le palais épiscopal de Caen est une ancienne résidence des évêques de Bayeux située à Caen dans le quartier Saint-Jean.

Situation[modifier | modifier le code]

Le palais était situé dans le quartier Saint-Jean. Il était accessible depuis le no 50 rue Neuve-Saint-Jean par une allée menant à une cour encadrée par quelques bâtiments aboutissant à un bâtiment central. Un grand jardin s'étendait jusqu'à la rue de l'Engannerie.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le siège du diocèse de Bayeux était le palais épiscopal de Bayeux. Après l'essor de la ville de Caen, qui devient la plus grande ville du diocèse, les évêques s'y font également construire une résidence. L'hôtel d'Odon, rue aux Namps - face à l'université, est mentionné dès le XIe siècle dans le cartulaire de l’abbaye Saint-Martin de Troarn. L'hôtel est vendu en 1460[1].

Au début du XIVe siècle, Philippe le Bel fait construire une chapelle dédiée à saint Louis à l’emplacement de l’ancien couvent des saccites, fondé dans les années 1260 et supprimé dès 1275[2]. Nicolas du Boscq fait reconstruire l'hôtel en 1408[1]. Quelques décennies plus tard, Nicolas Habart fait agrandir le palais[2].

Les évêques résidaient régulièrement dans le palais et s'en servaient pour certaines cérémonies. La cérémonie au cours de laquelle l'évêque de Bayeux, chancelier de l'université de Caen, conférait le grade universitaire se déroulait dans le palais[3]. Autre exemple : sur les 44 collations conférées en 1693-1694 par l'évêque dans son diocèse mais hors de la cité épiscopale, 24 se tiennent dans le palais épiscopal de Caen[4].

En 1607, le roi écrit à la ville pour qu'elle trouve un lieu où établir la Compagnie de Jésus. Le palais des évêques est envisagé, mais les jésuites s'installent finalement au collège du Mont[1].

De 1631 à 1673, François de Nesmond fait restaurer l'hôtel à grand frais[5], mais quelques vestiges des bâtiments du XIVe siècle demeurent[6].

De 1731 à 1753, Paul d'Albert de Luynes accueille dans son palais les séances de académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen placée sous sa protection[7].

Dans les années 1850, l'ancien palais sert de résidence au général commandant le Calvados[8]. En , les sœurs du couvent de la Charité rachètent à la municipalité l’ancien palais, contigu à leur établissement, pour le transformer en pensionnat[9].

Comme le reste du couvent de la Charité, ce palais est détruit en 1944 pendant la bataille de Caen.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Gervais de La Rue, Essais historiques sur la ville de Caen et son arrondissement, vol. 1, Caen, Poisson, (lire en ligne).
  2. a et b Pierre-Daniel Huet, Les origines de la Ville de Caen, (lire en ligne)
  3. Amédée de Bourmont, « Fondation de l'Université de Caen et son organisation au XVe siècle », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, Caen, Le Blanc-Hardel, t. XII,‎ , p. 375.
  4. Ludovic Balavoine, « Entre la cour et le palais : le temps de présence des évêques normands dans leur diocèse », Annales de Normandie, vol. 53, nos 53-3,‎ , p. 225-40 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Louis Gosselin, « L'île Saint-Jean » dans Le mois à Caen, octobre 1967, no 58, pp. 6–21
  6. Guides Joanne, Caen et les bains de mer de Lion à Port-en-Bessin, p. 7
  7. Site de l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen
  8. Arthur-Richard Rouxelin de Formigny de La Londe, Documents inédits pour servir à l'histoire de l'ancienne Académie royale des Belles-Lettres de Caen, Caen, (lire en ligne), p. 93.
  9. Guillaume-Stanislas Trébutien, Caen, précis de son histoire, ses monuments, son commerce et ses environs, 1847, 1855 et 1865, Caen, A. Hardel, in-18, réimp. Brionne, le Portulan, Manoir de Saint-Pierre-de-Salerne, 1970, p. 173-174

Articles connexes[modifier | modifier le code]