Ouandérou

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Macaca silenus, Macaque à queue de lion

Macaca silenus
Description de cette image, également commentée ci-après
Ouandérou photographié de face.
Classification MSW
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Ordre Primates
Sous-ordre Haplorrhini
Infra-ordre Simiiformes
Micro-ordre Catarrhini
Super-famille Cercopithecoidea
Famille Cercopithecidae
Sous-famille Cercopithecinae
Genre Macaca

Espèce

Macaca silenus
(Linnaeus, 1758)

Synonymes

  • Macaca vetulus (Erxleben, 1777)
  • Macaca albibarbatus (Kerr, 1792)
  • Macaca ferox (Shaw, 1792)
  • Macaca veter (Audebert, 1798)

Statut de conservation UICN

( EN )
EN C2a(i) : En danger

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 01/07/1975

Le macaque à queue de lion'[1], aussi appelé ouandérou ou silène (Macaca silenus), est une espèce de macaques arboricoles du sud-ouest de l'Inde[2].

C'est une espèce endémique des forêts pluviales des montagnes des Ghâts occidentaux, longeant le Deccan, un vaste plateau de l'Inde, s'étendant sur la majeure partie de l'Inde centrale et méridionale.

Description[modifier | modifier le code]

Macaque ouandérou

Le macaque à queue de lion possède une fourrure noire ainsi qu'une crinière grisâtre caractéristique, unique chez les primates. Sa queue robuste se termine par une frange touffue de longs poils noirs, eux aussi atypiques. Son museau est allongé et glabre, et ses mâchoires sont pourvues de longues canines. Ses yeux sont de couleur ambre[3].

Le petit naît avec une fourrure douce, presque duveteuse. Il a la peau claire et est dépourvu de crinière ; il ne développera les caractéristiques physiques de ses parents que deux mois après sa naissance[3].

Les macaques à queue de lion sont les plus petits des macaques. Leur longueur va de 40 à 61 cm sans la queue, qui mesure entre 25 et 35 cm. Leur poids varie beaucoup selon leur sexe, les mâles pesant entre 5 et 10 kg et les femelles entre 3 et 6 kg. Leur espérance de vie dans la nature est d'une vingtaine d'années, celle-ci pouvant dépasser les 35 ans en captivité[3].

Écologie et comportement[modifier | modifier le code]

Organisation sociale[modifier | modifier le code]

Les macaques à queue de lion vivent en groupes sociaux de 18 individus en moyenne. En habitat non perturbé, la taille des groupes peut varier de 7 à 40 membres tandis que dans les fragments forestiers des monts Anamalai, les groupes peuvent atteindre 65 individus. Dans les forêts préservées, les groupes comprennent généralement un seul mâle adulte et un mâle sub-adulte pour 6 à 7 femelles adultes, les autres membres étant des jeunes. En revanche, les groupes vivant dans des forêts morcelées peuvent compter jusqu'à 4 mâles adultes.[réf. nécessaire]

Reproduction[modifier | modifier le code]

La reproduction du macaque à queue de lion est saisonnière avec deux pics de naissances. Un pic majeur de janvier à avril ( 70 % des naissances) et un pic mineur de septembre à décembre ( 19 % des naissances). Ce profil bimodal s'observe aussi bien dans les massifs forestiers comprenant plusieurs groupes que dans les zones où l'habitat forestier est très fragmenté. On n'observe plus cette saisonnalité des naissances chez les individus captifs dans les zoos européens. La disponibilité des ressources, notamment due au régime de mousson joue vraisemblablement un rôle majeur dans la détermination de ce processus en milieu naturel.[réf. nécessaire]

Habitat[modifier | modifier le code]

Habitat type de l'Ouandérou, une forêt de montagne, non loin de Valparai (District de Coimbatore, Tamil Nadu).

Le macaque à queue de lion ne se rencontre à l'état sauvage qu'au sud-ouest de l'Inde, en bordure du plateau du Deccan, dans les collines et les montagnes des Ghâts Occidentaux qui s'étendent de l'État du Karnataka à celui du Tamil Nadu en passant par le Kerala. Il y fréquente les forêts décidues sèches tropicales et subtropicales, mais vit surtout dans la canopée des forêts tropicales humides, jusqu'à 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui le rend difficile à observer.[réf. nécessaire]

Histoire évolutive[modifier | modifier le code]

Le macaque à queue de lion, comme le macaque berbère, est considéré comme une forme ancestrale de tous les macaques d'Asie. Il est le descendant le plus basal du premier macaque à avoir atteint le sous-continent indien, Macaca paleoindica, il y a presque 5 millions d'années. Cet ancêtre, dont des fossiles ont été trouvés dans les monts Siwaliks, a probablement gagné ensuite l'Asie du Sud-Est.

Les changements géoclimatiques survenus durant le Pléistocène, notamment les glaciations et le climat de mousson, ont conduit à l'isolement de la souche ancestrale dans les Ghâts occidentaux, tandis que la souche sud-est asiatique a subi des épisodes de spéciation répétés engendrant la majorité des espèces existantes. Le macaque à queue de lion est donc le descendant de cette souche isolée dans les Ghâts et n'a qu'un lien de parenté éloigné avec les autres espèces de macaques qui ont par la suite recolonisé l'Inde comme le macaque à bonnet et le macaque rhésus.

Menaces et conservation[modifier | modifier le code]

Dans la nature[modifier | modifier le code]

Femelle avec son petit.

Le macaque à queue de lion a été mentionné sur la liste des 25 espèces de primates les plus menacées au monde de 2010. Aujourd'hui, l'espèce n'est plus sur cette liste des 25 primates les plus menacés de la planète : avec la compilation des données recueillies par les organismes internationaux, il a été déterminé que les gouvernements locaux du sud de l'Inde avaient agi positivement dans la conservation et la protection de l'espèce.

De 1977 à 1980, les préoccupations du public sur l'état de « en danger d'extinction » du macaque à queue de lion était devenu le point focal de « Save Silent Valley », féroce débat sur l'environnement de l'Inde de la décennie. De 1993 à 1996, quatorze soldats sont allés observer dans le parc national de Silent Valley, Kerala, rapportant qu'il s’agissait sans doute d'un des habitats les plus viables et intacts pour l'espèce[4].

Une évaluation de 2003 de l'UICN signale 3 000-3 500 spécimens de l'espèce dispersés sur plusieurs zones dans le Kerala[5]. Le macaque à queue de lion se classe parmi les primates les plus rares et les plus menacées. Leur espèce est devenue de plus en plus isolée et fragmentée par la propagation de l'agriculture, notamment la culture du thé, du café, du teck et de la quinquina, la construction de réservoirs d'eau pour l'irrigation et la production d'électricité et les établissements humains pour soutenir ces activités. La destruction de leur habitat et l'évitement de la proximité humaine ont conduit à la diminution drastique de leur population. Les accidents sur les routes sont également un facteur de mortalité important.

En 2004, une seule population auto-durable des trente-deux groupes de macaques à queue-de-lion recensée vit et se reproduit à Sirsi-Honnavara, Karnataka, la population la plus septentrionale de l'espèce[6].

Un recensement local mené dans le district de Theni du Tamil Nadu, conclu en 2007, estime leur nombre à environ 250 : chiffre qui est considéré comme encourageant car jusque-là aucun macaque à queue-de-lion avait été signalé dans ce territoire spécifique[7].

En captivité[modifier | modifier le code]

Les zoos participent à des programmes de reproduction spécifiques, et les autorités locales du Sud de l'Inde ont établi des mesures visant à protéger la faune locale. Il existe une quinzaine de parcs nationaux et de réserves naturelles dans les États où le macaque à queue de lion est présent. Aujourd'hui, plus de 400 zoos dans le monde accueillent cette espèce. L'association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) la suit dans les 45 zoos européens où elle est élevée.

Beaucoup de zoos participent à des programmes de reproduction qui aident à assurer la survie de cette espèce (notamment la ménagerie du jardin des plantes à Paris). On ne rencontre pas moins de 338 spécimens de ces macaques vivant dans les zoos[8]. Aujourd'hui, l'espèce n'est plus sur la liste des 25 espèces de primates les plus menacés dans le monde. Avec la compilation des données recueillies par les organismes internationaux, il a été déterminé que les gouvernements locaux du sud de l'Inde avaient agi positivement dans la conservation et la protection de l'espèce.

Population captive[modifier | modifier le code]

La Ménagerie du Jardin des plantes de Paris détient au moins sept spécimens de Macaca silenus, 1 mâle adulte reproducteur et 3 femelles chacune ayant eu un jeune en 2014 (les 22 et 23 septembre 2014 et le 12 octobre 2014). Ils sont facilement observables lors de la promenade de la ménagerie[9].

Le Zoo de Leipzig, le zoo de Chester, zoo de Bristol et le ZooParc de Beauval détiennent également des macaques ouandérou.[réf. souhaitée]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Annexes au Journal officiel de l'Union européenne du 18 décembre 2000 : Lire en ligne
  2. Aire de répartition du ouanderou
  3. a b et c Collectif, Histoire naturelle, Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Macaque à queue de lion page 542
  4. Ramachandran, K. K.; Joseph, Gigi, K., « Distribution and demography of diurnal primates in Silent Valley National Park and adjacent areas, Kerala, India », Journal of the Bombay Natural History Society, vol. 98, no 2,‎ , p. 191–196 (lire en ligne)
  5. Molur S, D Brandon-Jones, W Dittus, A. Eudey, A. Kumar, M. Singh, M.M. Feeroz, M. Chalise, P. Priya & S. Walker (2003). Status of South Asian Primates: Conservation Assessment and Management Plan (C.A.M.P.) Workshop Report, 2003. Zoo Outreach Organization/CBSG-South Asia, Coimbatore.
  6. Singh Mewa and Kaumanns Werner, « Distribution and Abundance of Primates in Rain Forests of the Western Ghats, Karnataka, India and the Conservation of Macaca silenus », International Journal of Primatology, vol. 25, no 5,‎ , abstract (DOI 10.1023/B:IJOP.0000043348.06255.7f, lire en ligne)
  7. « Article-Nilgiri Tahr, lion-tailed macaque sighted in Theni district », The Hindu, Chennai, Inde,‎ (lire en ligne)
  8. « World Association of Zoos and Aquariums (WAZA), Virtual Zoo »
  9. Muséum National d'Histoire Naturelle / Ménagerie / Zoo du jardin des plantes, « Macaque à queue de lion », sur mnhn.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sharma AK, Singh M, Kaumanns W, Krebs E, Singh M, Kumar MA & Kumara HN, 2006. Birth Patterns in Wild and Captive Lion-Tailed Macaques (Macaca silenus). International Journal of Primatology 27 : 1429-1439.
  • Krishna BA, Singh M & Singh M, 2006. Population dynamics of a group of lion-tailed macaques (Macaca silenus) inhabiting a rainforest fragment in the Western Ghats, India. Folia Primatologica 77 : 377-386.
  • Singh M, Krishna BA & Singh M, 2006. Dominance hierarchy and social grooming in female lion-tailed macaques (Macaca silenus) in the Western Ghats, India. Journal of Biosciences 31 : 369-377.
  • Kumara HN & Singh M, 2004. Distribution and Abundance of Primates in Rain Forests of the Western Ghats, Karnataka, India and the Conservation of Macaca silenus. International Journal of Primatology 25 : 1001-1018.
  • Singh M, Singh M, Kumar MA, Kumara HN, Sharma AK & Kaumanns W, 2002. Distribution, population structure, and conservation of lion-tailed macaques (Macaca silenus) in the Anaimalai Hills, Western Ghats, India. American Journal of Primatology 57 : 91-102.
  • Singh M, Kumara HN, Kumar MA & Sharma AK, 2001. Behavioural responses of lion-tailed macaques (Macaca silenus) to a changing habitat in a tropical rain forest fragment in the Western Ghats, India. Folia Primatologica 72 : 278-291.
  • Kurup GU & Kumar A, 1993. Time budget and activity patterns of the lion-tailed macaque (Macaca silenus). International Journal of Primatology 14 : 27-39.
  • Hohmann GM & Herzog MO, 1985. Vocal communication in lion-tailed macaques (Macaca silenus). Folia Primatologica 45 : 148-178.

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Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]