Orangisme (Luxembourg)
L'Orangisme luxembourgeois était le nom donné un mouvement idéologique et politique du XIXe siècle au Grand-Duché de Luxembourg.
Il prônait des actions et des valeurs favorables à l'union personnelle qui liait le territoire au Royaume uni des Pays-Bas puis aux Pays-Bas, après l'indépendance de la Belgique de 1830.
Le terme d'« orangisme » fait référence à la maison d'Orange-Nassau et à sa couleur traditionnelle (l'orange), dont les trois premiers souverains luxembourgeois étaient issus et partageaient à la fois le titre de grand-duc de Luxembourg et de roi des Pays-Bas, situation qui exista de 1815 à 1890 puis donna naissance au Luxembourg sous sa forme actuelle.
Histoire
[modifier | modifier le code]Composé de nombreuses personnalités, principalement de la bourgeoisie, mais aussi de la noblesse et même du clergé catholique romain, les orangistes luxembourgeois étaient des libéraux modérés ou libéraux-conservateurs et légèrement anticléricaux (le joséphisme de la fin de l'Ancien Régime avait laissé des traces). Au départ, ils étaient favorables au maintien du statut autonome du Grand-Duché, qui avait d'ailleurs rang d'État au sein de la Confédération germanique, et, surtout pendant la révolution belge, s'opposaient à sa fusion avec le nouvel État belge. Au bout du compte, en 1839, la partie occidentale du Grand-Duché (l'actuelle province de Luxembourg) fut rattachée à la Belgique, tandis que la partie orientale demeurait indépendante. Jusqu'en 1890, les chefs de la Maison d'Orange étaient rois des Pays-Bas et grands-ducs de Luxembourg, mais à la mort du roi grand-duc Guillaume III en 1890, la princesse Wilhelmine ne put lui succéder au Luxembourg car la constitution luxembourgeoise interdisait à une femme d'accéder au trône (loi dite "salique"); conformément au pacte de famille existant alors entre les deux branches de la maison de Nassau, c'est donc le ci-devant duc régnant de Nassau, Adolphe, qui, allié à l'Autriche, avait perdu son trône à la suite de la guerre austro-prussienne de 1866, qui succéda au souverain défunt au grand-duché. Ainsi se termina l'union personnelle entre le royaume des Pays-Bas et le grand-duché de Luxembourg.
Le journal du mouvement orangiste était le Journal de la Ville et du Pays de Luxembourg[1].
Membres
[modifier | modifier le code]Le mouvement est dirigé par Gaspard-Théodore-Ignace de la Fontaine et compta parmi ses membres les plus notables :
- Jean-Georges et Jean-Jacques Willmar
- Auguste et Victor, barons de Tornaco
- Frédéric (nl) et Félix, barons de Blochausen
- Charles-Gérard Eyschen (père du premier ministre Paul Eyschen)
- François-Xavier Wurth-Paquet (juriste et historien)
- Antoine, Jean-Pierre et Ferdinand Pescatore
- Jean Ulveling
- Henri Vannérus
- Collart, maître de forges et propriétaire notamment du château de Fischbach
- Willibrord Macher
- Mathieu-Lambert Schrobilgen (journaliste)
- Jean-Pierre Maeysz (prêtre catholique)
- Michel-Nicolas Muller (prêtre catholique et professeur à l'Athénée de Luxembourg)
- Valentin Trausch (prêtre catholique)[1]
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Orangism (Luxembourg) » (voir la liste des auteurs).
- (de) Tatsachen aus der Geschichte des Luxemburger Landes, by: P. J. Muller (1968), p. 221.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Albert Calmes, Histoire contemporaine du Grand-Duché de Luxembourg, vol. III : La restauration de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas (l'ére Hassenpflug) 1839-1840, L'Édition universelle, .
- Louis-Augustin Reyphins, Les mémoires d'un orangiste, L. A. Reyphins, ex-président de la Seconde Chambre des Etats généraux, 1835, Académie royale de Belgique, Commission royale d'histoire, , 288 p..