Next Generation Air Dominance

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Next Generation Air Dominance (NGAD) est un programme lancé par l'United States Air Force (USAF) en 2015 pour développer un chasseur de supériorité aérienne de 6e génération destiné à remplacer le F-22 Raptor à l'horizon 2030. Il s'agit de l'un des programmes d'avions de chasse de sixième génération en développement dans plusieurs pays du monde.

Ce programme ne consiste pas simplement à remplacer un aéronef par un autre mais par un système de systèmes. En effet, le NGAD devra être au centre d'une famille de systèmes incluant aussi bien des avions pilotés que des drones ailiers. Il devra également être communiquant avec tous les autres systèmes (avions, satellites, radars aéroportés ou terrestres, navires...) tel que prévu dans le programme Joint All-Domain Command and Control 2 (JDAC2) (en)[1].

Appel d'offres[modifier | modifier le code]

L'USAF a notifié son appel d'offres de manière confidentielle aux principaux avionneurs le 18 mai 2023[2]. Ils prévoient d'accorder le contrat courant 2024. Un démonstrateur a effectué son premier vol en 2020. Cependant, aucune information plus précise n'a fuité à ce sujet, si ce n'est que plusieurs records auraient été battus. Une réflexion porte sur la possibilité de proposer deux variantes selon le théâtre d'opérations prévu. Une version a plus long rayon d'action et plus de capacité d'emport pour la région Pacifique et une version plus légère pour l'Europe. Cet appel d'offres ne concerne pas les "ailiers collaboratifs autonomes" mais seulement la plateforme pilotée. Northrop Grumman a annoncé le 27 juillet 2023 qu'il ne sera pas candidat à ce programme[3]. Seuls Boeing et Lockheed Martin restent en course. Le contrat porterait sur 200 exemplaires pour l'USAF. Il devrait être accompagné dans un appel d'offres séparé par un millier de drones collaboratifs.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Bien que confidentiel dans le détail, l'USAF exige les caractéristiques suivantes:

  • une haute capacité destructive
  • une capacité avancée de survie
  • une grande interopérabilité et capacité à intégrer de nouvelles technologies
  • des capacités d'attaque au sol [4]
  • un logiciel au standard open architecture afin de maintenir un haut niveau de compétition entre les entreprises durant la durée de vie de l'appareil mais aussi d'en réduire les coûts de maintenance.
  • le tout dans un environnement opérationnel très contesté qui semble marquer la fin de la doctrine de supériorité aérienne absolue comme celle recherchée lors de l'opération desert storm par exemple.

Budget[modifier | modifier le code]

Le coût unitaire n'est pas encore fixé mais serait de plusieurs centaines de millions de dollar. Pour rappel, le coût unitaire d'un F-22 est de $80 millions. Toutefois, cet appareil est prévu pour être accompagné par ses drones ailiers qui, selon les vœux de Frank Kendall, ne devront pas excéder la moitié du prix d'un NGAD, soit plus que le prix d'un F-35[5]. Un budget de $2 milliard a été demandé par l'USAF au Congrès pour 2024. $16 milliards de plus sont prévus pour les 5 années suivantes[4].

Développement[modifier | modifier le code]

Selon Frank Kendall, l'actuel secrétaire général de l'USAF, le concept devra s'affranchir des phases de démonstrations et d'expérimentations non essentiels afin de tenir les délais d'entrée en service en 2030.

Will Roper le secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique avait déjà indiqué en 2020, que selon la Digital Century Series initiative[6], qui repose sur la digitalisation de la conception et de la réalisation des nouveaux aéronefs, l'USAF doit pouvoir renouveler beaucoup plus rapidement sa flotte d'avions de combat plutôt que de dépenser d'importants budgets pour accompagner le vieillissement des flottes existantes[7]. Actuellement, l'USAF dépense 70% de son budget pour entretenir sa flotte. Dorénavant, elle veut dépenser ces 70% pour des matériels novateurs qui auraient des cycles de vie d'une quinzaine d'années.

John Venable[8] et Heather Penney, deux anciens pilotes de chasse experts, se montrent sceptiques sur la possibilité de tenir des délais aussi courts pour un programme aussi ambitieux[9]. D'autant plus que son intégration dans la famille de système promet d'être complexe et de demander beaucoup d'expérimentations.

Propulsion[modifier | modifier le code]

Le NGAD sera propulsé par le Next Generation Adaptive Propulsion (NGAP)[10], c'est-à-dire un réacteur à cycle adaptatif[11]. Ce type de réacteur devra être plus économique, avec une gestion thermique largement améliorée et une poussée supérieure de 10%.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://crsreports.congress.gov/product/pdf/IF/IF11493
  2. (en) Stephen Losey, « US Air Force plans to award Next Generation Air Dominance deal in 2024 », sur Defense News, (consulté le )
  3. (en) Stephen Losey, « Northrop Grumman won’t bid on Air Force’s NGAD fighter », sur Defense News, (consulté le )
  4. a et b Laurent Lagneau, « L'US Air Force sélectionnera le constructeur de son avion de combat de 6e génération en 2024 », sur Zone Militaire, (consulté le )
  5. (en) Stephen Losey, « Future NGAD fighter jets could cost ‘hundreds of millions’ apiece », sur Defense News, (consulté le )
  6. (en-US) John Tirpak, « Air Force Focused on First NGAD as 'Digital Century Series' Costs More to Design », sur Air & Space Forces Magazine, (consulté le )
  7. « L'US Air Force a fait voler le démontrateur d'un nouvel avion de combat développé en secret », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  8. « John Venable bio »
  9. (en) Stephen Losey, « US Air Force eyes NGAD deliveries by 2030. Can it be done? », sur Defense News, (consulté le )
  10. (en) Stephen Losey, « US Air Force picks five companies to prototype next-gen engines », sur Defense News, (consulté le )
  11. Thomas Burgel, « Le XA100, un réacteur nouvelle génération révolutionnaire pour les jets du futur », sur korii., (consulté le )