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NRP Dão

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NRP Dão
illustration de NRP Dão

Type destroyer
Classe classe Douro
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Marine portugaise
Constructeur Arsenal de la Marine de Lisbonne
Fabrication acier
Lancement 30 juillet 1934
Commission 5 janvier 1935
Statut radié le 29 novembre 1960
Équipage
Équipage 147
Caractéristiques techniques
Longueur 98,5 m
Maître-bau 9,4 m
Tirant d'eau 3,4 m
Déplacement 1239 tonnes
À pleine charge 1588 tonnes
Propulsion
Puissance 33000 ch (25000 kW)
Vitesse 36 nœuds (67 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
  • 4 canons simples de 120 mm
  • 3 canons AA simples de 40 mm
  • 2 affûts quadruples de tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm)
  • 2 lance-grenades et 12 grenades
  • 20 mines
Rayon d'action 5400 milles marins (10000 km) à 15 noeuds (28 km/h)
Carrière
Pavillon Portugal
Indicatif D 331

Le NRP Dão est l’un des cinq destroyers de classe Douro construits pour la marine portugaise dans les années 1930. Il est resté en service jusqu’en 1960, après avoir été réaménagé et réarmé à plusieurs reprises et avoir participé à une tentative de coup d'État en 1936.

Le constructeur britannique Yarrows a conçu le navire sur la base du prototype de destroyer Ambuscade, construit pour la Royal Navy en 1926[1].

Les navires de la classe Douro mesuraient 98,45 m de longueur hors tout, avec un maître-bau de 9,45 m et un tirant d'eau de 3,35 m. Ils avaient un déplacement de 1239 tonnes à charge standard et 1588 tonnes à pleine charge[2].

Les navires étaient propulsés par deux turbines à vapeur à engrenages Parsons-Curtis, chacune entraînant un arbre d'hélice en utilisant la vapeur fournie par trois chaudières Yarrow. Les turbines, d’une puissance nominale de 33000 chevaux-vapeur (25000 kW), étaient conçues pour atteindre une vitesse maximale de 36 nœuds (67 km/h). Les destroyers transportaient suffisamment de mazout pour atteindre une autonomie de 5400 milles marins (10000 km;) à 15 nœuds (28 km/h)[2],[3].

L’armement était similaire à celui des destroyers contemporains de la Royal Navy, avec quatre canons Vickers-Armstrong Mk G de 4,7 pouces (120 mm) et trois canons antiaériens Mk VIII de 2 livres (40 mm). Les navires emportaient deux affûts de quatre tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm), tandis que leur armement anti-sous-marins se composait de deux lanceurs de charges de profondeur et 12 grenades anti-sous-marines. Les navires pouvaient transporter jusqu’à 20 mines. Leur effectif était de 147 officiers et hommes du rang[2].

Le 18 janvier 1933, un cinquième destroyer de la classe fut commandé à l'Arsenal de la Marine de Lisbonne, avec des machines à construire par Yarrow[4]. Le dictateur portugais António de Oliveira Salazar a prononcé un discours pour commémorer le début des travaux, en remerciant le ministre de la Marine d’avoir choisi de donner à cette unité le nom du fleuve qui traverse sa ville[5]. Le NRP Dão a été lancé le 30 juillet 1934 et mis en service le 5 janvier 1935[6].

Mutinerie de 1936

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Le 9 septembre 1936, les équipages de l’aviso NRP Afonso de Albuquerque et du NRP Dão se mutinent alors que les navires sont au mouillage dans le port de Lisbonne. Opposés au soutien apporté par la dictature de Salazar aux rebelles nationalistes contre le gouvernement républicain dans la guerre civile espagnole, les marins ont enfermé leurs officiers et ont déclaré leur solidarité avec la République espagnole. Alors que les navires quittaient l’estuaire du Tage, ils ont été attaqués par les batteries des forts. Le Afonso de Albuquerque et le Dão ont reçu des coups au but et se sont échoués[7]. Certains marins ont été tués en tentant de fuir, mais la plupart des marins ont été arrêtés et envoyés dans la colonie pénitentiaire de Tarrafal, au Cap-Vert portugais. Après la fin de la mutinerie, le gouvernement a affirmé que les marins tentaient de partir pour l’Espagne afin d’aider la République espagnole[8].

Notes et références

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  1. Roberts 1980, p. 397.
  2. a b et c Whitley 1988, pp. 221-222.
  3. (en) « Portuguese Navy: Keels of Two Destroyers Laid », The Straits Times,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  4. Whitley 1988, p. 222.
  5. De Meneses 2013, p. 179
  6. Whitley 1988, p. 221.
  7. « PORTUGUESE MUTINY. WHY IT FAILED. Uncensored Despatch. », The Sydney Morning Herald,‎ , p. 17 (lire en ligne).
  8. James Maxwell Anderson, The History of Portugal, p. 146

Bibliographie

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  • (en) Filipe Ribeiro De Meneses, Salazar: A Political Biography, Enigma Books, (ISBN 978-1929631988).
  • (en) Frank G. Griffith, « Cover Photo and Miscellaneous comments », Warship International, vol. XXV, no 2,‎ , p. 116 (ISSN 0043-0374).
  • (en) Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships 1922–1946, New York, Mayflower Books, (ISBN 0-8317-0303-2), p. 396-398.
  • (en) Stephen Chumbley, Conway's All the World's Fighting Ships 1947-1995, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-132-7), p. 317-322.
  • (en) Michael J. Whitley, Destroyers of World War Two: An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-326-1).
  • (en) Jane's Fighting Ships 1938, p. 398.