Mirza Kazem-Bek

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Mirza Kazem-Bek
Mirza Kazem-Bek
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Mirzə Məhəmməd Əli Kazım bəyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activités
Enfants
Nikolay Kazem-Bek (d)
Olga Baratynskaya (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Ievgueni Baratynski (co-beau-père)
Nikolay Baratynsky (d) (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université impériale de Kazan (d)
Université d'État de Saint-PétersbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Distinctions

Mirza Kazem-Bek (en cyrillique: Казем-Бек) ou, sous son nom russisé, Alexandre Kassimovitch Kazembek (russe : Алекса́ндр Каси́мович Казембе́к (, Rasht, Perse, Saint-Pétersbourg, Empire russe), né Mouhammad Ali Kazim-bey (Azeri: Məhəmməd Əli Kazımbəy), est un célèbre orientaliste, historien et philologue d'origine azérie[1].

Un professeur d'université atypique[modifier | modifier le code]

Fils d’un notable azéri de Perse vivant dans les marches russes, qui fut réintégré puis disgracié à Astrakhan, il fréquente des chrétiens presbytériens et se convertit. Les autorités russes veulent éviter qu’il ne passe en Angleterre, avec les connaissances qu'il possède sur la Perse, et l’envoient donc à la garnison d’Omsk pour enseigner les langues orientales aux cadets. Cependant, en chemin, il est accueilli et embauché à l'université de Kazan où il devient professeur de turco-tatar au sein de l'école orientaliste de Kazan, inaugurant la tradition orientaliste à Kazan et en Russie alors seulement balbutiante.

Instructeur, puis professeur adjoint[2] en 1830, puis en 1837 professeur ordinaire (ordinarnyi), il prend en 1845 la chaire d’arabe et de persan en succédant à l'Allemand Erdmann. Bon professeur, il apprend le russe et se rend populaire. Tolstoï est brièvement son élève mais se montre plus intéressé par les bordels et les jeux de cartes ; Nicolas Ilminsky profite plus de son savoir. Doyen de l'université, il est peu à peu reconnu par les sociétés orientalistes de Londres, Paris, Berlin, ou de Boston.

Il joue en plus un rôle de conciliateur dans les différends avec les minorités, et se voit traité de renégat par les Tatars, et à l'inverse de propagandiste islamiste par les conservateurs. Il a un avis mesuré sur l’islam. Selon lui, la décadence du christianisme en Orient a suscité une quête spirituelle qui s’est accomplie avec Mahomet, dont les dons poétiques, charismatiques (sa mémoire, sa réserve, etc.), l’incitation au raid de brigandage justifié par la loi (djihad), l'ont entouré d'un halo « surnaturel ». Il dénonce le fanatisme de l’islam, mais aussi celui de la Saint-Barthélemy, il loue les Lumières comme le fruit de Florence et de l’Andalousie, gommant la différence fondamentale entre orient et occident : « En soi, l’Islam est incapable d’une opposition aux Lumières. Celle-ci est le fait d’une caste cléricale, et de l’ignorance »[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Œuvres de Mirza Kazem-Bek[modifier | modifier le code]

Ses études sont centrées sur les textes orientaux :

  • 1832, Les Sept Planètes, ou l’Histoire des Khans de Crimée, traduite du turc
  • 1839, Grammaire turque, traduite en allemand en 1848, qui devient une référence jusqu'au XXe siècle.
  • 1841, Mukhtasar al-wiqaya, traduit de l’arabe, manuel de jurisprudence important, assez positif sur la loi islamique. On envoie directement l’article d’introduction au Journal asiatique de Paris, plutôt qu’à la censure du Ministère de l’Éducation nationale.
  • Écrits sur la résistance anti-russe au Daghestan
  • Écrits sur le Babisme (secte réformiste persane)
  • Projet inachevé d'un Coran avec les concordances.
  • 1843, « Observations sur un chapitre inconnu du Coran publié par M. Garcin du Tassy », in Journal Asiatique, .

Bibliographie sur Kazem-Bek[modifier | modifier le code]

  • (en) David Schimmelpenninck van der Oye, « Mirza Kazem-Bek and the Kazan School of Russian Orientology », in Comparative Studies of South Asia, Africa and the Middle East (2008) 28 (3): pp. 443-458

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) David Schimmelpenninck van der Oye, Russian Orientalism: Asia in the Russian Mind from Peter the Great to the Emigration, Yale University Press, 2010, 312 pages.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Robert P. Geraci, Window on the East: National and Imperial Identities in Late Tsarist Russia, Cornell University Press, 2001, 310 pages. (ISBN 0-8014-3422-X), 9780801434228
  2. adjunct, prononcé ad'iounkt en russe
  3. Kazem-Bek, Bab et les Babis, p. 66

Liens externes[modifier | modifier le code]