Mecca Cola
Mecca-Cola est un cola alternatif, produit phare de la Mecca-Cola World Company. Le nom de cette marque contient la transcription en alphabet latin du nom arabe مكة المكرمة (Makkah al-Mukarramah, ou Mecca) de La Mecque, ville sainte de l'islam.
En 2005, Mecca-Cola est vendu dans une quarantaine de pays. Sa gamme de boissons compte, outre le soda classique, un soda diet (allégé en sucre), et des boissons gazeuses à la pomme, au citron et à l'orange.
Origine
[modifier | modifier le code]Mecca Cola est lancé le par l'homme d'affaires franco-tunisien Tawfik Mathlouthi. Cette entreprise française annonce son intention de reverser une partie du bénéfice à des associations humanitaires travaillant notamment dans les Territoires occupés par Israël. Le créateur avait été inspiré par un produit iranien semblable, le Zam Zam Cola, qui avait déjà réussi en Arabie saoudite et au Bahreïn. En l'absence d'une réponse favorable de la firme iranienne pour un contrat de distribution de leur boisson, Tawfik Mathlouthi décida de lancer sa propre marque[réf. nécessaire]. Le Mecca Cola a, à son tour, inspiré la création du Qibla Cola au Royaume-Uni, et de Arab Cola et Muslim Up en France.
Distribution
[modifier | modifier le code]Bien que le produit ait été créé en France, la compagnie est actuellement basée à Dubaï, dans les Émirats arabes unis, depuis octobre 2003[1]. Juridiquement, Mecca Cola est une marque française. Les bouteilles sont directement importées de France, dans leur conditionnement d'origine, avec légendes en français, en arabe et en anglais.
Aujourd'hui, Mecca Cola est distribué dans soixante pays [réf. nécessaire] et il s'en est vendu 20 millions[réf. nécessaire] de litres en France en 2003. Il est vendu au Moyen-Orient, en Europe, en Asie et en Afrique, et à moindre échelle en Amérique et en Océanie. Il n'est que très peu distribué par les enseignes de la grande distribution française. En Israël, c'est un industriel de la ville de Taïbé, au nord de Tel Aviv, Makdad Idriss, qui distribue la boisson et la commercialise dans les localités arabes “d'Israël[2]. Il s'est lui aussi engagé à reverser 20 % des profits à des œuvres caritatives[3].
En , Mecca Cola annonce le rachat de l'usine des eaux de Spontin (Belgique) et compte y lancer quatre lignes de production[4]. Elle renonce toutefois à ce rachat quelques mois plus tard faute d'avoir rassemblé les fonds nécessaires[5].
En 2012, la Cour suprême fédérale des Émirats arabes unis a décidé que « Mecca Cola » ne pouvait être enregistré comme nom de marque : une loi en effet interdit dans les marques déposées les connotations religieuses[6].
Un dirigeant qui insiste sur l'engagement pro-palestinien
[modifier | modifier le code]Un principe politique de la société réside dans son engagement à distribuer 10 % du bénéfice de ses ventes à des projets palestiniens strictement humanitaires tels que des écoles, et 10 % à des organismes caritatifs des pays dans lesquels la boisson est vendue. Au total, selon lui, 20 % des bénéfices sont reversés. En particulier, l'entreprise dit chercher à soutenir « des associations qui œuvrent pour la paix dans le monde et qui soutiennent le peuple palestinien dans sa lutte légitime pour son indépendance »[7]. Ce positionnement activiste est affiché dans le slogan de la compagnie, qui apparaît sur tous ses produits : « Ne buvez plus idiot, buvez engagé ! »[8].
Mecca Cola était la boisson officielle et le sponsor du sommet d'octobre 2003 de l'Organisation de la conférence islamique qui s'est tenue en Malaisie.
Tawfik Mathlouthi se décrit comme « profondément antisioniste » sans être « antijuif »[9]. Il a également déclaré : « Il est logique pour moi de vendre le produit dans l'entité sioniste et en Amérique. Je veux secouer la conscience des Juifs à propos du criminel de guerre Sharon et de son administration »[2].
Polémique autour du fondateur, Tawfik Mathlouthi
[modifier | modifier le code]Tawfik Mathlouthi a été condamné devant le tribunal correctionnel de Paris en 2004 pour « travail dissimulé » et « usage abusif de l'appellation fondation » à la suite de la création de Mecca Cola[10].
Interdit en Tunisie, Mecca Cola doit aussi fermer sa filiale au Maroc sur « fond de détournements de fonds et d'opacité des comptes »[11]. Claude Askolovitch, dans l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur du , décrit Mecca Cola comme « un clone de Coca inventé par un agitateur affairiste, Tawfik Mathlouthi, qui touille les passions antijuives et la haine anti-israélienne »[12].
En 2002, le site officiel de la marque mentionnait que 10 % des bénéfices nets des ventes de la boisson du même nom sont reversés « à des associations européennes... telles que Médecins sans frontières ». Médecins sans frontières publie alors un communiqué en date du niant avoir conclu un accord avec la fondation Mecca Cola et demandant que cette mention soit supprimée[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Rachida El Azzouzi, « Mecca-Cola, le soda pro-palestinien qui a défié l’Amérique », sur Mediapart (consulté le )
- Le Cola islamique bientôt en vente en Israël, Associated Press, Jérusalem, .
- « Mecca-Cola fait son incursion - Jeune Afrique.com », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
- « Mecca Cola s’offre les sources de Spontin », sur lesoir.be via Wikiwix (consulté le ).
- « Mecca Cola ne débarquera finalement pas à Spontin », sur RTBF Info, (consulté le ).
- 'Mecca' banned for use as brand name by top courts, National UAE, .
- Association Mecca-Cola - Site de Mecca-Cola
- Rachida El Azzouzi, « Mecca-Cola, le soda pro-palestinien qui a défié l’Amérique », sur Mediapart, (consulté le ).
- Le Parisien, Vincent Mongaillard, 16.04.2004
- « SOCIAL Le patron de Mecca Cola coupable de travail dissimulé », La Dernière Heure/Les Sports, (lire en ligne, consulté le ).
- Al Alam; .
- Claude Askolovitch, http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p1996/articles/a90429-.html?xtmc=meccacola&xtcr=5,
- Démenti de Médecins sans Frontières