Margery Perham

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Dame Margery Freda Perham, née le et morte le , est une historienne et universitaire britannique, spécialiste des affaires africaines. Elle est connue pour ses prises de position en faveur de la décolonisation britannique dans les années 1950 et 1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle naît à Bury, Lancashire, et fait ses études à la St Anne's School, Abbots Bromley, puis elle obtient une bourse pour St Hugh's College à Oxford[1]. Elle obtient son diplôme d'Oxford avec mention très bien en 1917 et la même année, elle devient assistante en histoire à l'université de Sheffield[2]. En 1922, à la suite d'une maladie nerveuse, elle prend un congé d'un an qu'elle passe au Somaliland avec la famille de sa sœur Ethel, et commence à s'intéresser aux colonies africaines britanniques[3].

En 1924, elle devient tutrice puis fellow en histoire moderne et en philosophie, politique et économie au St Hugh's College[3]. En 1929, elle bénéficie d'une bourse du Rhodes Trust, qui lui permet de réaliser plusieurs voyages d'études, notamment aux États-Unis, dans les Îles du Pacifique, en Australie et en Nouvelle-Zélande, et en Afrique subsaharienne[4]. En 1932, elle obtient une bourse Rockefeller pour ses voyages et ses études en Afrique de l'Est et au Soudan[2].

Elle publie Native Administration in Nigeria (1937) et African Discovery (1942, avec Jack Simmons), et de 1935 à 1939 est chargée de recherche en administration coloniale à Oxford[2]. En 1939, elle participe à la création du Nuffield College et y est nommée fellow, devenant la première femme à occuper cette position[4]. Elle est également nommée lectrice dans l'administration coloniale, un poste qu'elle occupe jusqu'en 1948. Son enseignement à cette époque est presque entièrement consacré aux cours pour les fonctionnaires coloniaux, mais plus tard, elle a joué un rôle dans le développement des universités pour les nouveaux dirigeants et experts africains, et a aidé à l'initiation du Oxford Colonial Records Project. Ses livres, rapports et documents ont servi de base à l'Oxford Institute of Colonial Studies, dont elle est directrice de 1945 à 1948[1].

Elle publie une biographie de Frederick Lugard en deux volumes, en 1956 et 1960, et quatre volumes de ses journaux intimes (1959-1963)[4].

En 1961, elle est conférencière Reith, première femme invitée[5], ses conférences étant publiées sous l'intitulé The Colonial Reckoning[4]. L'historien Kenneth O. Morgan estime que ces conférences ont façonné les vues du Parti travailliste sur la décolonisation[6].

Elle meurt en 1982, ses archives sont conservées à la Rhodes House Library, un colloque scientifique est organisé à cette occasion en juillet 1989[7].

Controverses sur la guerre du Biafra[modifier | modifier le code]

En 1968, elle est fortement critiquée lorsqu'elle soutient la cause du Biafra dans la guerre civile. Après une visite au Nigeria, elle s'est rétractée publiquement à la radio et à la télévision[4]. Elle publie un article intitulé Reflections on the Nigerian civil war[8].

Publications[modifier | modifier le code]

  • The Colonial Reckoning : The End of Imperial Rule in Africa in the Light of British Experience, Praeger, , 203 p. (ISBN 0837190169).
  • Colonial sequence, 1949 to 1969 : A chronological commentary upon British colonial policy in Africa, Methuen, , 377 p. (ISBN 0416149308).
  • The government of Ethiopia, Northwestern University Press, .
  • avec J. Simmons, African discovery : An anthology of exploration, Faber and Faber, .
  • Lugard : The Years of Adventures, Collins, .
  • Native Administration in Nigeria, OUP, .
  • African apprenticeship : An autobiographical journey in southern Africa, Africana Pub, (ISBN 0841901694).
  • Major Dane's garden, Rex Collins, coll. « The Colonial novel library », , 367 p. (ISBN 0901720100).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bodleian Library of Commonwealth & African Studies at Rhodes House
  2. a b c et d Perham, Dame Margery', Who Was Who, A & C Black, 1920–2008; online edn, Oxford University Press, Dec 2007.
  3. a et b The Times, 22 February 1982, page 10.
  4. a b c d et e Patricia M. Pugh, « Perham, Dame Margery Freda (1895–1982) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne).
  5. « The Reith Lectures — Margery Perham: The Colonial Reckoning: 1961 », sur bbc.co.uk, (consulté le ).
  6. Kenneth O. Morgan, « Imperialists at Bay: British Labour and Decolonization », Journal of Imperial and Commonwealth History, vol. 27, no 2,‎ , p. 239 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Margery Perham and British Rule in Africa, The Journal of Imperial and Commonwealth History, vol.19, n°3, 1991 [1].
  8. Margery Perham, « Reflections on the Nigerian Civil War », International Affairs, vol. 46, no 2,‎ , p. 231-246 (lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b Patricia Pugh, « Margery Freda Perham 1895—1982 », Proceedings of the British Academy, The British Academy, vol. 111,‎ , p. 617-33 (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Book of Members, 1780–2010: Chapter P », American Academy of Arts and Sciences (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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