Marches de la mort (Shoah)

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Mémorial à Krailling pour commémorer une "marche de la mort" depuis le camp de concentration de Dachau.

Les marches de la mort eurent lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsque les Alliés se rapprochaient des camps de concentration et d'extermination allemands. Les SS firent évacuer les occupants, en majorité juifs, de ces camps, dont Neuengamme et Auschwitz, afin de poursuivre le processus de concentration en Allemagne et le dissimuler aux yeux des Alliés. Les prisonniers, juifs ou non, déjà affaiblis par le travail, les privations ou les maladies risquaient la mort au cours de ces marches de transfert d'un camp vers un autre. Les camps situés en Autriche furent également concernés par ces déplacements de prisonniers effectués sous la conduite des gardiens. Les camps autrichiens retenaient des prisonniers de diverses nationalités, principalement réquisitionnés dans le cadre du Service du travail obligatoire.

Le , civils allemands de Wallern/Volary, (région des Sudètes) obligés par la 5ème division d'infanterie américaine (Troisième armée) de regarder les cadavres exhumés de 30 femmes juives mortes de faim ou assassinées puis enterrées dans une fosse commune à Volary par les SS lors d'une marche de la mort de 500 km à travers la Tchécoslovaquie, aux derniers jours de la guerre près de la ville. Ces corps seront placés dans des cercueils individuels par les civils allemands puis enterrés correctement au cimetière de Volary.
Aujourd'hui, le cimetière de Volary où sont enterrées les victimes locales de cette marche de la mort.

Auschwitz vers Loslau (Wodzisław Śląski)

Plusieurs dizaines de milliers de déportés moururent dans la marche de la mort d'Auschwitz à Loslau soit 56 kilomètres, endurée par des détenus épuisés, affamés, dans un froid glacial.

Monowitz-Buna vers Buchenwald

Buna est liquidé le à l'approche de l'Armée rouge. À 18h00 la cloche sonne et l'ensemble du camp est disposé en rangs par blocs et seuls les internés du Krankenbau (K.B. ou infirmerie) sont exemptés. Ils resteront aux camps jusqu'à sa libération 9 jours plus tard le [1],[2]. Les blocs se mirent en marche un à la suite de l'autre et puis sous les vents d'hiver la cadence augmenta jusqu'à atteindre l'allure d'une course. Grandement affaiblis par les conditions de vie, la famine et les maladies beaucoup de détenus ne parviennent pas à suivre le rythme et sont exécutés immédiatement à bout portant par les gardes SS. Ils parcourent ainsi 70km avant le premier arrêt pour rejoindre ensuite le camp de Gleiwitz[2]. Trois jours s'écoulent avant que les prisonniers soient déportés par train vers Buchenwald dans des wagons à bestiaux sans toit et sans nourriture en plein hiver. Le convoi est particulièrement meurtrier et Elie Wiesel estime que son wagon comptait environ 100 personnes au départ pour seulement 12 survivants à l’arrivée. Lors de leur passage dans les villages, certains Allemands s'amusent à jeter du pain au convoi pour assister à la compétition féroce entre prisonniers pour la nourriture[2]. Plusieurs meurent ainsi. Arrivés au camp ils y restent jusqu'à la fuite des SS le et sa libération quelques heures plus tard par l'armée américaine.

Chelm et Hrubieszow vers Sokal et Belz

Lublin vers Biala Podlaska et Parczew

Belz vers Hrubieszow

Stutthof vers Lauenburg

Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les femmes survivantes furent emmenées dans une marche de la mort vers Sachsenhausen-Oranienburg[3].

Dachau vers la frontière autrichienne

Fichier:Marche de la mort depuis Dachau vers Wolfratshausen (entre le 26 et le 30 avril 1945).jpg
Photographie clandestine prise par un civil allemand de prisonniers du camp de concentration de Dachau lors d'une marche de la mort vers Wolfratshausen, 26-30 avril 1945

Galerie

Notes et références

  1. Primo Levi, Si c'est un homme
  2. a b et c Elie Wiesel, La Nuit
  3. Damian Karaszewski (2013), Obóz Bromberg-Ost (Aussenarbeitslager Bromberg-Ost). Firtel bydgoski.

Bibliographie

  • Daniel Blatman, Les Marches de la mort. La dernière étape du Génocide nazi, été 1944-printemps 1945, traduit par Nicolas Weill, publié avec le concours de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Fayard, Paris, 2009, (ISBN 221363551X)
  • Saul Friedländer, Les Années d'extermination. L'Allemagne nazie et les Juifs. 1939-1945, Seuil, collection L'Univers Historique, Paris, 2008, (ISBN 978-2-02-020282-4).

Voir aussi