Manuel Sanchis Guarner

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Manuel Sanchis Guarner
Effets personnels de Manuel Sanchis Guarner.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
ValenceVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Manuel Sanchis i GuarnerVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Prix du Valencien de l'année (d) ()
Prix d'honneur des lettres catalanes ()Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Manuel Sanchis Guarner
Signature
Vue de la sépulture.

Manuel Sanchis Guarner, né à Valence le et mort le , est un philologue, historien et écrivain espagnol de langue catalane.

Biographie[modifier | modifier le code]

Orphelin de père et de mère à respectivement 4 et 12 ans, il est ensuite élevé par son oncle José Sanchís Sivera, archéologue valencianiste. Il était également neveu du poète et érudit valencien Lluís Guarner. Après l'obtention du baccalauréat il obtient une licence en droit à l'université de Valence. Pendant ses études, il est l'un des fondateurs de la Fédération universitaire scolaire de Valence en 1928 et d'Acció Cultural Valenciana (1930). Il se spécialise plus tard en phonétique et dialectologie à l'université de Madrid. Lors de cette étape madrilène, il est disciple des pères de la linguistique espagnole Ramón Menéndez Pidal et Tomás Navarro, et du grand hispaniste Américo Castro au Centre d'études historiques[1] et est l'un des contributeurs à l’Atlas linguistique de la péninsule ibérique[2].

Il participe à la guerre civile espagnole dans les rangs des loyalistes républicains. Il en subira des représailles durant le franquisme, en passant par le camp de concentration de prisonniers politiques de Salamanque, puis sera emprisonné à Madrid de 1939 à 1943[3]. Il reste exilé à Majorque entre 1943 et 1959, période au cours de laquelle il collabore avec Francesc de Borja Moll dans l'élaboration du Diccionari català-valencià-balear (Dictionnaire catalan-valencien-baléare)[4],[1]. En 1959 il rentre à Valence en tant que professeur de français à l'Institut San Vicente Ferrer jusqu'à ce que, en 1960, il soit nommé professeur à l'université de Valence. Au début des années 1960 il intègre l'Institut d'Estudis Catalans et il est exclu de la société culturelle Lo Rat Penat pour sa défense de l'unité de la langue. En 1966 il intègre la Real Academia de la Historia.

Durant la transition démocratique espagnole, il est, comme Joan Fuster, cibles d'attaque de l'extrême droite locale[5]. En 1978 un paquet bombe est déposé à son domicile[6]. Les auteurs n'ont pas été arrêtés mais l'attentat fut revendiqué par le Grup d'Accio Valencianista dans le numéro d' de sa revue Som, les faits étant alors prescrits[7].

Son fils, lui aussi nommé Manuel Sanchis Guarner est membre du Consell Valencià de Cultura de la Généralité valencienne.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur d'une œuvre vaste, qui s'étend depuis des études de linguistique, de littérature, d'histoire, d'ethnographie et de culture populaire, centrées sur le Pays valencien mais aussi sur le reste de l'ancienne Couronne d'Aragon et la péninsule Ibérique.

Parmi ses principales œuvres on peut citer La llengua dels valencians, publiée en 1933 et qui a fait l'objet de multiples rééditions ; la Gramàtica valenciana ("grammaire valencienne") de 1950, Els pobles valencians parlen els uns dels altres ou Aproximació a la història de la llengua catalana (1980). Il a également collaboré à des œuvres capitales comme le Diccionari català-valencià-balear déjà cité, ou Història del País Valencià. En 1974 il reçoit le Prix d'honneur des lettres catalanes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Viadel 2012, p. 380.
  2. Cortés 2011.
  3. (es) Ignacio Zafra, Un siglo de Sanchis Guarner, El País, 10/09/2011.
  4. (es) Ignacio Zafra, « Un siglo de Sanchis Guarner », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  5. Viadel 2012, p. 381.
  6. (es) Jaime Millas, « Un paquete con pólvora y metralla contra el lingüista Sanchís Guarner », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  7. (ca) Francesc Viadel, « No mos fareu catalans » : Història inacabada del blaverisme, Valence, Universitat de València, , 2e éd., 455 p. (ISBN 978-84-370-7414-6), p. 292

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ca) Antoni Ferrando et Santi Cortés, Manuel Sanchis Guarner. Context, paraula, record, Valence, Universitat de València, , 366 p. (ISBN 9788437067421)
  • (ca) Santi Cortés, Manuel Sanchis Guarner (1911-1981): una vida per al diàleg, Universitat de València, (ISBN 978-84-8415-413-6)
  • (es) Santi Cortés, La historia interna del Atlas Lingüístico de la Península Ibérica (ALPI), Universitat de València, (ISBN 978-84-370-8476-3)
  • (ca) Francesc Pérez Moragon, Manuel Sanchis Guarner: el compromís cívic d’un filòleg, Universitat de València, (ISBN 978-84-370-3459-1)
  • (es) Juan Luis Sancho Lluna, Los orígenes históricos del anticatalanismo de la transición valenciana (1976-1982) - Tradición, resistencia y reacción (thèse d’histoire moderne et contemporaine), Valence, Universitat de València, (lire en ligne)
  • (es) Juan Luis Sancho Lluna, Anticatalanismo y transición política: Los orígenes del conflicto valenciano (1976-1982), Publicacions de la Universitat de València, , 272 p. (ISBN 978-8491346920)
  • (ca) Francesc Viadel, Valencianisme : L’aportació positiva, Valence, PUV, , 453 p. (ISBN 978-84-370-8820-4), p. 380-381

Liens externes[modifier | modifier le code]