Mahamat Saleh Haroun
Naissance |
Abéché Tchad |
---|---|
Nationalité | Tchadienne |
Films notables |
Daratt Un homme qui crie Une saison en France |
Mahamat Saleh Haroun est un réalisateur tchadien né en 1961 à Abéché et qui vit en France depuis 1982.
Biographie
Mahamat Saleh Haroun fait des études de cinéma à Paris au Conservatoire libre du cinéma français, il se forme au journalisme à l'IUT de Bordeaux puis travaille pour plusieurs quotidiens régionaux en France. En 1991, il réalise son premier court-métrage Tan Koul, mais c'est son second film Maral Tanié réalisé en 1994 qui le fait connaître[1]. Ce film raconte l'histoire du mariage forcé de la jeune Halimé avec un homme d'une cinquantaine d'années. Contrainte par ses parents au mariage, la jeune femme se refuse à son mari.
Mahamat Saleh Haroun réalise son premier long-métrage, Bye Bye Africa, en 1999. Il est le premier réalisateur tchadien de l'histoire. En 2001, il réalise Letter from New york City, un court-métrage qui obtient la même année le Prix de la meilleure vidéo au 11e Festival du cinéma africain de Milan. Le second long métrage, Abouna, en 2002, a remporté le prix de la meilleure image au FESPACO.
Le cinéaste tourne ensuite un documentaire, Kalala. Ce film est le portait intime d'Hissein Djibrine[2], un proche de Haroun décédé en 2003 du sida. Hissein Djibrine avait produit les deux premiers longs-métrages du cinéaste, et Haroun est profondément touché par cette disparition[3].
En 2007, Mahamat Saleh Haroun réalise Daratt l'histoire du jeune Akim, 16 ans qui quitte son village pour N'Djamena dans le but de venger son père. Il retrouve rapidement l'assassin, un ancien criminel de guerre et se fait embaucher comme apprenti dans sa boulangerie. Mais face à cet homme Akim éprouve des sentiments qu'il n'a jamais connus. Ce film remporte l'étalon de bronze de Yennenga, ainsi que le Prix de la meilleure image au Fespaco[4]. En 2008, Mahamat Saleh Haroun reçoit le titre de chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Son quatrième long-métrage réalisé en 2010 s'intitule Un homme qui crie. Le film est sélectionné en compétition officielle lors du Festival de Cannes et remporte le Prix du Jury. Ce long-métrage raconte l'histoire tragique d'un homme et de son fils que la guerre civile au Tchad va séparer. Adam a une soixantaine d'années, ancien champion de natation et maître nageur dans la piscine d'un grand hôtel, il risque de perdre son poste, que la nouvelle direction de l'hôtel veut donner à son fils. Les rebelles sont aux portes de N'Djamena et Adam perd tous ses repères. Mahamat Saleh Haroun filme un climat de guerre qu'il connaît bien, puisqu'en 1980 il avait du fuir au Cameroun, grièvement blessé lors du conflit tchado-libyen[5]. Pour ce film, Mahamat Saleh Haroun reçoit le prix Robert-Bresson à la Mostra de Venise ce prix récompense les cinéastes ayant une œuvre « significative par sa sincérité et son intensité en faveur de la recherche du sens spirituel de notre vie ».
L'année suivante, il est membre du jury des longs métrages présidé par Robert De Niro lors du Festival de Cannes 2011. En 2012, il est nommé Président du 28e Festival international du film d'amour de Mons. Présidence qu'il décide de quitter juste après les délibérations finales afin de montrer son désaccord avec les autres membres du jury.
Lors du 66e Festival de Cannes en 2013, son film Grigris est présenté en sélection officielle[6]. Au Tchad, la guerre qui était en toile de fond de tous les films du cinéaste est maintenant terminée. À travers le portrait croisé d'un jeune danseur handicapé et d'une prostituée qui rêve de devenir mannequin, Mahamat Saleh Haroun s'attache à montrer la jeunesse d'un pays en pleine reconstruction[7].
En 2016, il est à nouveau à Cannes pour présenter son film de témoignages Hissein Habré, une tragédie tchadienne qui donne la parole aux victimes du régime d'Hissène Habré, président de la république du Tchad de 1982 à 1990.
Mahamat Saleh Haroun a été ministre du développement touristique de la culture et de l'artisanat du Tchad du au [8]. Le mois du livre et de la lecture est à mettre à son actif. Tout le mois du novembre est dédié à la lecture. [9]Il a écrit son premier roman intitulé "Djibril ou les ombres portées" publié en 2017 chez Gallimard[10].
Filmographie
Longs métrages
- 1999 : Bye Bye Africa (documentaire)
- 2002 : Abouna
- 2006 : Daratt
- 2008 : Sexe, Gombo et beurre salé[11]
- 2010 : Un homme qui crie[5]
- 2013 : Grigris[12]
- 2016 : Hissein Habré, une tragédie tchadienne (documentaire)
- 2017 : Une saison en France
Courts métrages
- 1994 : Maral Tanié[13]
- 1995 : Bord' Africa (documentaire)
- 1995 : Goï-Goï
- 1997 : Sotigui Kouyaté, un griot moderne (documentaire)[14]
- 1997 : B 400
- 2001 : Letter from New york City
- 2005 : Kalala (documentaire)[3]
Récompenses
- 1999 : Bye Bye Africa Prix du Meilleur Premier film à la Mostra de Venise
- 2006 : Daratt Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise
- 2007 : Daratt Étalon de bronze de Yennenga et Prix de la meilleure photo au FESPACO
- 2010 : Un homme qui crie Prix du Jury au Festival de Cannes[15]
- 2010 : Un homme qui crie Prix Robert-Bresson à la Mostra de Venise (décerné par l'Église catholique)[16].
Annexes
Bibliographie
- (en) Roy Armes, « Mahamat Saleh Haroun, Chad », in African filmmaking : north and south of the Sahara, Indiana university press, Bloomington, Indianapolis, 2006, p. 158-166 (ISBN 978-0-253-21898-8)
- Roy Armes, Dictionnaire des cinéastes africains de long métrage (traduit de l'anglais par Marie-Cécile Wouters), ATM, Karthala, Paris, 2008, 402 p. (ISBN 978-2-84586-958-5)
- Renaud de Rochebrune, « Mahamat-Saleh, réalisateur tchadien », Jeune Afrique, no 2575, du 16 au , p. 18-19
Articles connexes
Notes et références
- « Biographie de Mahamat-Saleh Haroun », sur Africultures (consulté le )
- « Kalala Hissein Djibrine - IMDb » (consulté le )
- « Kalala » (consulté le )
- 'AlloCine' /, « Daratt », sur AlloCiné (consulté le )
- « Festival de Cannes - Un homme qui crie » (consulté le )
- « Mahamat-Saleh Haroun: «En Afrique, la jeunesse est toujours à la marge» », sur rfi.fr (consulté le )
- « « Grigris » de Mahamat Saleh Haroun » (consulté le )
- « Tchad : passation de pouvoir au ministère de la Jeunesse, de la Culture et du Sport », Radio France international, (lire en ligne)
- « Novembre, mois de célébration du livre et de la lecture au Tchad », sur Tchadinfos.com, (consulté le )
- « Le premier roman de Mahamat-Saleh Haroun », RFI, (lire en ligne, consulté le )
- « Sexe, gombo et beurre salé » (consulté le )
- Jacques Mandelbaum, « "Grigris" : l'Afrique, battante, boitante et esseulée », sur Le Monde, (consulté le )
- « Fiche film : Maral Tanié », sur Africultures (consulté le )
- « Sotigui Kouyaté, a modern griot (1995) - IMDb » (consulté le )
- « Festival de Cannes - Du 15 au 26 mai 2013 » (consulté le )
- (fr) (en) « Un réalisateur tchadien primé à la Mostra de Venise », Radio Vatican, (consulté le )
Liens externes
- « Mahamat Saleh Haroun » (présentation), sur l'Internet Movie Database
- Bio-filmographie (Africultures)
- « Mahamat Saleh Haroun: «La pensée a déserté le cinéma africain» », sur Slate Afrique (consulté le )
- « Un cinéaste au fond des yeux (40) : Mahamat-Saleh Haroun - Cinéma - Télérama.fr » (consulté le )