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Madeleine Cavalier

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Madeleine Cavalier, aussi connue en Italie sous son surnom de signorina francese, née le , est une archéologue et chercheuse française du CNRS. Lors de sa longue carrière, elle s'intéresse principalement aux îles Éoliennes, qu'elle fouille amplement.

Avec Luigi Bernabò Brea, un très proche collaborateur qui est un temps son époux, elle est à l'origine de la fondation du musée archéologique éolien de Lipari.

Elle naît le à Vacquières, dans l'Hérault[1]. Elle n'obtient pas son baccalauréat, mais cela ne l'empêche pas de poursuivre des études à l'université de Montpellier, sans obtenir de diplôme[1],[2]. Elle dirige ensuite les fouilles de Milazzo en 1951-1952[1]. Cette même année, elle devient secrétaire générale de la section française de l'Institut international des études ligures[3].

Puis, elle est embauchée comme attachée de recherche au CNRS et entreprend, avec l'aide de l'École française d'Athènes et l'Institut français du Liban, une série de fouilles à Chypre, en Grèce, au Liban et en Turquie[1]. Elle fouille Lemnos, entre autres[4].

Le fruit de ses recherches de cette période en Grèce se concentre sur les relations entretenues entre les cultures préhistoriques en Grèce et dans les îles éoliennes[5],[6] et est exposé dans un article datant de 1960[7]. Ces îles sont en réalité le sujet d'étude privilégié de Madeleine Cavalier, et elle y consacre une grande partie de sa production scientifique[5]. Elle y découvre par exemple, à travers l'analyse des amphores et des ateliers exhumés, que l'île de Lipari tire sa prospérité économique de sa production d'alun, qui est ensuite stocké dans des amphores pour être vendu et transporté[8]. Il s'agit d'un des seuls produits non-alimentaires qui est transporté par amphores[8]. Ses travaux sont aussi importants pour comprendre les aspects linguistiques particuliers des îles éoliennes, à la fois vis-à-vis du grec comme du latin[9].

Elle épouse son collègue Luigi Bernabò Brea pendant une saison, mais le mariage ne dure pas[10],[11]. Cependant, les deux continuent à être des collaborateurs proches sur le plan professionnel jusqu'à la mort de Luigi Bernabo Brea[10],[11].

L'ouverture du CNRS après 1968 lui permet d'entrer au sein de l'institution même sans diplôme ou baccalauréat, et elle en gravit les échelons peu à peu[2]. Elle fouille San Vincenzo sur l'île de Stromboli en 1980-1981[12].

En Italie, elle obtient le surnom de signorina francese parmi la population italienne, ce qui signifie 'la demoiselle française' lors de ses recherches sur le terrain[11]. Ses recherches n'y sont cependant pas limitées, en 2009, par exemple, elle publie Les petites mains, un ouvrage consacré à ses ancêtres dans la ville de Vacquières[13].

En 1985, elle reçoit la médaille d'argent du CNRS pour ses recherches et son travail universitaire[14]. Elle devient ensuite commandeur de l'Ordre du mérite de la République italienne le [15] avant d'être récompensée de l'Ordre des Arts et des Lettres en 2007[1],[16].

Elle co-fonde aussi le musée archéologique éolien de Lipari avec Luigi Bernabò Brea[5],[17],[18].

Postérité

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En 2003, Pierre Vidal-Naquet revient sur sa figure, et la crédite comme ayant été une « femme extraordinaire », la mettant en relation avec sa propre vocation d'historien[2]. En 2018, un ouvrage en son honneur est publié et comporte des contributions de nombreux chercheurs, y compris Maria Bernabò Brea ou Massimo Cultraro[19],[20].

Publications

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Monographies

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  • Madeleine Cavalier, « Les cultures préhistoriques des îles éoliennes et leur rapport avec le monde égéen », Bulletin de Correspondance Hellénique, vol. 84, no 1,‎ , p. 319-346 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Madeleine Cavalier, « La grotte de Zinzulusa et la stratigraphie de Lipari », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 72,‎ , p. 7-34 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • (it) Madeleine Cavalier et Lucia Vagnetti, « Frammenti di ceramica «matt-painted» policroma da Filicudi », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 95, no 1,‎ , p. 335-344 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • (it) Madeleine Cavalier et Luigi Bernabò Brea, « Lipari (Isola) », Bibliografia topografica della colonizzazione greca in Italia e nelle Isole Tirreniche, vol. 9,‎ , p. 81-185 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • (it) Madeleine Cavalier, « La fondazione della Lipara Cnidia », Publications de l'École Française de Rome, vol. 251,‎ , p. 293-302 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Madeleine Cavalier, « Panarea », Bibliografia topografica della colonizzazione greca in Italia e nelle Isole Tirreniche, vol. 13,‎ , p. 321-329 (lire en ligne Accès libre [PDF])

Décorations

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Références

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  1. a b c d et e « Luigi Bernabò Brea - Madeleine Cavalier », sur www.luigibernabobrea.it (consulté le )
  2. a b et c Pierre Vidal-Naquet, « Pourquoi et comment je suis devenu historien », Esprit (1940-), no 297 (8/9),‎ , p. 56–75 (ISSN 0014-0759, lire en ligne, consulté le )
  3. « Séance du 25 octobre 1951 », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 48, no 9,‎ , p. 385–417 (lire en ligne, consulté le )
  4. Georges Daux, « Lemnos », Bulletin de Correspondance Hellénique, vol. 85, no 1,‎ , p. 834–835 (lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c « Médaille d’argent du CNRS à Madeleine Cavalier - Centre Jean Bérard », sur centrejeanberard.cnrs.fr (consulté le )
  6. « 4 - Les secrets d'Eole », sur L'Express, (consulté le )
  7. Madeleine Cavalier, « Les cultures préhistoriques des îles éoliennes et leur rapport avec le monde égéen », Bulletin de Correspondance Hellénique, vol. 84, no 1,‎ , p. 319–346 (DOI 10.3406/bch.1960.1562, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Marie-Brigitte Carre, « Transports de matières premières par voie maritime : Les données des épaves antiques dans la Méditerranée occidentale », dans Le marché des matières premières dans l’Antiquité et au Moyen Âge, Publications de l’École française de Rome, coll. « Collection de l'École française de Rome », , 9–32 p. (ISBN 978-2-7283-1407-2, lire en ligne)
  9. Laurent Dubois, « Alphabet, Onomastique Et Dialecte Des Îles Lipari », Revue des Études Grecques, vol. 118, no 1,‎ , p. 214–228 (ISSN 0035-2039, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Caroline Malone et Simon Stoddart, « Luigi Bernabò Brea (1910-1999) », American Journal of Archaeology, vol. 104, no 1,‎ , p. 123–124 (ISSN 0002-9114, lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c (it) « Il lungo viaggio di Madeleine/Ritratto di un’archeologa francese innamorata delle Isole Eolie – fuoricronaca », (consulté le )
  12. David Yoon, Sara T. Levi, Annunziata Ollà et Gabriella Tigano, « Medieval Coins from the Site of San Vincenzo on the Island of Stromboli, Italy », American Journal of Numismatics (1989-), vol. 30,‎ , p. 227–244 (ISSN 1053-8356, lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « [Madeleine Cavalier est née à Vacquières...] », Midi Libre,‎
  14. Valérie Burgos, « Médailles d’argent du CNRS 1960-2010 », sur Comité pour l'histoire du CNRS, (consulté le )
  15. (it) « Gazzetta Ufficiale », sur www.gazzettaufficiale.it (consulté le )
  16. « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres janvier 2007 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  17. (it) Alessio Pracanica, « Il museo Bernabò Brea di Lipari, uno dei più ricchi e meno conosciuti musei del Mediterraneo. Foto », sur Dazebaonews, (consulté le )
  18. (it) Maria Clara Martinelli et Umberto Spigo, « Le isole Eolie dalla fondazione del Museo Archeologico Luigi Bernabò Brea alla istituzione del Parco Archeologico delle Isole Eolie : problemi di tutela e valorizzazione », 150 anni di preistoria e protostoria in Italia. - ( Studi di preistoria e protostoria ; 1),‎ , p. 561–565 (lire en ligne, consulté le )
  19. À Madeleine Cavalier, Centre Jean Bérard, coll. « Collection du Centre Jean Bérard », (ISBN 978-2-918887-82-9)
  20. (it) GdL, « “A Madeleine Cavalier”: le ricerche delle fondatrice del museo Bernabò Brea in un libro | Il Giornale di Lipari », (consulté le )