Ligne de Marcq-Saint-Juvin à Baroncourt

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Ligne de
Marcq-Saint-Juvin à Baroncourt
Image illustrative de l’article Ligne de Marcq-Saint-Juvin à Baroncourt
Viaduc d'Ariéthal
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 1935
Fermeture 1942
Concessionnaires Compagnie des chemins de fer de l'Est
SNCF
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 213 000[1]
Longueur 74,5 km
Vitesse de référence 35
Écartement standard (1,435 m)
Pente maximale
Nombre de voies 0
(Anciennement à double voie)
Trafic
Propriétaire ligne déclassée

La ligne de Marcq-Saint-Juvin à Baroncourt est une ancienne voie ferrée stratégique à double voie dans la région Grand-Est qui reliait la gare de Marcq-Saint-Juvin dans le département des Ardennes sur la ligne de Challerange à Apremont-sur-Aire (dans le prolongement de la ligne de Bazancourt à Challerange) à l’ouest à la gare de Baroncourt dans le département de la Meuse sur la ligne de Baroncourt à Audun-le-Roman à l'est en franchissant la vallée de la Meuse à Saulmory au nord de la gare Dun-Doulcon.

Histoire[modifier | modifier le code]

La création de la ligne est prévue en 1923 pour soulager l'axe nord-est Valenciennes-Hirson-Thionville d'une partie de son trafic et permettre l'acheminement des troupes vers la frontière. Les deux lignes de Marcq-Saint-Juvin à Dun-Doulcon et de Saulmory à Baroncourt sont déclarées d'utilité publique par une loi du et concédées à la Compagnie de l'Est, l'État prenant 80 % des travaux à sa charge[2].

Le chantier de construction est ouvert le , l'entreprise de travaux publics Deschiron y emploie deux locomotives Corpet-Louvet, numérotées 1674 et 1677[3]. Pour cette ligne les caractéristiques programmées sont les plus modernes de l'époque. Toutes les correspondances, y compris celles avec la ligne de Lérouville à Pont-Maugis, sont sans croisement afin d’assurer des services de transport les plus efficaces possibles, dont certains nécessitent des courbes de liaison d’un kilomètre de long. La ligne qui ne comporte aucun passage à niveau (les routes étant franchies par des ponts), est conçue pour accueillir 72 trains militaires en 24 heures à une vitesse maximale de 30 à 35 km/h. Des quais militaires dotés d’infrastructures pour le chargement du matériel de guerre et des troupes sont aménagés à Marcq-Saint-Juvin, Romagne-Bantheville, Dun-Doulcon, Saulmory et Baroncourt. La ligne comporte autour de Dun-Doulcon un échangeur à sept branches avec la ligne de Lérouville à Pont-Maugis[2].

Son ouverture a eu lieu le . En raison de la faible densité de population, la ligne ne comportait aucune gare de voyageurs et n'achemina aucun train de marchandises. Seuls quelques convois militaires y ont circulé de 1938 à 1940 pour acheminer des troupes et du matériel sur la ligne Maginot[2].

Les principaux ouvrages d'art détruits par le Génie lors de l'avance allemande en 1940, sont reconstruits au cours des deux années suivantes mais les Allemands prélèvent les rails en 1943 pour réutilisation sur le front russe puis détruisent 4 ouvrages d'art lors de leur retraite en 1944, les ponts de Dire, de Saulmory et sur l'Ire. Le viaduc d'Ariétal est ensuite reconstruit mais la remise en état de la ligne est abandonnée et le tronçon de Dun-Doulcon à Baroncourt est déclassé le 24 mai 1951, celui de Marcq-Saint-Juvin à Dun-Doulcon le 12 novembre 1954 sans susciter d'opposition des collectivités qui utilisent le ballast pour le revêtement des voies communaleʂ[2].

Vestiges[modifier | modifier le code]

Quelques vestiges de cette lignes sont encore visibles, trois des quatre ponceaux semi-circulaires en béton sous un remblai près de Billy-sous-Mangiennes, le pont du viaduc du réseau de la Woëvre à Damvillers-Peuvillers, les sauts-de-mouton et les remblais du nœud ferroviaire de Dun-Doulcon. Le plus connu, le Viaduc d’Ariétal[4] sur le territoire de la commune d'Exermont, est un site de saut à élastique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Inventaire des lignes oubliées », sur lignes-oubliees.com/ (consulté le ).
  2. a b c et d Schontz et Felten Gourlot, p. 271.
  3. « Courrier des lecteurs », Rail et Industrie : le bulletin des amis des chemins de fer industriels, no 17,‎ , p. 22 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Schontz et Felten Gourlot, p. 272.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Pascal Dumont et Olivier Geerinck, Sur Les Rails d’Ardennes et de Gaume, vol. 14, Éditions du Cabri, (ISBN 978-28449-4269-2).
  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Éditions La Serpenoise, , 316 p. (ISBN 978-28769-2414-7), chap. 4 (« Les chemins de fer lorrains dans les deux conflits mondiaux »), p. 271-272. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • « Une ligne stratégique déclassée », L'Est Républicain,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]